De quoi ça parle ?
Dans l’épopée royale des Valois-Angoulême, en pleine Renaissance, une femme chevauche en tête dans la course aux honneurs : elle s’appelle Diane de Poitiers, chasseresse émérite dont la beauté inaltérable alimente rumeurs et légendes de son vivant … et bien après sa mort.
Chaque lundi à partir de 21h10 sur France 2 et d'ores et déjà disponible en intégralité sur Salto. Épisodes vus : 2/4.
C’est avec qui ?
Pour incarner l’énigmatique Diane de Poitiers, Josée Dayan, la réalisatrice qui a notamment travaillé sur Capitaine Marleau, a fait appel à Isabelle Adjani, qui, après avoir fait des apparitions dans la série avec Corinne Masiero et Dix pour cent, obtient ici son premier grand rôle dans une fiction. Pour l’occasion, elle donne la réplique à Hugo Becker, qui a la lourde tâche de se glisser dans la peau du Roi Henri II.
De son côté, Samuel Labarthe (La Forêt) campe François 1er tandis que Virginie Ledoyen incarne la rivale de la Comtesse, Anne de Isseleu et Jeanne Balibar joue Marguerite de Navarre, alliée de Diane de Poitiers. Joeystarr, Gérard Depardieu et Guillaume Gallienne viennent compléter ce casting cinq étoiles.
Ça vaut le coup d'œil ?
Cela fait maintenant plusieurs années que France 2 développe des mini-séries portant sur un personnage historique marquant. Après De Gaulle, l'éclat et le secret, la chaîne a cette fois-ci décidé de s'attaquer à la mystérieuse Diane de Poitiers, comtesse de Saint-Vallier et duchesse de Valentinois, qui fut pendant plus de vingt ans la favorite du roi de France Henri II.
Et pour raconter son histoire atypique, la chaîne a choisi de faire confiance à l’une de ses valeurs sûres, la réalisatrice Josée Dayan, à qui elle doit notamment le carton d’audience qu’est Capitaine Marleau, et qui propose ici une mini-série pour le moins… originale.
C’est sur une visite du tombeau de Diane de Poitiers, réalisée par une robot (oui, oui, vous avez bien lu, un robot) que s’ouvre cette fiction en 4 épisodes. S’ensuit un flashback qui nous entraîne au XVI ème siècle, auprès de la comtesse en pleine séance de chasse sur son fidèle destrier.
Elle sauve alors une paysanne (jouée par Julie Depardieu) qui lui prédit qu’elle portera un jour la couronne de France. Mais avant de pouvoir embrasser son destin, elle doit faire face à des problèmes d’argent qui l’amène à demander de l’aide auprès de François Ier.
Si le roi accepte de la soutenir financièrement, il exige que cette dernière s’occupe de son fils, Henri II, afin de faire de lui un homme. Entre machination de la cour et rivalité avec Catherine de Medicis, Diane de Poitiers va devoir se faire une place aux côtés du futur roi de France.
Magali BRAGARD - Passion Films - FTV
Si France 2 nous avait habitués à des séries historiques de qualité, Josée Dayan et son Diane de Poitiers manquent malheureusement le coche. Très attendue par les férus d’histoire, cette fiction est la définition même d’une œuvre à gros budget reposant sur un casting 5 étoiles, qui ne parvient pas à exploiter pleinement le potentiel de ses acteurs.
Il n’y a pas un seul comédien qui réussit à avoir une réplique qui sonne juste. Seule Virginie Ledoyen sort légèrement du lot et semble prendre plaisir dans son rôle de grande méchante. De son côté Isabelle Adjani Adjani, avec sa voix plaintive et son manque d’expression faciale, lasse rapidement. Diane de Poitiers n’était-elle pas une femme influente et forte ? N'arrivait-elle pas à imposer ses idées au roi de France ?
Ici seule sa beauté qui ne flétrit pas semble être le point clef de la série, tout le monde cherchant à connaître son secret. C’est bien dommage quand on crée une série sur un personnage aussi important, et que l’on tente de la raccrocher au mouvement #Metoo…
Et si nous pouvions penser que l’histoire d’amour entre Henri et Diane allait sauver la série, c’était sans compter l’alchimie inexistante entre Adjani et Hugo Becker qui rend cette relation totalement insipide et dénuée de passion.
Magali BRAGARD - Passion Films - FTV
Du côté de la réalisation et du scénario, la mini-série manque cruellement de rythme et de modernité. Entre les changements de scènes abruptes et les dialogues qui n’ont ni queue ni tête (sans parler du changement de registre constant) nous avons du mal à suivre l'histoire, et à comprendre tous les enjeux entre les différents protagonistes, et l’origine de toutes les manigances pour faire tomber la comtesse.
On quitte presque la série en ayant plus de questions que de réponses… Un comble pour une fiction qui se veut historique. Diane de Poitiers nous donne presque l’impression d’être face à un projet étudiant d’une classe de terminale option cinéma qui ne connaît pas encore bien les codes cinématographiques et qui nous offre une succession d’images sans réelle connexion les unes aux autres.
Si elle ne brille donc pas par son histoire, ni la qualité de son jeu d’acteurs, la mini-série, qui a été tournée à Blois et à Chambord, repose cependant sur des décors majestueux qui valent le détour. L’attention portée aux costumes, qui sont l'œuvre de Dominique Borg et Stéphane Couvebonnaire, sont dignes des meilleurs long-métrage historiques et pourront plaire aux amateurs de fresque historique. Quant aux autres, nous leur conseillons de passer leur chemin.
