De Blanche-Neige à Raiponce, retour sur les dix princesses du studio aux grandes oreilles... et leurs sidekicks ! En bonus, le capillo-quiz et une visite des studios Disney avec les animateurs de "Raiponce" - Dossier réalisé par Thomas Destouches, Maximilien Pierrette et Yoann Sardet
Combien de Princesses Disney ont émerveillé, séduit, fait rêver des générations et des générations de spectateurs ? Comme pour les 7 nains, vous les connaissez toutes mais avez peut-être du mal à les énumérer ou à vous souvenir de leurs noms. Voici la réponse: jusqu'à aujourd'hui, Disney a couronné 10 Princesses "officielles".
Bienvenue dans le monde merveilleux de Blanche-Neige, Cendrillon, Aurore, Ariel, Belle, Jasmine, Pocahontas, Mulan, Tiana et Raiponce ! Il était une fois...
...une histoire de Princesses
La belle histoire des Princesses Disney débute à la fin des années 30 avec Blanche-Neige, qui est également le tout premier long-métrage du studio aux grandes oreilles. Lancée début 1934, la production de ce film, considéré comme une folie à l'époque, s'étale sur plus de 3 années et met en péril la santé financière du studio et de son dirigeant, Walt. Afin d'obtenir les fonds nécessaires pour terminer son film, ce fou rêveur doit même hypothéquer une partie de ses biens... Le film sort finalement le 4 février 1938 (la première mondiale a eu lieu en décembre de l'année précédente) et devient instantanément un véritable phénomène, rapportant au final plus de 184 millions de dollars de l'époque (au cours actuel, cette somme représente plus de 860 millions de billets verts, soit le 10ème plus gros succès de l'Histoire mondiale du cinéma). Succès public, Blanche-Neige et les sept nains séduit également des critiques émerveillés et traverse les âges. Entièrement dessiné à la main et ayant bénéficié de trouvailles techniques majeures dans l'animation, ce long-métrage d'1h23 décroche un Oscar honorifique et figure dans la liste des 100 meilleurs films de tous les temps établie par le prestigieux American Film Insitute. Avec Snow White and the Seven Dwarfs, le studio Disney vient d'entrer dans la légende, grâce à une princesse...
Il faut attendre 1950 pour voir une nouvelle Princesse Disney illuminer les salles obscures. Son nom: Cendrillon. Inspirée du conte de Charles Perrault et magnifiée par le trio de réalisateurs Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, l'histoire de cette petite servante martyrisée par son affreuse marâtre et ses irascibles demi-soeurs tombant finalement amoureuse d'un beau Prince qui ignore son nom sort sur les écrans américans le 4 mars 1950. Risque financier majeur, un éventuel échec de Cendrillon aurait mis le studio dans une situation financière impossible. Succès grandiose, il permet à Mickey de se remplir les poches et à Walt de débuter la construction de Disneyland dont l'emblème dans le monde entier est... le château de la Belle au bois dormant ! Les Princesses sont au centre du monde merveilleux de Disney. Le carosse né d'une citrouille, la bonne fée, les quatre souris, la pantoufle de verre, la tristesse inouïe puis le bonheur infini de Cendrillon... la vision ou plutôt l'imagerie de Disney est devenue un palier, à la fois de la filmographie du studio et du cinéma d'animation, et la référence du conte de fées. Tout film touchant à ce "genre" est jugé aussi en fonction de Cendrillon...
"Mon amour, Je t'ai vu au beau milieu d'un rêve, Mon amour, Un aussi doux rêve est un présage d'amour, Refusons tous deux que nos lendemains soient mornes et gris, Nous attendrons l'heure de notre bonheur, Toi ma destinée, Je saurai t'aimer, J'en ai rêvé..." Qui ne connaît pas cette chanson issue de La Belle au bois dormant ? Vingtième long-métrage made in Disney, Sleeping beauty en V.O. s'éveille dans les cinémas américains le 29 janvier 1959. Adapté d'un conte de Charles Perrault, le film raconte la tragique histoire de la princesse Aurore, victime d'un sort jeté par la sorcière Maléfique, endormie d'un profond sommeil dont le seul baiser d'un prince peut l'éveiller... La Belle au bois dormant est aussi le dernier conte de fées produit par un Walt Disney meurtri par des résultats décevants au box office américain. Il faut attendre 1989, soit 23 ans après la mort du fondateur du studio, pour que Disney fasse de nouveau la cour à une Princesse: La Petite Sirène... Après avoir affronté quelques vents mauvais, Disney relance sa "franchise" Princesses avec The Little Mermaid (en V.O.), qui sort dans les salles le 14 novembre 1989. Adapté cette fois-ci d'un conte d'Hans Christian Andersen, le film voit Ariel, fille du roi Triton, allant à la rencontre du monde des humains et tombant amoureuse du prince Eric... Immense succès au box office américain, premier exemple réussi de produit Disney "merchandisé" mondialement, nommé trois fois aux Oscars 1990 (pour deux statuettes au final: "Meilleure Musique" et "Meilleure Chanson" - pour "Sous l'océan"), le film marque la résurrection du studio de Mickey. C'est une Princesse qui a donné naissance à l'empire, c'est une Princesse qui le sauve cinquante ans plus tard !
Deux ans plus tard, la machine s'emballe pour la Belle ! La Belle et la Bête, qui sort le 22 novembre 1991, est une réussite artistique majeur de Disney, l'un des deux seuls films d'animation de toute l'Histoire du cinéma à avoir été nommé pour l'Oscar du "Meilleur Film" (avec Là-haut, du même studio, associé à Pixar). Les morceaux de bravoure (la fameuse scène du bal, dont l'animation a été assistée par ordinateur - il fallait bien une Princesse pour faire accepter cette "hérésie" à l'époque !) et les scènes d'émotion s'enchaînent dans ce tourbillon d'1h24 et les petites filles du monde entier se rêvent en Belle (un des costumes les plus appréciés dans les boutiques Disney !), cette jeune fille sensible et imaginative passant ses journées plongée dans la lecture qui va sauver, en aimant follement, la Bête gigantesque et terrifiante. Un an plus tard, Disney s'empare de la légende d'Aladdin, ce fougueux "prince" des voleurs qui va succomber aux charmes de la Princesse Jasmine. Un peu plus effacée que ses consœurs (le film est avant tout centré sur Aladdin), elle n'en est pas moins rentrée dans la légende pour la fameuse chanson "Ce rêve bleu"... que vous avez très certainement désormais dans la tête.
Après avoir un peu "sacrifié" sa dernière altesse, Disney revient à la charge avec sa première Princesse "badass": Pocahontas. Dans cette légende indienne mis en image par le duo Mike Gabriel / Eric Goldberg (un des animateurs vétérans du studio), la belle est au milieu de la guerre opposant les colons anglais et son peuple, les Powhatan. Son amour pour le beau John Smith va-t-il survivre à ce conflit ? Succès public (plus de 340 millions de dollars générés dans le monde) et critique (le film reçoit deux Oscars), Pocahontas est le portrait d'une guerrière et d'une pacifiste, une âme torturée face à un dilemme, un choix similaire à celui proposé à Ariel mais ce long-métrage, tout en restant dans les limites de la philosophie Disney, se veut peut-être plus adulte que La Petite Sirène. Le studio creuse le sillon de la Princesse "badass" avec Mulan, qui sort sur les écrans américains le 19 juin 1998. Après avoir exploré une légende indienne, Mickey se tourne vers un mythe venu tout droit de l'empire du milieu: Mulan est une belle jeune fille qui vit dans un village chinois. Quand son pays est envahi par les Huns, Mulan, n'écoutant que son courage, s'engage à la place de son père dans le but de lui sauver la vie. Elle va devenir, avec l'aide d'un dragon en quète de réhabilitation, un guerrier hors du commun... Avec Mulan, Disney dresse le portrait d'une femme moderne, refusant les conventions, le carcan imposé par les hommes, prenant les armes et son destin en main. Il est loin le temps des Princesses en détresse sauvées par des hommes juchés sur des chevaux blancs...
En 2009, Disney célèbre son retour à l'animation traditionnelle avec... La Princesse et la grenouille ! Un symbole fort. A chaque fois qu'il en a eu besoin, Mickey a fait appel à une "Princesse". Quelle que soit la situation proposée (premier long-métrage, difficultés du studio, évolution technologique...), cette dernière a triomphé. A chaque fois. Avec Tiana, cette jeune afro-américaine de la Nouvelle-Orléans qui va découvrir l'amour en se transformant en grenouille, les symboles sont multiples mais le fait qu'il s'agisse de la première "Princesse" noire est sans doute un des signaux les plus forts jamais lancés par le studio Disney, fondé en 1923. Tiana, cette femme moderne, animée par un caractère farouchement indépendant, envisage au début du film sa réussite via le seul prisme de sa carrière, se moquant même de l'inconsistance des contes de fées ! Les réalisateurs John Musker et Ron Clements, deux anciens de la maison revenus travailler pour Mickey pour ce film, jouent malicieusement avec les concepts de "Princesse" et de "conte de fées", prouvant que "tradition" et "modernité" ne sont pas forcément incompatibles ! Et ce n'est pas Raiponce, qui sort sur les écrans français le 1er décembre, qui dira le contraire ! Il s'agit du premier film d'animation "de Princesse" réalisé par ordinateur ! La tradition de Disney se poursuit, l'Histoire du studio est en marche...
...des histoires de femmes et d'hommes
Une Princesse Disney, c'est aussi une actrice, une voix, un corps, des animateurs... son aura dépasse le simple cadre de la feuille ou de l'écran. Et il faut rendre hommage, braquer les projecteurs sur ces femmes et hommes derrière le dessin. Eux aussi sont des "Princesses" !
Ainsi, qui se souvient d'Adriana Caselotti ? Disparue en 1997, cette actrice aujourd'hui totalement inconnue est LA voix originale de Blanche-Neige. Recrutée à 20 ans par Walt Disney en personne pour son timbre particulier et sa capacité à créer une voix de "femme-enfant", elle a joué un rôle capital dans le succès phénoménal de ce premier long-métrage d'animation et a ouvert la voie aux Ilene Woods (Cendrillon), Ming-Na Wen (Mulan) et autres Mandy Moore (Raiponce). Malheureusement elle n'aura jamais accédé à une gloire bien méritée: ayant à coeur de conserver intacts le mythe et la magie de Blanche-Neige, Disney a "saboté" sa carrière ultérieure afin que sa voix ne soit utilisée pour aucun autre personnage, afin que la voix de Blanche-Neige reste unique... Et qui connaît Marge Champion ? Cette danseuse et chorégraphe, toujours aussi agile du haut de ses 91 ans, a inspiré les animateurs de Disney en pleine création de Blanche-Neige. Les hommes au crayon ont étudié et copié son corps en mouvement, insufflant sa grâce dans les dessins de la première Princesse Disney, créant un personnage à mi-chemin entre rêve et réalisme. Marge Champion viendra de nouveau prêter main forte aux animateurs pour Pinocchio (la "Fée Bleue", c'est elle) et Fantasia (réussissant à rendre gracieux des hippopotames danseurs !), deux autres chefs d'oeuvre devant l'éternel.
Ci-dessous, voici quelques images d'archive montrant Marge Champion et les animateurs au travail :
Reproduire à l'identique les mouvements des humains pour réaliser un long-métrage Disney ne revient-t-il pas à nier le talent des animateurs ? C'est en tout cas ce qu'ont longtemps pensé ces derniers. Pour Cendrillon par exemple, les scènes ont d'abord été tournées en "live" avec l'actrice Helene Stanley (qui récidivera pour La Belle au bois dormant et Les 101 Dalmatiens) afin de déterminer la somme de travail nécessaire pour l'animation, et éventuellement son coût. Le résultat final montre des Princesses animées faisant preuve d'un remarquable réalisme dessiné, distillant un charme inédit, un trouble inexplicable de fait de leur nature à la fois humaine et iréelle.
Entre 1938 et 2010, les films Disney ont évolué, thématiquement et technologiquement, et les Princesses également, dans des proportions plus grandes qu'on ne peut l'imaginer. Blanche-Neige ne ressemble que très peu à Raiponce, Tiana n'aurait pas pu voir le jour du temps de Cendrillon... Les Princesses sont éternelles parce qu'elles sont constantes dans leur dimension féerique et parce qu'elles reflètent chacune leur époque. Il serait impossible pour les animateurs Disney aujourd'hui de créer une altesse corsetée dans une pure faiblesse, dans une position de dominée. A l'image de Tiana et de Raiponce, les Princesses modernes se doivent d'être belles ET actives, d'être enclines à l'amour ET maîtresses de leur destin amoureux. Ce glissement moderne est également remarquable chez le compagnon obligé qu'est le Prince, qui demeure charmant quelle que soit l'époque mais qui doit faire preuve d'autres qualités que le simple fait de porter dignement la cape et de savoir poser un baiser sur des lèvres en détresse. Dans La Princesse et la grenouille ou dans Raiponce, "charmant" est même envisagée parfois quasiment comme un sidekick de la Princesse héroïque. Depuis La Petite Sirène, la Princesse n'est plus simplement une damoiselle en détresse. Eric Goldberg, un des vétérans de la maison et co-réalisateur de Pocahontas, a fait de son héroïne une jeune femme non seulement belle, grâcieuse et au coeur pur (trois qualités absolues de la Princesse Disney) mais aussi une héroïne qui s'assume et prend son destin en main. Depuis les années 90, la Princesse Disney se définit autrement.
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