De quoi ça parle ?
Chiara vit sur une île de la côte atlantique, là où son mari Antoine a grandi. Ils forment un couple heureux et amoureux. Elle a appris le métier d'Antoine, la pêche, et travaille à ses côtés depuis vingt ans. L'arrivée de Maxence, un nouvel apprenti, va bousculer leur équilibre et les certitudes de Chiara…
Pour cette dernière semaine de sorties cinéma de l'année 2022, un rendez-vous vous est proposé avec La Passagère. La Passagère, c'est Cécile de France qui trouve ici un très joli rôle de femme de son temps, amoureuse. Un rôle romanesque certes, mais qui vient renverser des conventions, et nous invite à réfléchir sur quelques idées reçues sur le sentiment amoureux, et ce que la société accepte ou non.
Ce film est le premier long métrage de Héloïse Pelloquet, qui a coécrit ce scénario avec Rémi Brachet. Avec la réalisatrice, nous avons évoqué la finesse d'écriture du scénario. Cela passe notamment par le développement des personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires.
"La recherche à l'écriture n'était pas la complexité dramatique, mais c'était plutôt de trouver la justesse dans la complexité du sentiment humain, et en l'occurrence du sentiment amoureux.
Ce qui me guidait, c'était le personnage de cette femme qu'on avait imaginé, d'une travailleuse, d'une quarantaine d'années, qui vit une relation adultère, dans un contexte où elle n'a pas trop le temps de s'accorder ce genre de 'caprice'."
Et d'ajouter : "C'est une femme qui travaille dur. Elle est pêcheuse, une ouvrière de la mer. Elle vit sur une toute petite île qui est très communautaire. Cet apprenti arrive et c'est une aventure qui s'offre à elle. (...)
Je voulais éviter le schéma type Emma Bovary ou Lady Chatterley, même si ce sont des films magnifiques. L'idée était d'avoir une femme moderne, de notre temps."
Bac Films
"Quand on s’épuise à la tâche, quelle place reste-t-il pour la jouissance ? Le simple fait de se poser la question du droit au bonheur est parfois un luxe, poursuit Héloïse Pelloquet.
J’aimais que cette femme, sans qu’elle ait à le théoriser, revendique son droit au plaisir de façon naturelle et que cela ne provienne pas d’une blessure intime à panser ou d’une réflexion. C’est aussi une femme qui a le courage de déplaire".
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Découvrez en vidéo, ci-dessus, notre entretien avec Cécile de France.
Propos recueillis au Festival du film francophone d'Angoulême 2022