Alors que sort sur nos écrans "The Wolverine", la question mérite d'être posée : devenu une star en quelques films grâce à son (irréprochable) interprétation de Wolverine, Hugh Jackman a-t-il parallèlement réussi à "s'émanciper" de ce rôle ? Éléments de réponse... Alexis Geng / Infographies réalisées par Loic Klose
Depuis 2000, Hugh Jackman, c’est Wolverine. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, très vite, d'être autre chose. La preuve…
Opération Espadon (2001)
Sorti en 2001, Opération Espadon est le premier blockbuster de Hugh Jackman dans l’immédiat après X-Men. Dès le départ, avec ses 102 millions de dollars de budget et son scénario simplet tendance high concept, il est surtout question, au-delà du retour sur investissement, de tester le potentiel de la star montante. Bilan ? Un bide, aux USA du moins (69 millions de dollars de recettes, 147 au total à travers le monde). Et l’on se souvient à vrai dire plus d’un John Travolta en roue libre sous sa perruque ou des scènes dénudées de sa très charmante partenaire de X-Men, Halle Berry, que de la prestation de l'Australien. Un coup dans l’eau.
Nouvelle option : la rom-com (option voyage dans le temps) au côté de l’ex-reine du genre, Meg Ryan, dans un film signé James Mangold (futur réalisateur de The Wolverine dont le début de carrière n'était pas dénué d'intérêt, cf. Copland). Résultat : 47 millions de dollars au box-office (soit à peu près le montant du budget) et une gentille bluette mâtinée de satire, promptement disparue dans les abîmes de l'histoire du cinéma (avouez que vous ne vous en rappeliez pas... Si ?).
En 2004, Universal mise gros sur le Van Helsing de Stephen Sommers (La Momie) : 160 millions de budget… pour un film qui vient au final grossir les rangs des nanars sur-budgetés et ne récolte que 120 millions de dollars outre-Atlantique, même si le box-office mondial (300 millions au global) vient adoucir les affres des executives. Pas vraiment la faute de l’ami Hugh, mais avec le recul on peut difficilement qualifier l'option de judicieuse. Entretemps, occasion manquée, Hugh Jackman a dit non à Chicago pour le rôle finalement tenu par Richard Gere, se jugeant trop jeune. Le musical obtiendra six Oscars et sera un triomphe… Les scrupules c’est bien, mais ça ne paye pas souvent.
A défaut de décrocher le rôle de 007, Hugh Jackman tourne en Angleterre sous la houlette de Woody Allen. Films d'auteur et collaborations prestigieuses, c’est la nouvelle ligne de conduite de Wolverine pour étoffer son CV. Plus léger et moins mémorable que Match Point, Scoop marque surtout la deuxième collaboration de Scarlett Johansson avec un Woody revenu très en verve devant la caméra. Peut-être pas un rôle marquant pour l’Australien ou un film majeur pour son réalisateur, mais Hugh Jackman est à la hauteur dans cette drôlatique récréation anglaise.
Hugh Jackman dans tous ses états, avec barbe ou sans cheveux, en conquistador ou en bonze intergalactique. The Fountain est-il un trip inspiré, sublimé par ses effets visuels, ou un gloubi-boulga métaphysique ? On se gardera de trancher le débat ici, le film de Darren Aronofsky ayant ses détracteurs et ses supporters, mais on retiendra le challenge d'acteur, sans doute un bonheur pour l'incarnation de Wolverine. Amoché par une partie de la critique, The Fountain se plante assez lourdement au box-office (10 millions de dollars de recettes aux USA pour 35 millions de budget). Au lieu d’un incontestable succès chez un cinéaste hype, lui permettant de couper (au moins symboliquement) le cordon avec la saga X-Men, voici l’acteur lesté d’un ovni un tantinet maudit... ce qui n'est peut-être pas une si mauvaise chose.
Il s'en trouve pour affirmer, avec quelques solides arguments, que Le Prestige est le meilleur film de Christopher Nolan, ou du moins son art poétique. D'autres préfèrent le négliger lorsqu’il s’agit d'esquisser un bilan filmographique du cinéaste britannique. Quoi qu’il en soit, face à un Christian Bale qui tend à vampiriser l’écran (et au côté une nouvelle fois de Scarlett Johansson), Hugh Jackman tient son rang, dans ce qui est peut-être son film le plus accompli à ce jour. Le Prestige marche raisonnablement sans être un succès renversant (un peu plus de 100 millions de dollars de recettes à travers le monde, mais seulement 53 aux USA, pour 40 millions de budget). Nolan ayant l'habitude de re-travailler avec certains acteurs, on eût pu espérer une place pour Jackman dans la "famille" et au générique de The Dark Knight. Las, Aaron Eckhart lui pique la place.
On zappe l'anecdotique Manipulation et c’est reparti pour les gros budgets (130 millions de dollars) : la romance historique en duo avec sa compatriote Nicole Kidman, signée par son autre compatriote Baz Luhrmann, est un échec sanglant aux Etats-Unis (49 millions de recettes, score en partie compensé par le box-office mondial, avec 211 millions au global). D'un strict point de vue cinématographique, le film n’est pas une franche réussite et se fait sévèrement allumer : « 2h35 de gavage d'oie romantico-exotique à tomber raide mort », pour Didier Péron de Libération, aïe. Les échecs ou semi-échecs (entre deux X-Men) commencent à s'accumuler. A noter : comme pour X-Men, Russell Crowe était le premier choix de la production... et a une nouvelle fois refusé, en soufflant le nom de son pote Jackman. Ça ne peut pas marcher à tous les coups.
Beaucoup d’échecs peut-être, mais le crédit de l’ami Hugh ne semble pas épuisé, même s'il ne tient au plan comptable qu'à la saga X-Men. L'acteur dégage une image positive (donnée importante pour un studio) et a entretemps dévoilé son remarquable talent de showman lors de la cérémonie des Oscars 2009. Un spectacle couronné par le joli numéro en compagnie d’Anne Hathaway, qui donnera des idées aux producteurs des Misérables. En attendant, retour aux fondamentaux avec ce blockbuster familial, entre deux Wolverine. Real Steel n'est pas un échec (295 millions de dollars de recettes à travers le monde, tout de même) mais il ne rapporte que 85 millions en Amérique du Nord (le vrai baromètre) et ne peut dès lors être perçu comme un franc succès. Si Jackman est un bon produit d’exportation, une star internationale, il lui manque encore de s'être imposé comme une valeur sûre sur le marché américain (si tant est qu'il en reste...). Un Real Steel numéro 2 serait à l’étude : indicateur positif, qui tient peut-être seulement de l'annonce.
Hugh Jackman, maître de cérémonie des Oscars 2009 :
Les Misérables (2012)
Valjean face à son persécuteur, Hugh Jackman face à son bienfaiteur
Ayé, Hugh Jackman tient sa première nomination à l’Oscar grâce à son interprétation de Jean Valjean dans l’adaptation pas finaude de la comédie musicale inspirée du chef-d’oeuvre de Victor Hugo. Le souvenir de Chicago est digéré (même si Les Misérables ne remporte que trois Oscars, deux fois moins que le film de Rob Marshall), Hugh Jackman a assumé le premier rôle d'un "film à Oscars" tourné par un "réalisateur à Oscars" et tient son premier vrai carton hors saga X-Men ou films d'animation : 288 millions de dollars de recettes internationales dont 148 sur le sol nord-américain, pour un budget annoncé à 61 millions. L'accueil critique est plutôt frais, surtout de ce côté-ci de l’Atlantique (« naufrage » pour Le Monde ; « Les vrais misérables devant un tel spectacle, c'est nous » selon Critikat, etc.), mais aux yeux des majors, on peut raisonnablement imaginer que c'est secondaire.
Non seulement il chante, mais il aime la comédie transgressive. Du moins c’était le plan. Raté, puisque My Movie Project, considéré assez unanimement comme le plus gros navet de l’année (« Le Citizen Kane de la nullité » pour le Chicago Sun-Times), est gratifié d’un terrifiant… 4% sur Rotten Tomatoes et renié par la plupart de ses participants, à commencer par Hugh Jackman (qui a tourné son sketch en 2010). Embarrassant... Positivons : tant qu’à jouer dans un nanar, peut-être valait-il mieux jouer dans le méta-nanar de l'année, qui finira bien par devenir vaguement culte ? Comble de l'histoire, l'acteur aura servi (comme sa partenaire Kate Winslet) de produit d’appel pour enrôler le reste du casting, et n’aura touché aucun cachet. Les boules.
Voir le sketch ci-dessous :
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Rafik Wagi
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Matt Corleone
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cedric84
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ghib
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Arkash9
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Mairenn
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scarface666
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Chuck Carrey
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scrat3
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tim3007
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DanielOceanAndCo
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Nadir L.
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Maexim
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Jean'o
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Patrick S.
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Marc P.
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vigilantecitizen
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Nicolas Villemagne
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Nicano
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Valentin Leroy
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heathledgerdu62
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Florian L.
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lordkaos
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x-doll
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T_White
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osiris69
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empeureur18
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Lucas W.
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Fox Juillet
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Madmo K-poninc
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lexcalvin
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Math'ou
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Gandaldor
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red-mist
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jane_goodale
-
acidelinoleique
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Swamped
-
jane_goodale
-
Lt Farquet
-
Gandaldor
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-FRANCKY-
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Hasgarn
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malaw
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ClioThalie3
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Cyril Vallade
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Lagazette D.
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Karen G.
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SNYPUNK
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- Terrifier 3 J-28
- Gladiator 2 J-7
- Sur un fil J-21
- Louise Violet J-21
- Vaiana 2 J-0
- Jamais sans mon psy J-21
- Wicked Part 1 J-0
- Mufasa: le roi lion J-21
- The Lord Of The Rings: The War Of Rohirrim J-14