Il y a 80 ans, les spectateurs français découvraient "Monnaie de singe", deuxième film des Marx Brothers à sortir dans l'Hexagone. Un anniversaire qui sonne comme une occasion en or de (re)découvrir le cinéma de ces fous furieux de l'humour - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Ce qu'il faut savoir avec les Marx Brothers, c'est que leurs films en commun sont, malheureusement, de qualités inégales. Montés à partir de captations de leurs spectacles, Noix de coco (1929) et L'Explorateur en folie (1930), sont par exemple trop théâtraux et la mécanique humoristique y est, du coup, moins huilée, car privée des outils cinématographiques dont ils feront, par la suite, un très bon usage. Commencer par ces deux longs métrage ne serait donc pas le meilleur moyen de devenir fan des Marx (mais rien ne vous empêche d'y jeter un coup d'oeil plus tard, une fois familiarisés avec leur univers). Par contre, voici les cinq films que vous ne devez pas manquer :
Monnaie de singe (1931)
Réalisé par Norman Z. McLeod - Sorti en France le 29 octobre 1931.
De quoi ça parle ?
Quatre passagers sont confortablement installés au fond de la cale d'un paquebot qui fait route vers New York. Non seulement, ils sont des passagers clandestins, mais en plus ils chantent en quatuor. C'en est trop pour le capitaine qui décide de les mettre aux fers. S'ensuit une folle course poursuite où nos quatre lascars provoquent et vivent les situations les plus loufoques.
Harpo, Zeppo, Chico et Groucho dans Monnaie de singe - © Collection Christophe L.
Pourquoi le voir ?
Parce que c'est le premier vrai film des Marx Brothers, et que leur humour, amplifié par les outils propres au 7ème Art, y fait mouche dès leur première apparition : cachés dans des tonneaux, comme tout bon passager clandestin qui se respecte, les quatre frères (oui, c'est l'époque où Zeppo était de la partie) entonnent une chanson puis sortent, offrant à Chico et Groucho l'occasion de se lancer dans une partie de ping-pong verbal, qui sonne comme une bonne introduction à ce que seront le rythme et le ton du film. Ensuite, on se doute bien qu'un lieu aussi confiné qu'un paquebot est propice à un déferlement de gags, ce que la suite met peu de temps à confirmer, à l'image de l'extrait ci-dessous, dans lequel les Marx échappent (brièvement) à leurs poursuivants (on notera d'ailleurs que c'est l'une des rares scènes de sa carrière dans laquelle Groucho joue d'un instrument).
Plumes de cheval (1932)
Réalisé par Norman Z. McLeod - Sorti en France le 6 octobre 1932
De quoi ça parle ?
Groucho est directeur d'un collège où son fils Zeppo cherche à engager comme joueurs de football américan deux trafiquants contre lesquels luttent maladroitement Harpo et Chico. Voulant suivre les conseils de son fils, Groucho se méprend et recrute ces deux derniers, le tout se concluant par un match de football américain des plus épiques.
Chico et Harpo dans Plumes de cheval - © Collection Christophe L.
Pourquoi le voir ?
Parce que même sans lire le synopsis jusqu'au bout, on se doute bien que le film va nous mener vers un match de football haut en couleurs, et qu'on est pas déçu en voyant le résultat, surtout avec Chico et Harpo sur le terrain, ces derniers s'étant déjà fait remarquer dans une salle de classe, le temps d'un cours qui part vite dans tous les sens. Au-delà des gags et répliques, Plumes de cheval se présente aussi comme une satire des Etats-Unis en période de Prohibition, et Harpo nous y montre qu'on peut très bien brûler la chandelle par les deux bouts (et couper pour de vrai un jeu de cartes).
La Soupe au canard (1933)
Réalisé par Leo McCarey - Sorti en France le 9 avril 1934
De quoi ça parle ?
Les caisses de la Freedonie sont à leur niveau le plus bas. Une fois de plus le Conseil des ministres fait appel à la richissisme Mme Teasdale qui accepte à une condition : que le gouvernement se dote d'un nouveau chef, Rufus T. Firefly. En Sylvanie, pays voisin qui convoite la Freedonie, la nouvelle est accueillie avec mauvaise humeur. Trentino, ambassadeur en Freedonie, courtise Mme Teasdale mais celle-ci est entichée de Firefly. Trentino engage deux espions, Pinky qui est le chauffeur de Firefly et Chicolini, et leur assigne pour mission de discréditer son rival.
Harpo et Groucho dans La Soupe au canard - © Collection Christophe L.
Pourquoi le voir ?
Parce que La Soupe au canard, c'est tout simplement le meilleur film des Marx Brothers (avec Une Nuit à l'opéra, ok) ! Et si ça ne vous suffit pas, sachez que la guerre entre la Freedonie et un pays d'Europe appelé Sylvanie leur permet de tourner en dérision la gestion d'un conflit par un gouvernement (sous couvert d'états fictifs), et que le long métrage multiplie les situations hilarantes, en nous offrant un gag millimétré au possible, celui du miroir, que vous pouvez découvrir ci-dessous.
Une Nuit à l'opéra (1935)
Réalisé par Sam Wood - Sorti en France le 22 mai 1936
De quoi ça parle ?
Le charme de Driftwood opère sur la très riche Mrs Claypool qui rêve d'évoluer avec aisance dans le petit monde de la culture. Pour ce faire elle consent à faire don d'une grosse somme à l'opéra de New York. Cet argent doit servir à engager un grand tenor italien : Rodolfo Lasspari. Seulement Driftwood et le directeur du théatre ne sont pas d'accord sur le choix du ténor. S'ensuit un des films les plus burlesques des Marx avec la célèbre scène de la cabine de bateau.
Groucho, Margaret Dumont et Sig Ruman dans Une Nuit à l'opéra - © Collection Christophe L.
Pourquoi le voir ?
Parce que, quand il décrit Une Nuit à l'opéra comme "un des films les plus burlesques des Marx", le synopsis ne ment absolument pas, la longue séquence finale, pendant la représentation du "Trouvère", étant à elle seule un petit chef-d'oeuvre qui risque d'occasionner de sévères lésions des zygomatiques. Et même avant ça, on ne compte pas les scène marquantes, que ce soit celle de l'échange des lits ou de l'entassement dans la cabine de bateau, à voir d'urgence juste en-dessous.
Une Nuit à Casablanca (1946)
Réalisé par Archie Mayo - Sorti en France le 9 avril 1947
De quoi ça parle ?
Le directeur d'un fameux hôtel de Casablanca est assassiné. Avec un troisième directeur assassiné en peu de temps, l'hôtel décide de faire appel aux services de Ronald Kornblow pour le poste, alors qu'un soldat français, le lieutenant Pierre Delmar, est convaincu que ces incidents sont l'oeuvre de nazis séjournant incognito dans l'établissement. Malheureusement pour eux, Kornblow ne viendra pas tout seul, et les nazis en question vont se retouver confrontés aux Marx et leurs techniques... inhabituelles.
Chico, Lois Collier et Groucho dans Une Nuit à Casablanca - © Collection Christophe L.
Pourquoi le voir ?
Parce que, comme son titre peut le laisser entendre, le film est une parodie gentiment déguisée du Casablanca de Michael Curtiz, sorti quelques années auparavant. Il s'agit également du dernier très bon film du trio dans la mesure où, comme on l'a vu plus haut, leur mécanique s'est quelque peu grippée par la suite, laissant transparaître une certaine lassitude de leur part (il faut dire aussi que, sans les dettes de Chico, Une Nuit à Casablanca, dont vous pouvez voir un extrait plus bas, n'aurait peut-être pas vu le jour). Ici, ils tiennent toujours la forme et le film vaut également pour la réponse de Groucho à la Warner, qui accusait les Marx de plaigiat en utilisant le nom "Casablanca" : "Je ne comprends pas votre attitude. Même si vous prévoyiez de ressortir votre film en salles, je suis sûr que le spectateur de base aura le temps d'apprendre à distinguer Ingrid Bergman d'Harpo (...) Vous prétendez détenir le nom "Casablanca", et que personne d'autre ne puisse l'utiliser sans votre permission. Et "Warner Brothers" alors ? C'est aussi à vous ? Vous avez sans doute le droit d'utiliser le nom "Warner", mais qu'en est-il de "Brothers" ("Frères" en français, ndlr) ? Même avant nous, il y avait déjà eu d'autres frères : les frères Smith, les frères Karamazov..." (ok, cette longue réplique n'est pas dans le film, mais ça aurait été dommage de passer à travers).
Ceci étant dit, que cette petite sélection ne vous empêche pas de voir les autres films des Marx Brothers (il n'y en a eu que 12 après tout). Mais en attendant, une série d'anecdotes vous attend page suivante.
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zarathou
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xbies
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chips493
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poissonmechant
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chips493
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Grouchy
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marguerite151
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Plume231
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- Terrifier 3 J-24
- Gladiator 2 J-3
- Sur un fil J-17
- Louise Violet J-17
- Vaiana 2 J-4
- Jamais sans mon psy J-25
- Wicked Part 1 J-4
- Mufasa: le roi lion J-25
- The Lord Of The Rings: The War Of Rohirrim J-18