De quoi ça parle ?
Quand le patriarche de leur famille est tué, sept femmes, toutes animées d'intentions inavouables, se retrouvent coincées dans un manoir avec un meurtre à élucider.
7 femmes, un film écrit par Alessandro Genovesi, Lisa Nur Sultan et réalisé par Alessandro Genovesi avec Margherita Buy, Diana Del Bufalo, Sabrina Impacciatore...
C'est quoi ce remake de 8 femmes ?
Si vous avez déjà vu le superbe 8 femmes de François Ozon, son intrigue mordante ne vous est pas étrangère. Mais revenons-y malgré tout car les scénaristes Alessandro Genovesi et Lisa Nur Sultan prennent quelques libertés avec le scénario original et l'ont en quelque sorte "italianisé".
Dans cette version italienne donc, 7 femmes met en scène cinq femmes d'une même famille qui se retrouvent dans leur maison : Susanna (Diana Del Bufalo), sa mère Margherita (Margherita Buy), sa grand-mère Rachele (Ornella Vanoni), sa sœur Caterina (Benedetta Porcarolli) et sa tante Agostina (Sabrina Impacciatore) qui est la sœur de Margherita.
On vous laisse vous amuser à reconnaître derrière cet arbre généalogique les personnages du film d'Ozon. Elles sont rejointes par leur bonne, Maria (Luisa Ranieri). Les six se retrouvent au centre d'un mystérieux meurtre lorsque le mari de Margherita, Marcello, est retrouvé mort dans sa chambre après avoir été poignardé dans le dos.
Une septième suspecte entre en scène avec l'arrivée de la vénéneuse Veronica (Micaela Ramazzoti), la maîtresse de Marcello, après avoir reçu un appel téléphonique anonyme lui annonçant la mort de son amant.
Enfermées dans cette grande et belle demeure après le sabotage du téléphone, de la voiture et coincées par une tempête de neige, elles sont contraintes de résoudre l'affaire toutes seules. L'une après l'autre, les motivations de ces femmes pour le meurtre sont passées au peigne fin et apparaissent au grand jour. Et au fil des révélations, le mystère s'épaissit.
Pas de chansons !
Si la production est assez fidèle au film d'Ozon en termes de décors et de costumes, la différence la plus notable se situe dans le classicisme du récit. 7 femmes se contente d'être un whodunit classique, mais surtout, toutes les séquences chantées de 8 femmes ont disparu ! Une grande partie du charme du film s'évanouit alors avec cette omission.
Comme le film est de nature satirique, aucune des actrices ne fait preuve d'une quelconque nuance. Les performances pour la plupart sont exagérées et peu convaincantes. Seule Sabrina Impacciatore – la géniale directrice d'hôtel dans la saison 2 de The White Lotus – fait une proposition intéressante dans sa composition d'une vieille fille, amoureuse de feu son beau-frère.
La satire de cette famille bourgeoise – et de ces femmes qui se crêpent le chignon – n'est pas désagréable. On se rend vite compte qu'il s'agit moins de résoudre le meurtre que de raconter une série d'histoires bizarres.
Le principe est intéressant et aurait pu permettre une exploration plus approfondie de sept femmes profondément touchées par les décisions d'un seul homme. Au lieu de cela, le film effleure à peine la surface en passant à côté du commentaire sur la nature patriarcale de la société. Même lorsqu'il le fait, cela ressemble à une simple formalité à laquelle il faut se soumettre.
Le film continue de se moquer des personnages, en particulier Agostina, sans aucun développement substantiel du personnage. Il finit par n'être qu'une comédie de plus. Alors que la prémisse promet une exploration du point de vue des femmes, cet aspect ne se concrétise jamais vraiment.