"Inception" : retour sur un film-événement
vendredi 3 décembre 2010 - 05h00

A l'occasion de la sortie DVD / Blu-Ray du film-événement de Christopher Nolan, retour sur ce qui restera sans doute comme LE film de l'année 2010.

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Comment tout a commencé
Né à Londres en 1977, Tom Hardy fait ses débuts devant la caméra en 2000 dans la série Frères d'armes, sorte de version télé d’Il faut sauver le soldat Ryan, produite par Steven Spielberg et Tom Hanks. L’année suivante, il reste dans le thème de la guerre en jouant dans La Chute du faucon noir de Ridley Scott, pour ensuite s’afficher, toujours par le biais de seconds rôles, dans divers genres cinématographiques, tels la science fiction avec Star Trek Nemesis (2002) [au centre sur la photo], le thriller psychologique avec Attraction fatale (2003), le policier avec Layer Cake (2004) [à gauche sur la photo] et RockNRolla (2008) [à droite sur la photo], ou encore le drame historique avec Marie-Antoinette (2006).


Le tournant "Bronson"
Certains rôles sont tellement marquants qu’ils représentent un tournant des plus décisifs dans la carrière d’un comédien… La prestation de Tom Hardy dans Bronson, film culte réalisé par le danois Nicolas Winding Refn (Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising), s’inscrit clairement dans cette logique. En 2008, l’acteur créé donc l’évènement en prêtant ses traits à Charles Bronson, l’un des prisonniers les plus célèbres de tous les temps, qui passa plus de 30 années de sa vie dans les quartiers hautement sécurisés du système carcéral britannique. Une prestation d’une intensité telle, qui n’est pas sans rappeler celle de Robert De Niro dans Raging Bull, où celle d’Eric Bana dans Chopper, deux films centrés sur un protagoniste à la fois charismatique et terrifiant.


Pour rendre son personnage le plus crédible possible, Tom Hardy a suivi un entraînement intensif à raison de 2500 pompes par jour, se forgeant ainsi une carrure digne d’un boxeur poids lourd… Pourquoi cibler l’entraînement sur cet exercice des plus pénibles, alors qu’il existe des appareils de musculation dernier cri, qui auraient rendu cette préparation physique bien moins laborieuse ? Pour la bonne et simple raison que le comédien a voulu se forger la même silhouette que le vrai Bronson, et étant donné que ce dernier n’a pas accès aux salles de sport en milieu carcéral, la seule façon pour lui de garder la forme consistait à faire des pompes dans sa cellule… Ce qui témoigne ainsi du perfectionnisme de l’acteur, qui a donc tout fait pour apparaître à l’écran de la manière la plus authentique qui soit.


Toujours par rapport à la préparation du rôle, Hardy a également rencontré à plusieurs reprises le véritable Charles Bronson, qui lui a semblé beaucoup moins menaçant que sa réputation… Le film, qui repose presque entièrement sur l’intensité de son interprétation, a été salué par les critiques et a été récompensé par de nombreux prix, dont celui du meilleur acteur lors de la 12e cérémonie des British Independent Film Award. Un véritable tournant dans la carrière de l’acteur. Désormais, Tom Hardy est l’un des comédiens britanniques les plus en vue du moment, et les portes d’Hollywood semblent lui être grandes ouvertes.

L’après "Bronson"
Fort de ce succès, la carrière de Tom Hardy prend désormais une autre tournure, l’acteur se voyant proposer des rôles plus importants, dans des films sacrément attendus. En 2010, il est à l’affiche d’Inception mis en scène par Christopher Nolan, l’un des metteurs en scène les plus inventifs du moment, aux côtés de Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Cillian Murphy, Tom Berenger, Ellen Page, Ken Watanabe ou encore Joseph Gordon-Levitt. Rien que ça… Il y campe Eames, un faussaire de génie qui, dans le monde des rêves, est capable de convaincre quiconque d’endosser n’importe quelle identité… C’est aussi de par son personnage que se manifeste une grande partie des moments comiques du film, notamment à travers les rapports qu’il entretient avec son rival Arthur, interprété par Joseph Gordon-Levitt.


Prochainement, Tom Hardy tiendra le rôle principal dans Warrior de Gavin O'Connor (Le Prix de la loyauté) [photo ci-dessus], un film se déroulant dans le milieu des arts martiaux… Inutile de préciser qu’il y interprète un redoutable combattant, entraîné par son père, un ancien boxeur alcoolique qui n’est autre que Nick Nolte… Du sur mesure pour le comédien donc, désormais habitué aux personnages nécessitant une préparation physique des plus strictes. Un peu comme Christian Bale, Vincent Cassel et bien d’autres, qui auraient très bien pu pratiquer un sport à haut niveau s’ils n’avaient pas été acteurs… Mais le meilleur reste à venir, puisque Tom Hardy a d'abord été choisi pour succéder à Mel Gibson dans Mad Max IV: Fury Road, qui sera réalisé par George Miller et dont le tournage ne devrait pas tarder à commencer ; puis parce qu'il vient tout juste de décrocher l'un des rôles principaux de This Means War face à Reese Witherspoon et Chris Pine (Star Trek), après que les noms de Robert Downey Jr., Matt Damon et Sam Worthington aient été évoqués pour son personnage. En attendant, vous pouvez (re)voir notre interview de Tom Hardy, à l'occasion de la sortie d'Inception.

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Commentaires

  • Philippe S.

    super travail, merci!:)

  • dehaas84

    Well, dreams -- they feel real when we’re in them, right.It's only when we wake up that we realize something was actually strange”

    Christopher Nolan a eu les mains libres pour adapter pour l’écran un script qu’il avait écrit. Un script qui décrit le « coup » d’une bande de braqueurs assez particuliers puisqu’ils s’introduisent dans le plus secret de tous les coffre forts : l’esprit humain. Leur activité habituelle consiste à entrer dans les rêves de quelqu’un pour y voler un secret. Mais cette fois, un industriel les missionne non pas pour voler une idée, mais pour l’implanter dans le cerveau d’un héritier, afin que celui-ci démantèle l’empire industriel de son père. Mais parvenir à implanter une idée, l’équipe va devoir empiler les rêves dans les rêves, et s’éloigner de plus en plus de la réalité, d’autant que le subconscient du principal acolyte a une fâcheuse tendance à lui jouer des tours en conviant à la fête sa femme décédée.

    Quel plaisir de ne pas être déçu par un film dans lequel on avait placé tant d’attentes ! Inception rassemble tout ce que doit être un film de divertissement : de l’action, du suspens, de la réflexion, du rêve, de la surprise, et surtout, une foi incroyable dans l’intelligence de son spectateur. Partant d’un procédé scénaristique qui permet de créer de multiples niveaux, Nolan les exploite tous, sans pour autant se laisser aller à un délire qui perdrait tout le monde en route. Le réalisateur a l’intelligence de partir d’un canevas classique et familier (la préparation d’un casse, avec le recrutement des participants par le héros, les répétitions, la logistique) pour mieux nous emmener vers un déroulement en poupées russes où l’on assiste en parallèle à des rêves dans les rêves, avec des décors et des écoulements de temps différents. Chaque rêve étant une porte ouverte supplémentaire vers un autre, le vertige est total car les personnages ont un but, une fin, et le retour a la réalité semble plus lointain chaque fois qu’ils « descendent » plus loin dans l’esprit de leur cible.

    Article complet :

  • 8004stephane

    Je viens de revoir ce film qui m'avais tant perturbé à sa sortie... J'avoue, mon côté fleur bleue veut que ce film finisse en happy end. A la différence du cinéma, on peut revenir sur certaines scènes en DVD, et des détails étayent mon désir de retour à la réalité et de retrouvailles avec ses enfants pour Cobb. Tout d'abord, son alliance. Si on part du principe que le film se passe à un quelconque instant dans la réalité, il n'y porte jamais sa bague. On la voit à son doigt seulement quand il rêve. Il ne l'a pas lorsqu'il se réveille chez Yussuf, ne l'a pas à Paris quand il prépare "le coup", ni quand il se réveille dans l'avion et prend sa valise à la fin du film. Ensuite, la fameuse scène où les enfants sont soit-disant habillés pareil tout le temps. Oui dans les rêves, pas à la fin : sa fille porte un tee-shirt blanc sous sa robe et des chaussures roses et non noires comme d'hab' et la chemisette du fiston est différente à la fin dans le motif, mais de couleur très proche ; de plus, il porte sandalettes dans les rêves, chaussures blanches à la fin. Quand il entre dans sa cuisine à la fin, le rangement des objets est différent derrière-lui, les sortes de bâtons verts de tailles différentes. Et les cheveux de sa fille son plus long, plus raides que dans les rêves. D'ailleurs, dans les acteurs, il existe 2 Philippa, une de 3 ans et une de 5 ans. Bref, c'est le retour à la réalité pour Cobb, et j'ai pu dormir sur mes 2 oreilles avec un sourire béat. Merci le cinéma pour nous faire passer de si bons moments !

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