L'acteur britannique vient à peine de fêter ses 26 ans qu'il entame déjà une deuxième vie d'acteur, bientôt délesté des oripeaux du vampire glamour de "Twilight" (le dernier épisode de la saga restant à sortir à l'automne). Focus sur un "recadrage" déjà bien amorcé...
Alexis Geng>
« C’est la première chose qu’on remarque. Il est très réfléchi et analyse les choses. Et c’est un cinéphile, vous savez ? »*, explique Bill Condon (réal' de Twilight 4) au sujet de Robert Pattinson. Et effectivement, lorsqu’on le rencontre, le jeune homme fait bonne impression : pas vraiment une star "media-trainée" débitant d'une voix monocorde un discours formaté - voir plus bas notre interview vidéo. Bref, parce qu'il avait "besoin d' une nouvelle coupe de cheveux", l’acteur opte en 2011 (et non sans avoir longuement douté de ses propres capacités) pour David Cronenberg et son adaptation à venir de Don DeLillo, Cosmopolis, dont le scénario lui était passé entre les mains un an plus tôt. Il remplace ce faisant Colin Farrell, qui vient de quitter le projet... pour tourner le remake de Total Recall (no comment). « Il [Cronenberg] ne m’a même pas fait passer une audition. Quand je lui ai demandé [pourquoi il m'avait choisi], il m’a répondu qu’il avait juste eu un feeling… Quand j’ai ajouté que je n’étais pas sûr de comprendre de quoi parlait le film, il m’a dit : "Moi non plus, c’est ce qu’on va découvrir ensemble." »**
Dès qu'apparaissent en ligne les premières images de Pattinson en néo-tycoon, le buzz prend de l'ampleur, par la grâce de l'un de ces renversements de tendance qui s'opèrent ponctuellement dans les médias : « Je fais des films depuis huit ans et on m'en met régulièrement plein la gueule », explique Pattinson, « et puis d'un seul coup, ce teaser de trente secondes est diffusé et tout le monde s'emballe. C'était ridicule ! Le genre de choses qui te font comprendre comment fonctionne l'esprit critique de certaines personnes. »***
Sur le tournage de Cosmopolis
Sélectionné à Cannes (et reparti bredouille), sorti dans les salles françaises durant le festival, Cosmopolis a divisé, recevant autant d'éloges que de sifflets (autant dire que Cronenberg doit être aux anges) ; il suffit pour s'en convaincre de se reporter aux étoiles presse ou spectateurs... voire à l'écart entre les deux. Mais, venant opportunément ouvrir une année qui verra l'acteur se libérer bientôt de la franchise Twilight, le film a clairement marqué une rupture (les médias l'ont assez matraqué), et a surtout valu à Pattinson, qui est de chaque scène, ses premières évaluations uniment laudatives de la part des critiques. Quelques exemples :
- « Vingt-quatre heures dans la vie d’un spectre hantant le monde, incarné par un jeune homme fantomatique, qui, autre effet de vertige, fut vampire dans une autre vie de cinéma : Robert Pattinson de chez Twilight et désormais made in Cronenberg. Transfert hautement réussi. »[Gérard Lefort, Libération]
- « [Robert Pattinson] file de Twilight à Cosmopolis avec une incroyable aisance, incarne à merveille ce mélange de jeunesse et de cruauté, de sex-appeal et de déliquescence, de désir et de mort, cette maladie de la win confinant à la pathologie morbide qui irradie ce film et emblématise notre époque. » [Serge Kaganski, Les Inrockuptibles]
- « Le casting de Robert Pattinson, improbable sur le papier, relève du génie et l’acteur, stupéfiant, fait preuve d’une intelligence de jeu que l’on ne peut attribuer au seul talent du réalisateur : force est de le reconnaître, le jeune homme impressionne, imposant du début à la fin du film (il est de tous les plans) une variation bien plus morbide et effrayante du mythe qui a fait sa renommée. » [Fabien Reyre, Critikat]
Objet d'adulation pour jeunes filles en fleur, l'acteur devient du coup d'un seul la coqueluche d'une partie de la critique - attendons de voir ce qui adviendra le jour où Justin Bieber collaborera avec Tom Waits... On ignore si le public de Twilight a suivi l'acteur dans ses "évolutions cosmopolites", mais le bénéfice que ce dernier en retire en termes d'image est indiscutable. Rupture donc, même si nombreux sont les spectateurs à avoir tracé un parallèle entre le vampire Edward Cullen et le golden boy Eric Packer. De là à percevoir des liens entre l'oeuvre du cinéaste canadien et la saga, ou à esquisser une cohérence a posteriori... On laisse l'acteur franchir le pas : « Je trouve le mélange d’érotisme et de pruderie [dans Twilight] très étrange, c’est difficile à réussir et, au fond, assez cronenberguien. Les personnages n’ont pas du tout un rapport au corps heureux et gentillet ; c’est très torturé. »** Quoi qu'il en soit, l'avenir s'annonce plus conforme aux grandes espérances de l'acteur : « Tourner Cosmopolis avec Cronenberg a changé quelque chose en moi. Ça m'a donné des couilles. J'ai cinq projets sur le feu en ce moment, qui suivent la voie que m'a ouvert le film. »***
Ci-dessous notre interview cannoise du duo de Cosmopolis. Ou comment le "Bellâtre" a bien cru que David Cronenberg en avait après ses bijoux de famille, évoqués plus haut... :
*[The Observer, Ibid.]
**[Les Inrockuptibles, n° 860, 23/05/2012]
***[Premiere, mai 2012]
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