Des milliers d'images nous sont parvenues sur les écrans et ont empli les journaux depuis les attentats de 2001. Face au matraquage (télé)visuel quelques grands courts-métrages se sont imposés: petits films d'auteur mais aussi pépites de célèbres réalisateurs. Retour sur ces films choc...
Dounia Georgeon
ZOOM SUR...
"11 Septembre 2011" de Gabriel Ristourne
L'interview du réalisateur
Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
Je suis actuellement étudiant en école de cinéma, à l'ESRA (école supérieure de réalisation audiovisuelle, à Paris), passionné de cinéma et de vidéo depuis mon adolescence. 11 septembre 2011 est mon premier court-métrage.
Quel était l’objectif avec ce court-métrage ? Montrer la paranoïa autour du terrorisme ? Dénoncer des préjugés ?
Lors des attentats du 11 septembre 2001 j'avais 12 ans, je fais partie de cette génération qui a grandi dans l'ombre de ce traumatisme collectif. L'objectif de ce court-métrage était avant tout de dresser un bilan, 10 ans après, de l'état du monde à travers mon regard de Français, montrer que peu importe le pays nous avons tous été touchés d'une manière ou d'une autre par cet événement, et 10 ans après les conséquences sont toujours présentes.
Visionner le court-métrage:
Pourquoi avoir choisi l’angle militaire ?
Les soldats de vigipirate ont été mon angle d'attaque car c'est la partie émergée de l'iceberg, la plus visuelle (des soldats en treillis et en armes de guerre mêlés à la population) . Les conséquences du 11 septembre 2001 en France sont bien plus profondes : déclenchement de la guerre en Afghanistan, montée incroyable de l'islamophobie, de la haine, de la peur de son voisin, des tensions communautaires, montée en puissance de l'extrême droite.
Pensez-vous que les révolutions arabes pourraient faire évoluer les préjugés sur le terrorisme?
10 ans après, la pilule ne passe plus, les puissances occidentales (USA, Europe) se sont servies de cette menace terroriste pour justifier leur politique toujours plus sécuritaire, agressive ... et certaines dictatures arabes, avec l'appui des occidentaux, ont aussi tiré profit de cette menace terroriste pour justifier leurs méthodes totalitaires (fichage de la population, interdiction de l'opposition politique, arrestations arbitraires, torture) comme ça a été le cas en Tunisie (c'est pour cela que le vieil homme dans le film parle de la Tunisie) . Les révolutions arabes, qui sont justement parties de Tunisie, sont la preuve de ce ras le bol de la population, qui ne gobe plus ces mensonges, les véritables terroristes ce sont ces régimes violents et sanguinaires qui ne font qu'engendrer la haine. Les révolutionnaires ne sont pas des barbus ou des poseurs de bombes, comme on a voulu nous le faire croire, ce sont simplement des gens qui aspirent à vivre en paix. Donc oui les révolutions arabes marquent la fin de ces 10 années de haine, et j'espère que les mentalités évolueront vite et arrêterons enfin d'associer arabe et terroriste, ou islam et terrorisme.
Qualifieriez-vous votre film de « politique »?
Totalement.
Certaines images confinent à l’abstraction dans votre film [immeubles, trajets d’avion…] , confirmez vous cette impression ?
Je confirme cette impression d'abstraction sur certains plans, même si ça n'était pas forcément recherché c'est l'effet rendu et cela permet d'alléger un peu l'aspect politique, un peu lourd, du film.
Pouvez vous nous parler de cet aspect photographique justement ? Quel était le but de ces «apartés» aux couleurs froides ?
J'habite non loin de ce quartier de la Défense où ont été tournés les plans d'immeubles qui sont effectivement là pour rappeler New-York, et je me suis rendu compte que depuis les attentats du 11 septembre à chaque fois que j'entendais ou voyais un avion à proximité de ces grandes tours j'avais cette image traumatique des avions explosant dans les tours du World Trade Center. Je sais que je ne suis pas le seul à faire ce lien et c'est pour cela qu'il y a ces plans au début, avant de savoir de quoi parle le film, pour faire remonter ce souvenir que nous gardons dans notre inconscient collectif.
A ce propos, le lieu géographique demeure imprécis dans votre film, pourquoi ce parti pris ? Où s’est déroulé le tournage ?
J'avais, à l'écriture, situé précisément l'action dans le quartier de la Défense (le terme " la défense " en lui-même m'intéressait, l'idée de "se défendre" collait avec les militaires), mais par la suite j'ai choisi de ne pas préciser le lieu de l'action, pour que l'histoire ait une portée plus universelle. En ce qui concerne le tournage nous voulions tout faire à la Défense, nous avions fait de nombreux repérages, mais ironie du sort, à cause du plan vigipirate nous n'avons pas eu l'autorisation d'y tourner. Nous nous sommes donc reportés sur un autre lieu, le front de seine, non loin de la Tour Eiffel, pour ses grands immeubles ressemblants à ceux de la Défense. Par contre, les plans de coupe d'immeubles ont quand même tournés à La Défense.
Avez-vous vu le film collectif « 11’09’’2011 » sorti peu après les attentats ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
Je n'ai pas eu l'occasion de le voir !
Pensez-vous à un film en lien avec les renversements qui ont eu lieu au Maghreb et au Moyen Orient? Quels sont vos prochains projets ?
J'aimerais tourner dans les années à venir en Tunisie, j'ai eu l'occasion de me rendre dans ce pays avant la révolution et d'y voir les ravages du régime de Ben Ali. Je travaille en ce moment à l'écriture d'un long métrage mais c'est encore au stade embryonnaire !
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