Le 31 octobre sortira le deuxième Burton de l'année : "Frankenweenie". Set visit, anecdotes, photos... : découvrez les coulisses du film, adapté de son court métrage de 1984 - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Si la ville de New Holland, théâtre du récit de Frankenweenie, est calquée sur celle de Burbank (Etats-Unis), où Tim Burton a grandi, c'est dans la banlieue que Londres qu'elle a été crée de toutes pièces, au 3 Mills Studio pour être précis. Un groupement de hangar en briques qui ne paye pas de mine au premier abord, jusqu'à ce que l'on sache que c'est déjà là qu'avaient été tournés Les Noces funèbres et Fantastic Mr. Fox.
Un plan des studios du film - © 3 Mills Studios
Cette journée de mars 2011 promet donc d'être animée, et elle va bien vite s'articuler comme un voyage dans le temps. Déjà parce que Frankenweenie n'est autre que la version longue du court que Burton avait réalisé à ses débuts, en 1984. Un fait connu de tous mais que ne manque pas de nous rappeler la productrice Allison Abbate, au moment de nous présenter le projet et la direction prise par l'équipe, dans l'aspect des personnages notamment. Car si beaucoup d'entre eux nous rappelleront des choses, c'est parce que le réalisateur les a abordés en se posant la question suivante : "A quoi pouvaient ressembler des stars de l'horreur telles que Boris Karloff quan elles étaient enfants ?" La réponse (ou un élément tout du moins) apparaît bien vite en images sur l'écran de la salle, où nous sont projetées 9 minutes du long métrage. Des scènes parfois pas totalement terminées (le chien Sparky est par exemple affublé d'un joli bras métallique pour le soutenir), mais qui donnent envie de voir la suite en même temps qu'elle nous font réaliser qu'il va falloir patienter 18 mois supplémentaires avant de découvrir le produit fini.
Tim Burton face à Bob - © The Walt Disney Company France
Mais, à ce moment-là, il est temps pour nous de continuer notre voyage dans le temps. Alors que les plus curieux scrutent chaque dessin du story-board affiché aux murs qui nous entourent, d'autres sont accueillis par Tim Burton lui-même. Et après les images quasi-finies, place à l'étape d'avant : leur fabrication. Le cinéaste, un poil speed, nous offre donc une visite guidée des décors, et notamment la maison des parents de Victor, ou celle de M. Burgemeister. Une fois arrivée devant le premier élément, le réalisateur passe le relais à l'animateur en charge de la scène sur laquelle il travaille depuis... 2-3 jours seulement. Ce qui, à l'écran, se traduit par un mouvement de bras d'un des personnages. L'équipe produisant, en moyenne, 5 secondes de film par semaine, la brièveté de ce qui nous a été montré ne nous étonne pas plus que ça, et les derniers à ignorer le travail de titan que représente un tournage en stop-motion sont maintenant fixés. Le même sketch se reproduit sur le décor suivant, et c'est à Tim Burton que l'on doit ce que beaucoup pensent tout bas : "Ça va un peu être le running gag de la journée !" Mais le plus important, c'est de voir la dimension des décors et figurines, dont vous pouvez avoir un aperçu ci-dessous.
Un animateur sur l'un des décors du film - © The Walt Disney Company France
Les personnages, Tim Burton ne nous en parlera d'ailleurs pas plus, puisqu'il disparaît au détour d'un couloir, aussi vite qu'il est arrivé, et il faudra attendre la promo du long métrage pour en reparler avec lui. Mais la visite ne s'arrête pas là pour autant, et on remonte encore un peu plus de temps, direction l'atelier de création des personnages, également appelé "infirmerie". Car c'est là que sont crées, puis réparées, les figurines en silicone qui vont ensuite servir être placées dans chaque décor. Notez bien le "réparées" de la phrase précédente dans la mesure où, comme on nous l'explique, le silicone utilisé reste fragile et que les légers mouvements que l'on fait faire à un personnage pour une prise finit par l'abîmer assez rapidement. D'où la nécessité de confectionner plusieurs versions de chacun : 15 pour Sparky, 18 pour Victor, soit une bonne partie des 200 marionnettes auxquelles les animateurs ont donné vie. Basées sur des dessins de Tim Burton, elles ont ensuite été modelées en 3D puis moulées et dotées d'une armature en métal ainsi que de vrais cheveux, implantés un-à-un. Oui, là aussi la minutie est de mise. Et si nous n'assisterons pas à une fabrication en live, quelques éléments sont là pour nous rappeler à quel point le processus prend du temps, tels ces 24 morceaux de paupière (12 pour chaque oeil), utilisés en fonction du degré d'ouverture des yeux d'un personnage.
Au coeur de l'infirmerie - © The Walt Disney Company France
Tandis que certains personnages passent sur le billard, sous nos yeux, pour retrouver une seconde jeunesse, l'un des animateurs nous dévoile le secret de Sparky, retirant sa peau pour nous faire découvrir l'armature qui se couche en-dessous. Un écorchage digne d'un film d'horreur qui se révèle avant tout instructif, surtout quand on sait que le personnage s'est révélé être l'un des plus gros défis de l'équipe, ses toutes petites pattes ayant nécessité l'usage de trucages numériques pour le faire tenir debout par moments. Pas de quoi briser la magie pour autant, surtout que celle-ci est renforcée par les dessins préparatoires de Tim Burton accrochés à côté de figurines, qui s'avèrent être très fidèles à leurs modèles respectifs. Après une volée de questions diverses et variées, allant de "Quel problème rencontrez-vous le plus fréquemment ?" à "Peut-on rapporter une figurine chez nous ?", il est temps pour nous de quitter l'infirmerie... et le studio.
Victor sous toutes les coutures - © The Walt Disney Company France
Mais le dernier hangar par lequel nous passons se révèle être des plus intrigants : y sont en effet entreposés des éléments de décors ressemblant à des stands de fête foraine, ce qui, pour les connaisseurs du court métrage original, n'évoque rien de connu. La réponse ne se fait pas attendre, puisqu'on apprend qu'il s'agit là de pièces qui serviront pour le final plein de surprises, sur lequel on ne peut vraiment pas nous dire grand chose, malgré les tentatives de certains. C'est donc le sourcil levé que les journalistes présents ce jour-là quittent le studio, quelque peu frustrés de ne pas avoir pu en savoir plus, mais contents d'avoir pu découvrir les secrets de fabrication de Frankenweenie, sans voir tout le mystère qu'il contient défloré.
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