AlloCiné : Quel regard portez-vous sur ces quelques années passées dans la peau d’Enzo dans Un Si Grand Soleil et sur l’évolution du personnage ?
Teïlo Azaïs : Sur le plan personnel, je dirais qu’une expérience comme Un Si Grand Soleil apporte de la régularité. Tout va tellement vite qu’il faut être prêt tout de suite. Il faut savoir être régulier et arriver à se concentrer rapidement. Ensuite, concernant mon personnage, j’aimais bien le fait qu’au départ les émotions variaient beaucoup. Je passais de l’énervement à des phases plus calmes, j’ai un peu tout exploré avec Enzo.
Et là, depuis quelque temps, mon personnage s’est assagi et gagne en maturité. C’est un compromis qui est assez plaisant. Même si la colère d’Enzo me manque un peu parfois (rires). Mais j’évolue et je grandis en même temps que mon personnage, car on a quasiment le même âge. Et je suis content de tout ce qui se passe pour Enzo depuis qu’il a quitté le lycée.
Comment avez-vous vécu l’arche de cet été, avec Aurore, durant laquelle Enzo a traversé des choses très dures ?
Très bien. Clara Huet, ma partenaire, était très cool, on s’est bien entendus. Après, je dois avouer qu’il y a eu quelques scènes un peu compliquées, qui étaient nouvelles pour moi. Je pense notamment à la scène durant laquelle Enzo et Aurore couchent ensemble. C’était un peu stressant, c’était ma première scène de sexe à l’écran. Mais ça s’est très bien passé (rires).
Et j’ai aussi beaucoup aimé les séquences de manipulation. Je garde de bons souvenirs de cette intrigue, même si j’ai fait une semaine d’hôpital après une séquence car j’ai attrapé froid. J’étais allongé par terre, les bras dans le dos, dans l’humidité. Ça m’a valu ce petit détour par la case hôpital.
C'était une intrigue très riche. Il y avait ce côté où Enzo était fou amoureux, alors que tous ses proches le mettaient en garde. En en dépit de tout de ce qui s’était passé, il refusait de croire à la manipulation d’Aurore. Ce qui amenait ensuite le conflit avec Florent, qui était là aussi très sympa à tourner. C’était un vrai tourbillon d’émotions.
Et c’était une intrigue très polar, ce qui en général concerne un peu moins les jeunes de la série. Aimeriez-vous que les scénaristes emmènent davantage Enzo vers ce registre ?
Oui, j’aimerais bien. Ça changerait un peu de ce que je tourne à la paillote et à la villa. Je ne suis pas contre des histoires où l’on va chercher un peu plus loin.
Que pouvez-vous dire sur ce qui attend Enzo dans les prochains épisodes ?
Enzo va rencontrer une fille. Ils vont vivre une histoire d’amour compliquée, ou en tout cas un début d’histoire d’amour. C’est une collègue d’Inès. Mais je ne peux pas trop en dire plus.
Et sinon, en parallèle, Enzo va aussi être un peu impliqué dans l’histoire de Claudine, qui souhaite s’associer à Florent et Johanna au sein du cabinet d’avocats. Enzo va finir par dire à Claudine que c’est Sabine qui a dit à Florent et Johanna de ne pas s’associer avec elle. Sans le vouloir, il va mettre le bordel dans la famille. Comme d’habitude en fait (rires).
On aime beaucoup la relation fraternelle qui s’est tissée entre Enzo et Kira. Peut-on s’attendre à davantage de séquence avec Coline Ramos-Pinto ?
Oui, la plupart des scènes que j’ai tournées récemment dans le décor de la villa de Claire et Florent sont avec Coline. Dans le cadre de l’intrigue avec la nouvelle copine d’Enzo, mon personnage va pas mal discuter de tout ça avec Kira. C’est une confidente pour lui. Et, en retour, Enzo va essayer de pousser Kira à agir par rapport à Louis. Il va lui dire "Allez, bouge-toi car il ne va pas t’attendre" (rires).
Vous êtes actuellement à l’affiche du film 16 ans, dans lequel vous décrochez votre premier "premier rôle" au cinéma. Comment s’est passé le travail avec le réalisateur Philippe Lioret ?
J’avais déjà eu un rôle principal dans la trilogie C’est quoi cette famille ?, mais c’était une comédie avec un casting vraiment choral. Là c’est vrai que c’est mon premier gros rôle au cinéma, et dans un registre très différent puisque c’est un vrai film d’auteur, centré sur l’histoire d’amour entre ces deux ados.
Le tournage avec Philippe Lioret c’était particulier, et en même temps assez incroyable. J’ai beaucoup appris. Trois mois avant le tournage, on a répété durant deux mois toutes les scènes du film avec les autres comédiens. Quand on avait accès aux décors, on y allait. Et donc en arrivant sur le tournage on était prêts.
C’est un méthode de travail que j’ai beaucoup apprécié. Avec beaucoup de plans-séquences, ce qui permettait de rester plus longtemps dans le personnage et de ne pas relâcher malgré la fatigue. C’était une très belle expérience. Philippe sait ce qu’il veut. Le texte on l’apprend à la virgule près, on ne change pas une partie des dialogues en arrivant sur le plateau.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario de ce film ?
J’ai beaucoup aimé cette histoire d’amour intense entre mon personnage, Léo, et Nora (Sabrina Levoye), qu’il rencontre au lycée. En un regard ils tombent amoureux. Mais il va y avoir des problèmes entre leurs familles et ils vont avoir du mal à se voir.
Le fait qu’ils se battent pour cet amour et qu’ils soient prêts à tout, ça m’a vraiment donné envie de participer à ce film. C’est une sorte de Roméo et Juliette moderne. C’est un film qui va compter dans ma carrière. J’attendais un rôle comme celui-ci, je pense que ça va rester.