A l'affiche du "Cartel" de Ridley Scott la semaine prochaine, tout le monde connait désormais son nom et ses qualités. Pourquoi un tel engouement ? Tentative d'explication, à travers l'exploration de 5 facettes du fascinant Michael Fassbender.
S’il a bluffé tout le monde dans Shame, c’est en partie pour le caractère physique de sa performance. Lui convient que ce personnage de sex addict est le rôle plus difficile de sa carrière, mais pas en raison de cette mise à nu physique : « C’était dur sur le plan mental, pas à cause de la nudité ». Brandon n’est pas le premier personnage tourmenté de sa (encore courte mais déjà riche) carrière : dans Angel, Esmé est un peintre torturé, en proie à la mélancolie, qui refuse le compromis. Le jusqu’au-boutisme est aussi une caractéristique de l’intransigeant Bobby Sands de Hunger, comme en témoigne la longue et anthologique scène de dialogue entre Sands et le curé. L’amour qu’éprouve Carl Jung pour sa patiente Sabina Spielrein dans A Dangerous Method plonge le psychanalyste dans un profond désarroi… Et, dans son genre, le Magneto de X-Men: Le Commencement, est lui aussi un grand obsessionnel « C’est un personnage machiavélique, personne ne doit l’arrêter dans sa mission, pour lui la fin justifie les moyens », commente l’acteur.
Avec James McAvoy dans X-men : le commencement
Redoutant le confort et la complaisance, soucieux de « toujours rester en éveil », Fassbender se plait à interpréter des personnages pas forcément sympathiques –du séduisant Azazel qui représente les forces du Mal dans la série fantastique britannique Hex : la malédiction (2004) au scientifique nazi de Town Creek de Joel Schumacher (2008), inédit en France.
Avec Christina Cole et Jemima Rooper dans la série Hex : la malédiction
Connor, le trouble séducteur de Fish Tank, est peut-être le plus bel exemple de cette ambivalence. « C’est un personnage faible, qui a un problème avec la responsabilité, le genre de mec qui se sauve quand les difficultés arrivent », estime Fassbender, qui précise : « Ce qui est important, c’est de ne jamais juger le personnage, mais de le comprendre, de faire valoir son point de vue dans l’histoire. Une fois que je comprends le personnage, je ne m’inquiète pas de savoir s’il a l’air sympathique. Les gens font tout le temps des mauvaises actions, ça ne fait pas d’eux des individus mauvais. Et puis c’est plus intéressant que de jouer un personnage tout gentil dans une comédie romantique. Je déteste les films manichéens, la vie n’est pas comme ça."
Dans la tourmente : la bande-annonce de Shame
Cet aspect complexe, presque inséparable de la carrière de Fassbender et des personnages qu'il interprète, le cinéaste Ridley Scott l'a bien saisi en lui offrant coup sur coup deux rôles à sa mesure. Dans Prometheus, il est ainsi l'énigmatique androïde David, dont le regard artificiel semble cacher bien plus de secrets qu'il ne veut bien le montrer. Puis dans Cartel, l'acteur prête ses traits à un avocat tout aussi secret, dont on ne connait ni le nom ni le passé. Une part de mystère qui trouve un refuge parfait derrière le visage de Michael Fassbender.
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