Cette année, une Blanche-Neige chasse l'autre ! Peu de temps après celle de Tarsem Singh, c'est Rupert Sanders qui entre dans la danse, avec une version épique et sombre. Nous nous sommes rendus sur le tournage en octobre 2011, et c'est à notre tour de vous plonger dans l'univers de "Blanche-Neige et le chasseur" - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Vu les nombreuses choses qui nous ont été présentées, pas étonnant que la matinée soit passée d'un trait. Et tout ça sans quitter notre chaise. Mais la suite du programme est bien différente car, après une pause-déjeuner à laquelle nous nous rendons escortés par un chevalier en armure, c'est donc une visite des décors qui nous attend. Et nous revoici alors à notre point de départ : le chateau de la reine. Drapeaux, herse, catapulte, tentures, boucliers..., rien ne manque, pas plus que le vertige qui nous assaillit lorsque nous regardons vers son sommet, tandis qu'on nous annonce que le décor (le plus grand du film) a "seulement" été reproduit à l'échelle 1/2, et que les fonds bleus situés tout en haut serviront à l'agrandir en post-production. Sans gêner les figurants qui répètent une scène de bataille à venir, nous avons tout le loisir d'observer les échafaudages et, dans un genre plus fun, la vigne venue tout droit de Malaisie (véridique !), ou la teinte des murs, faite pour coller avec le bord de mer auquel le bâtiment est collé, et qui se trouve au Pays de Galles (photo ci-dessous).
Le château vu de très loin - © Universal Pictures International France
Oui, ce qu'il faut savoir avec ce genre de tournage, c'est que les différentes pièces d'un même endroit peuvent être éparpillées. La preuve avec les 100 et quelques mètres qu'il nous faut faire pour arriver jusqu'à une autre partie de ce même château, que Blanche-Neige attaque après avoir mangé (et finalement survécu à) la pomme empoisonnée de la reine. Le tournage de la scène en question ne semble d'ailleurs pas être pour tout de suite, puisque plate-formes et containers jonchent encore le sol, tandis qu'une pelleteuse est clairement dans le champ. Ou alors ça signifie que cette version du conte est bien plus moderne qu'on ne le croit.
Le château côté jardin - © Universal Pictures International France
Juste à côté (ou presque) se trouve un décor de village, qui apparaît à plusieurs reprises dans le film, et sous deux aspects : une version normale, et une autre ravagée par le mal qui s'est étendu sur le pays depuis l'accession de la reine au pouvoir. Au vu des murs noirs et en partie détruits qui s'offrent à nos regards, nous en déduisons vite que nous sommes face à la deuxième option, et un journaliste se demande ce qu'il se passera si l'équipe s'aperçoit que des retakes avec le lieu propre sont à faire. Apparemment les techniciens sont sûrs de leur coup vu comme ils y vont franco pour noircir les murs au karcher ou détruire quelques morceaux de maisons sans toits (mais avec des fonds bleus), construites aux 3/4. Pas le temps, en revanche, de vérifier l'état du mobilier, puisqu'un bus nous embarque, alors que la cavalerie arrive au loin.
Le village sous la pluie - © Universal Pictures International France
Pendant le trajet, notre accompagnatrice nous dévoile un autre des secrets du film, à savoir que les scènes se déroulant dans les deux forêts sont tournées dans trois endroits différents (dont un situé à cinq heures de Londres), avant de nous annoncé que c'est vers la forêt noire que nous nous rendons, pour assister au tournage d'une scène. Enfin, "assister" est un bien grand mot, car la fumée nécessaire à l'ambiance du passage filmé est si importante qu'il nous faut rester en-dehors de l'espace de prises de vues, sous peine de ne pas voir jusqu'à son voisin. Après avoir passé une épave de bateau (!), nous pénétrons donc à l'intérieur d'un bois de pins (pour ceux qui n'avaient pas encore compris l'origine du nom Pinewood, c'est maintenant chose faite normalement), où quelques soldats de la reine sirotent leur café pendant que l'équipe technique s'affaire à côté d'une grande bâche noire qui encercle un groupe d'arbres, d'où émane une fumée dense à point.
Chris Hemsworth, garde du corps de Kristen Stewart - © Universal Pictures International France
C'est à l'intérieur que se déroule un dialogue particulièrement tendu entre le frère de la Reine et ses gardes d'un côté, et le chasseur de l'autre (plus le réalisateur Rupert Sanders qui apparaît de temps-en-temps dans un coin de l'écran sur lequel nous observons la scène, très grise). La voix de Chris Hemsworth résonne d'ailleurs énormément, et c'est une bonne chose, car la caméra est exclusivement braquée sur celui qui lui donne la réplique. Quelques prises plus tard, toujours pas de trace du héros de Thor à l'écran, et ce pour une bonne et simple raison : dans cette scène du film, il protège Blanche-Neige de son oncle. Or, ce jour-là, Kristen Stewart n'est pas sur le plateau, et le réalisateur n'a donc pu filmer que les contre-champs. Magie du cinéma, quand tu nous tiens. Une façon d'également nous rappeler à quel point le tournage d'une grosse production telle que Blanche-Neige et le chasseur peut parfois tenir du puzzle, et c'est sur cette preuve en images que nous nous éloignons de la forêt, accompagnés par la voix de Chris Hemsworth, en se disant que quitter un tel univers pour prendre l'avion, c'est tout de suite moins magique.
Découvrez la bande-annonce de "Blanche-Neige et le chasseur"...
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