Alors que "Potiche" fait un tabac, retour sur l'univers de François Ozon, un cinéaste potache et fortiche : son amour des acteurs, son goût pour les chansons, son côté provoc'... L'auteur de "8 femmes" résumé en 8 thèmes.
Si les acteurs ne font jamais tapisserie chez François Ozon, la tapisserie peut être un véritable personnage ! On exagère à peine : pensez au téléphone recouvert de moquette dans Potiche ou aux sous-pulls hideux que porte Malik Zidi dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes… Fringues, bibelots, accessoires en tous genres : Ozon a le goût du détail. Avec la complicité de Pascaline Chavanne, sa costumière attitrée depuis Les Amants criminels, et de Katia Wyszkop, décoratrice sur une demi-douzaine de films, Ozon soigne l’esthétique de ses films. Lui qui, gamin, fut marqué par la vision de Sissi, s’en est évidemment donné à cœur joie avec Angel, portrait d’une jeune femme, trop excentrique pour son époque, qui vit dans un manoir-bonbonnière sobrement baptisé Paradise. Citons aussi le générique de 8 femmes, chaque personnage étant symbolisé par une fleur...
Décors et costumes ne résument pas à eux seuls le goût de François Ozon pour l’artifice. Celui-ci passe aussi par des scénarios sophistiqués, comme Swimming Pool, ou la rencontre d’une romancière avec la fille de son éditeur, un film à tiroirs dans lequel tout le monde se fait manipuler… à commencer par le spectateur ! Ozon privilégie un cinéma de la distanciation, en ayant recours au théâtre, aux chansons (voir les entrées précédentes de ce dossier), aux symboles (l'irruption d'un rat perturbe la petite famille de Sitcom, jusqu'à l'implosion) ou la structure du conte (Les Amants criminels, photo ci-dessous, virée en forêt au cours de laquelle Jérémie Renier et Natacha Régnier croisent un ogre…).
Faut-il en conclure qu'il ne fait que jouer à la poupée, ou plutôt, comme préfère le dire Catherine Deneuve Deneuve, qu'il a son "théâtre de marionnettes" ? Souvent qualifié de kitsch, le cinéma d'Ozon (qui, étudiant, rédigea un mémoire sur Maurice Pialat), serait-il totalement imperméable à la réalité politique et sociale ? Pas sûr. L'action de Potiche se passe dans les années 70, mais le style et le discours de Suzanne Pujol n'est pas sans rappeler ceux de Ségolène Royal -une référence d'ailleurs assumée par le réalisateur. Et même s'il a décliné la proposition de ses producteurs de tourner un long métrage sur la conquête de l'Elysée par Nicolas Sarkozy (le film vient finalement d'être réalisé par Xavier Durringer), il faut se souvenir qu'en 1995, François Ozon avait signé un documentaire sur les coulisses de la campagne présidentielle de Lionel Jospin...
Voici une interview réalisée à l'occasion de la sortie de Angel, avec François Ozon et ses comédiens, "entre ironie et émotion"
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