De "Before..." à "...Midnight" : 20 ans avec Céline et Jesse - Page 5

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"Projette-toi dans 10 ou 20 ans, ton mariage a perdu de l’énergie et tu imagines ce qu’aurait pu être ta vie avec un autre homme… comme moi. Pense à ça en revenant au présent, pour savoir ce que tu loupes."

Dans la trilogie Before, le destin est l’élément fondateur, celui qui permet la rencontre mais aussi celui qui empêche le prochain rendez-vous que se donnent les amoureux, à la fin de Before Sunrise. Neuf ans après, ils se rendent compte de la jeunesse et de la stupidité qui les caractérisaient, eux qui étaient persuadés que ce fameux destin ami se chargerait de les faire se retrouver sans besoin de s’échanger leurs coordonnées respectives. Alors qu’ils vivent en couple avec enfants dans le troisième volet, Céline remettra en question ce moment initial où, sur un coup de tête (et un coup du destin), elle est descendue du train.

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"Si l’un de nous mourrait ce soir, que me dirais-tu par exemple ?"

Dès les premiers échanges, la mort et son questionnement sont centraux. Obsédée par cette dernière, Céline y pense sans arrêt, se voit mourir dans un accident d’avion et s’interroge sur la réincarnation. Elle avoue s'imaginer dans la peau d'une vieille dame, proche de la fin, dont la vie ne se résumerait qu’à des souvenirs. Jesse, plus sceptique, doute des prédictions, affirme l'ambiguité même de la mort (peut-on revoir les personnes disparues) et se voit davantage en éternel enfant vivant intensément avec la conscience que tout ceci est éphémère. C’est grâce à lui que leur histoire échappe à la mort dès le second volet, quand en décidant de la coucher sur le papier, il la rend immortelle.

Des questions existentielles : l'avis de Julie Delpy

"Je crois que s'il y a un dieu, il n'est ni en toi, ni en moi mais dans l'espace entre nous deux"

Parmi les nombreuses questions existentielles que se posent les deux héros, celle de Dieu est la plus … absolue. Athées tous les deux, ils ont une attitude plus ou moins réfractaire au sujet. L’un le rejette en bloc : "Mon ami a tendu un billet de 100 dollars à un sdf en lui demandant s’il croyait en Dieu. A l’homme qui a dit oui, il a répondu « Mauvaise réponse »". L’autre tourne autour, désireuse de croire en quelque chose de "magique", qui la sauverait de la mort et refusant de s'enfermer dans un "seul et unique système de croyance".

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