Tout au long de son impressionnante carrière, Michael Lonsdale, monstre sacré du cinéma français, a de nombreuses fois consacré ses rôles à un thème qui lui est cher : celui de la religion. Alors qu'il incarne à nouveau un prêtre dans "Le village de carton", en salles cette semaine, retour sur cet étonnant parcours à travers les yeux de 4 hommes d'églises... (Thomas Imbert)
© TF1 Vidéo
De Sean Connery à Roger Moore en passant par Louis de Funès, Michael Lonsdale a côtoyé tout au long de sa fructueuse carrière ces monstres sacrés, ces comédiens de talent, ces acteurs populaires... C'est volontiers qu'il se lance dans le récit de ces rencontres peu ordinaires. Les humeurs d'un De Funès, les amitiés d'un Sean Connery, sont autant de sourires qui passent sur le visage de l'acteur lorsqu'il se remémore ces instants en notre présence.
Des rencontres et des films, donc. Mais au milieu de tous ces tournages, un long métrage en particulier a marqué de son empreinte l'histoire du cinéma, ainsi que la carrière de Michael Lonsdale, vêtu d'une bure pour l'occasion. Une sombre histoire de meurtres au sein d'une abbaye bénédictine, durant l'inquisition...
"Je ne prépare rien du tout. J'attends de savoir ce que le metteur en scène va me demander."
Que retenez-vous de cette collaboration avec Jean-Jacques Annaud et Sean Connery ? Comment vous y êtes-vous préparé ?
Je ne prépare rien du tout. J’attends de savoir ce que le metteur en scène va me demander, et Jean-Jacques Annaud ne demandait rien de très spécial. Il était content de ce que je faisais en répétition. Il m’indiquait les places et les mouvements, bien sûr. Et puis c’était un grand grand plaisir de travailler avec Sean Connery. Il parle avec tout le monde, il sait les noms de tout le monde, il connait les répliques de tout le monde. Un grand professionnel ! Il logeait dans un hôtel superbe le soir. Nous, nous étions dans un hôtel très bien aussi mais un peu moins cher. Et le soir il venait boire des verres avec nous, pour parler, parce qu’il s’ennuyait tout seul. C’était très plaisant.
© TF1 Vidéo
Le film se déroule pendant l'inquisition, l'une des périodes les plus sombres qu'a pu connaitre l'Eglise. Qu’est-ce qui selon vous fait passer de la croyance à ce genre d’extrémisme ?
C’est qu’on n’a pas lu les évangiles assez profondément, qu’on ne les a pas assez médités. Parce que le programme de vie est là : "Aimez-vous les uns les autres." C’est très clair. Mais c’est le choix de l’avidité humaine. L’ambition de beaucoup d’êtres humains, c’est de réussir, d’avoir une belle voiture, etc… sans aucun souci des autres.
Avant Sean Connery, vous avez été amené à croiser un autre James Bond pour "Moonraker". Vous souvenez-vous de votre rencontre avec Roger Moore ?
Je me rappelle que j’étais à Monte-Carlo. Je prenais le thé au café de la Paix. Et je vois un monsieur qui arrive et qui me dit en anglais "Je suis Roger Moore. Ravi de vous rencontrer. Je crois que nous allons être amenés à travailler ensemble". Je ne savais pas qui c’était (rires). Je n’avais pas suivi "Le Saint" à la télévision. Et donc j’ai demandé de qui il s'agissait, et on m’a expliqué que c’était le nouveau James Bond. Et en effet, quelques semaines après, ils m’appelaient. Je crois qu’il leur fallait un acteur français qui parle anglais. Ça m’a bien servi, l’anglais (rires).
© MGM / United Artists
Pourions-nous évoquer ensemble une dernière collaboration ? Votre rencontre avec Louis de Funès pour "Hibernatus"...
C’est comme beaucoup de comiques, il n’était pas très drôle, inquiet tout le temps. Je ne voulais pas le faire parce que Louis de Funès, c’est pas ma tasse de thé. Je l’aime bien mais enfin bon… Je n’avais pas de travail et on m’a proposé ce rôle. Je me rappelle avoir hésité dans le studio, et je l’ai joué à pile ou face. J’ai lancé la pièce en me disant : "Si c’est face je le fais." Alors j’accepte, on prépare tout, et puis on commence le tournage. C’était agréable de jouer avec lui (Louis de Funès) parce qu’il aime bien les gens qui improvisent. Comme j’avais l’habitude d’improviser, il me disait "Avec vous, au moins, on peut travailler !" Alors on a tourné 5 ou 6 jours, et puis d’un coup, il a dit : "Arrêtez tout ! Cette version ne me convient pas. Je veux qu’on tourne ce que j’ai refusé il y a 6 mois." Les producteurs ont quand même pu se servir de ce qu’on avait tourné, et il s’est trouvé que mon rôle était beaucoup plus important. J’y ai gagné finalement.
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