Leur pitch fait mouche, le public/la critique les a acclamés… et les studios américains ont flairé le bon filon. "Problème", ce sont des films étrangers, dans une langue étrangère, avec des acteurs... étrangers. Le grand public US n'aime pas trop les sous-titres, et il faut des stars pour la promo, alors nos cousins d'Amérique se sont fait une spécialité de l'adaptation au marché local. Point à date sur les "remakes express" planifiés par les studios. [Dossier réalisé par Alexis Geng]
L’original : Rapt (2009), de Lucas Belvaux, tiré d’un fait divers, l’enlèvement du baron Empain, transposé à notre époque. Remarquable film noir qui vaut beaucoup par son aspect dramatique (une dernière demi-heure saisissante décrit l’après-rapt), porté par un Yvan Attal époustouflant (nominé aux Césars, le film glanant 4 nominations mais aucune "compression" au final), et dans l’ensemble bien accueilli par la critique. 350 000 entrées France. Film après film, Belvaux épure et assombrit, jusqu’à livrer avec cette œuvre d’un désespoir implacable son film le plus pessimiste et le plus maîtrisé.
Le remake (ne pas confondre avec son homonyme en anglais, Abduction, de John Singleton, avec Taylor Lautner) : droits acquis par Smuggler Films, dont le co-fondateur Patrick Milling Smith déclarait sur le site de la société : "Rapt a tout : un kidnapping, des maîtresses, l’avarice de la culture d'entreprise, et l’exhibition dans la presse à scandales d’une famille qui vit dans le mensonge. Le film de Lucas Belvaux n'emprunte jamais la route la plus facile pour narrer cette histoire." On pourra toujours arguer que si le film a toutes les qualités du monde, on ne voit pas bien pourquoi le refaire, mais on ne va pas jouer les rabat-joie - d'autant que Rapt version Belvaux n'a pas dit son dernier mot, voir ci-dessous.
Statut : quo… En ce qui concerne le remake en tout cas, puisque le mois dernier, Indiewire révélait que Rapt (l'original) aurait trouvé un distributeur américain, Lorber Films, lequel planifie une sortie le 12 juillet 2011 - les droits du remake ayant été vendus séparément des droits d'exploitation. Au passage, puisqu’on parle d’Yvan Attal, il a été question d’un remake de sa première réalisation, Ma femme est une actrice, qui n’a jamais vu le jour, comme tant d’autres projets du genre (Tanguy, Sur mes lèvres, RRRrrrr !!!,…).
Ci-dessous, une interview "bio commentée" de Lucas Belvaux :
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Tibo Lamy
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