A l'occasion de la sortie des "Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne" le 26 octobre prochain, AlloCiné s'est rendu là où le reporter belge n'est jamais allé : en Nouvelle-Zélande et plus exactement dans les fameux studios Weta à Wellington pour tout savoir sur l'événement Tintin au cinéma - Dossier réalisé par Maud Lorgeray
Après plusieurs heures de théorie, place à la pratique ! Il est temps de voir à quoi ressemble vraiment un plateau de tournage en performance capture. Peter Jackson nous guide alors dans un grand hangar. Au fond de la pièce, une dizaine d'animateurs s'affairent sur des ordinateurs. Au centre, une cage recouverte de capteurs. Nous y faisons la rencontre de deux comédiens, moulés dans des combinaisons elles aussi recouvertes de capteurs. Ils vont servir de cobayes à Jackson durant sa petite démonstration. Si le tournage de Tintin a eu lieu à Los Angeles en février 2009, le matériel présent à Wellington en est l'exacte reproduction.
Peter Jackson délaisse quelques instants sa tasse Disneyland (si si!) pour se munir d'une caméra et commence sa démonstration. Sur un écran portatif, ce ne sont donc plus deux hommes déguisés dans une cage que l'on voit, mais bien Dupont et le Capitaine Haddock, dans la cabine de ce dernier. Grâce au travail de pré-production, le réalisateur et ses acteurs peuvent immédiatement voir le rendu d'une scène. "Grâce à ce système, Steven pouvait diriger ses plans et manier la caméra comme il l’aurait fait pour un film classique", explique Peter Jackson. "Je pouvais donner des retours immédiats aux acteurs, car je voyais directement ce que ça rendait numériquement," confirme Steven Spielberg. "Je n’étais pas comme un metteur en scène de théâtre qui dirige les comédiens dans un environnement vide, puisque je faisais le film en temps réel."
L’instant suivant et sans que rien n’ait changé sur le plateau, les écrans montrent désormais une scène dans l’appartement de Tintin puis dans la rue. Spielberg a donc pu se livrer à un vrai travail de mise en scène et travailler ses plans un à un. "C’est comme un vrai monde, sauf qu’à certains endroits il manque des morceaux de ciel," explique Peter Jackson. On nous montre ensuite les imposants casques qui captent les expressions faciales des acteurs. "C’est un objet difficile à manier, spécialement quand deux personnages sont censés s’embrasser," confie Peter Jackson. "Mais heureusement cela n’a pas été un problème en ce qui concerne Tintin!"
Steven Spielberg sur le tournage d'Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal
© Paramount Pictures
Au milieu de toute cette technologie, certaines scènes ont pourtant dû être tournées de manière très artisanale, notamment celle où Tintin et Haddock sont pris en pleine tempête à bord d'un aéroplane. "Nous avons recréé un squelette d’aéroplane, Andy et Jamie étaient à l’intérieur et des techniciens étaient chargés de pousser la carcasse pour recréer une impression de tempête" raconte Peter Jackson. Même chose pour les scènes de bateau où "une plateforme mouvante a été utilisée, afin de retranscrire la sensation de tangage."
Au final, il n'aura fallu que 30 jours à Steven Spielberg pour tourner Tintin, "ce qui correspond généralement au temps qu’il faut pour faire un petit film indépendant" selon Peter Jackson. Ne pouvant pas être présent en permanence à Los Angeles, le néo-zélandais a pourtant vécu le tournage en temps réel. "Je me levais en plein milieu de la nuit et j’allais dans la pièce à côté, je branchais ma webcam et j’étais en direct sur le tournage", raconte t-il. "Et ce qui est génial c’est que je pouvais rester en pyjama tout en faisant mon travail et je crois que c’est le rêve de beaucoup de gens!"
Peter Jackson et Steven Spielberg © Sony Pictures (photo obtenue en exclusivité par le site espagnol estrenosdecine.net)
Un tournage express donc, mais qui ne marque pas la fin du travail de mise en scène pour Steven Spielberg pour autant. "Pour un film classique, il y a deux étapes : le tournage et le montage, où l’on se retrouve face aux images" explique le réalisateur. "On dit souvent que tout se passe au moment du montage et je suis plutôt d’accord avec ça. Mais les moyens restent limités: si une scène n’est pas efficace, on peut la découper ou la placer à un autre moment mais c’est à peu près tout ce qu'on peut faire. Avec cette nouvelle technique, on peut en permanence ajouter de nouvelles choses, même lorsque la sortie en salles est proche. Je pourrais par exemple décider aujourd’hui que je veux faire des modifications et quasiment ajouter une nouvelle scène au film." (NDLR : cette interview a eu lieu le 28 juillet, soit trois mois avant la sortie du film en salles)
Dans ces conditions, la tentation est grande de revenir en permanence sur le travail déjà effectué pour faire des modifications. "Il faut pourtant savoir s’arrêter," remarque Peter Jackson. "Si l’on commence à faire des plans déments et chercher la prouesse technique à tout prix, alors je crois que le film perd son lien avec le public et devient un objet déconnecté." Avant d'ajouter, rieur :"Je crois que Steven s’est arrêté maintenant, du moins je l’espère!"
Peter Jackson sur le tournage de Lovely Bones © Paramount Pictures France
A ce rythme là, on se dit qu'il va être difficile pour les deux réalisateurs de revenir à un tournage en prise de vues réelles. "Je suis assez nerveux quand il s’agit d’organiser la logistique d'un tournage", avoue Peter Jackson. "Nous allons bientôt partir tourner des scènes en extérieur pour Bilbo le hobbit, et notre emploi du temps est très serré. Alors quand on se réveille le matin et qu’il pleut à verse, on sait que la journée va être difficile. Il n'y a pas ce genre de problèmes sur un film en images de synthèse, mais j’ai aussi besoin de diriger de vrais acteurs dans des décors naturels donc je ne crois pas que je puisse faire uniquement l’un ou l’autre."
Et quand on demande à Peter Jackson combien a coûté le film, le producteur répond par une pirouette : "Si nous tournions Tintin en prises de vues réelles, cela coûterait plus cher, à cause de tous les décors et des détails. Quand vous tournez un film d’aventures comme Indiana Jones, une grande partie de votre budget part dans les décors car vous devez faire le tour du monde. C’est donc bien évidemment plus cher qu’un Woody Allen. Mais pour la performance capture, il n'y a pas de grandes différences budgétaires entre un gros film et un film plus intimiste, car tout doit être construit numériquement, que ce soit un temple inca ou une salle à manger. Et vous tournez au même endroit dans les deux cas."
Une fois le tournage fini, retour à Wellington où une nouvelle branche du studio va prendre le relais.
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