Sorti en 2016 et réalisé par Mel Gibson, doté d'une note moyenne de 4,397 étoiles sur 5, le meilleur film de guerre selon les spectateurs d'AlloCiné est... Tu ne tueras point.
Le film raconte l'histoire vraie et incroyable de Desmond Doss - interprété par un Andrew Garfield très habité et cité à l'Oscar du Meilleur acteur - qui s'engage dans l'armée, déterminé à sauver des vies sur la ligne de front en tant qu'infirmier, mais qui refuse de porter une arme à feu, par conviction religieuse.
Son refus d’infléchir ses convictions lui valent d’être rudement malmené par ses camarades et sa hiérarchie. Et c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros.
Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sûreté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés. Un exploit hors norme qui lui a valu d'être décoré de la médaille d'honneur du Congrès, la plus haute distinction qu'un américain puisse reçevoir, des mains même du président des Etats-Unis.
"Cela met en lumière ce que cela signifie pour un homme de conviction et de foi de se retrouver dans une situation infernale... Et, au milieu de ce cauchemar, cet homme est en mesure d'approfondir sa spiritualité et d'accomplir quelque chose de plus grand" expliquait Mel Gibson.
La résurrection de Mad Mel
Il aura fallu attendre dix longues années, avant de retrouver avec bonheur Mel Gibson derrière la caméra. C'est que l'intéressé revenait de loin : il n'avait plus rien réalisé depuis son très impressionnant Apocalypto. Celui qui fut jadis au faît de sa gloire avec la moisson d'Oscars réalisé par son Braveheart en 1995, puis le triomphe absolu -non sans polémiques- de sa Passion du Christ et ses 612 millions de dollars de recettes au Box Office, était devenu Persona Non Grata à Hollywood en 2006, après ses multiples dérapages.
Pour ce fondamentaliste chrétien, Tu ne tueras point tenait lieu de résurrection, même si Gibson signait pour la première fois un film dont il n'était pas à l'initiative. "J’ai envoyé le scénario de Tu ne tueras point à Mel en 2002, puis en 2010 et enfin en 2014. Ses agents l’avaient lu, mais jusqu’à ce que je le lui fasse parvenir pour la troisième fois, il avait préféré se concentrer sur ses propres projets. En 2014 cependant, il l’a lu d’une traite et dès le lendemain matin, il acceptait de prendre les rênes du film" expliquait alors le producteur du film, Bill Mechanic.
Violence, religion et sacrifice : une trinité qui est le moteur et la matrice de son cinéma depuis son Braveheart, avec une grande constance. Dans Tu ne tueras point, il reprend ainsi la figure du sacrifice volontaire et individuel de La Passion du Christ, mais dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale.
Ici, le sacrifice de Doss, celui qui consiste à faire la guerre pour sauver ses camarades blessés au combat, est sublimé par la vision de l'Enfer même qu’il est censé avoir refusé. Placant le spectateur dans la position du soldat, le cinéaste l'immerge alors dans une gigantesque boucherie à ciel ouvert, d'une sauvagerie complètement folle, où Desmond Doss, tel un ange gardien, voire même carrément un saint, ramène à la vie les corps suppliciés et agonisant de ceux qui sont tombés au front.
Un choix surprenant
Le film de Gibson se situe donc dans le très haut du panier. A une nuance près. Il se place en effet derrière deux autres films, eux aussi classés sur le site comme des films de guerres, La Liste de Schindler et Le Tombeau des lucioles, qui ont des moyennes sensiblement supérieures, de respectivement 4,582 sur 5 et 4,422 sur 5. Mais ces oeuvres sont bien davantage des drames historiques que des films de guerre au sens où on l'entend généralement.
Juste derrière Tu ne tueras point figure le film de Michael Cimino, Voyage au bout de l'enfer, qui obtient une moyenne de 4,392 sur 5, ex aequo avec Apocalypse Now. Suivi par le chef-d'oeuvre de Stanley Kubrick, Les Sentiers de la gloire, et sa moyenne de 4,382 sur 5. Le Soldat Ryan de Spielberg arrive seulement après, avec 4,367 sur 5.