Bienvenue chez les ZAZ ! - Page 7

Réduire les ZAZ à quatre films (ou sagas) serait erroné : réalisateurs, scénaristes et acteurs, Jim Abrahams, David et Jerry Zucker ont fait bien plus que ça, même en étant moins prolifiques aujourd'hui. Pas aussi cultes et parfois moins connus (ou moins réussis) que ceux cités précédemment, les films qui vont suivre méritent quand même qu'on en touche un mot.

 

Hamburger Film Sandwich de John Landis (1977)

Avec : Marilyn Joi, Saul Kahan, Donald Sutherland, George Lazenby...

 

De quoi ça parle ?

Film a sketches au ton délirant (on peut difficilement faire plus court comme résumé, oui).

 

 

A retenir

Même s'ils ne l'ont pas réalisé, c'est un peu avec cet Hamburger Film Sandwich que l'esprit des ZAZ est né, puisqu'on retrouve leur patte dans les différents sketches, tous aussi déjantés, du film de John Landis, écrit par leurs soins. Et, signe qui ne trompe pas, le long métrage figure parmi les films cultes de Nuls.

 

 

Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? de Jim Abrahams, David Zucker & Jerry Zucker (1986)

Avec : Danny DeVito, Bette Midler, Judge Reinhold, Helen Slater...

 

De quoi ça parle ?

Apprenant que sa femme Barbara (Bette Midler), une riche héritière, a été kidnappée, Sam Stone (Danny DeVito) n'envisage pas de payer la rançon.

 

 

A retenir

Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? étant réalisé par les trois membres des ZAZ, vous vous demandez sans doute pourquoi le film n'a pas eu droit au même type de focus que Y a-t-il un pilote dans l'avion ? ou Hot Shots !, non ? Eh bien pour la bonne et simple raison que ce long métrage, tout réussi qu'il soit, rompt légèrement avec l'esprit à l'oeuvre dans les autres : ici, la parodie laisse en effet place à une comédie policière plus classique, avec des accents de face toutefois. Notez quand même que le film, qui marque la première apparition au cinéma de Bill Pullman, a offert à Danny DeVito sa cinquième nomination au Golden Globe (la première dans la catégorie Meilleur Acteur dans une Comédie ou une Comédie Musicale).

 

 

Le Détonateur de Pat Proft (1998)

Avec : Leslie Nielsen, Kelly LeBrock, Richard Crenna, Michael York...

 

De quoi ça parle ?

Ryan Harrison (Leslie Nielsen), violoniste de renommée mondiale est au sommet de sa gloire lorsqu'il succombe aux charmes de Lauren Goodhue (Kelly LeBrock). Cette superbe créature lui fait jouer le role du pigeon dans le complot qu'elle ourdit pour se débarrasser de son mari, qui a découvert qu'elle cherche à assassiner le secrétaire général de l'ONU. Arrêté et jugé pour terrorisme, Harrison est condamné à mort. Il aggrave encore son cas en trouvant le moyen de s'évader de prison.

 

 

A retenir

Une parodie avec Leslie Nielsen n'est pas toujours synonyme de ZAZ (voir Agent Zéro Zéro, écrit par les futurs réalisateurs de Big Movie), mais on a quand même pas tant de chances que ça de se tromper. La preuve avec ce Détonateur, première réalisation de Pat Proft, co-scénariste des Y a-t-il un flic... ? et des Hot Shots !, et qui a visiblement bien retenu les cours de comédie de ses mentors. Structurellement parlant, le film reprend le gros de la trame du Fugitif (ça n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si le héros malgré lui s'appelle Ryan Harrison, en référence à Harrison Ford et Jack Ryan, l'un des rôles de l'acteur), non sans faire quelques allusions à Mission : Impossible ou Usual Suspects, lorsque Leslie Nielsen, en cavale, explique à quelqu'un qu'il doit se rendre dans la ville de "Men's Room" (voilà ce qui arrive lorsqu'on regarde le mur en face de nous pour inventer une histoire, et que nos yeux tombent sur le panneau indiquant les toilettes). Même si aucun de ses membres n'y est impliqué, Le Détonateur n'a rien d'un ZAZ du pauvre, et prouve qu'on peut voir Pat Proft comme le fils spirituel du trio.

 

 

Le Prince de Sicile de Jim Abrahams (1998)

Avec : Lloyd Bridges, Olympia Dukakis, Jay Mohr, Christina Applegate...

 

De quoi ça parle ?

L'irrisistible saga de la famille Cortino, des annees 1900 dans un petit village sicilien au Las Vegas clinquant des annees quatre-vingt. Cette parodie de films sur la mafia nous présente les debuts modestes du parrain Vincenzo, son emouvante idylle avec l'opulente Rosa, ses victoires a l'arrache sur la pegre new-yorkaise et sa triomphale consecration, les premiers pas de son fils cadet, les frustrations de son aine, et, enfin, le combat titanesque des deux freres rivaux pour le controle du plus grand casino du Nevada.

 

 

A retenir

Parodie du Parrain ou Casino, Le Prince de Sicile est à la fois le dernier long métrage réalisé par Jim Abrahams à ce jour, et le dernier à mettre en scène Lloyd Bridges, décédé le 10 mars 1998, quelques mois avant la sortie en salles. Un film posthume donc, fait "Parrain de ceux qui ont commis Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" (on appréciera la tagline présente sur l'affiche), de la même manière qu'Hot Shots !, déjà réalisé par le seul Abrahams. Sauf que celui-ci n'a ici pas pu (ou pas voulu ?) compter sur l'apport de Pat Proft (occupé à armer son Détonateur) au scénario, et ceci explique peut-être pourquoi le film manque un peu de souffle, même si l'on y reconnaît sans mal la patte des ZAZ.

 

 

Scary Movie 3 de David Zucker (2003)

Avec : Anna Faris, Anthony Anderson, Leslie Nielsen, Charlie Sheen...

 

De quoi ça parle ?

Pour Cindy (Anna Faris), jeune et jolie reporter, le compte à rebours a déjà commencé. Parce qu'elle a visionné la cassette au pouvoir démoniaque, elle sait qu'il ne lui reste plus que sept jours à vivre. Si elle ne veut pas finir comme sa copine Brenda (Regina Hall), elle doit absolument découvrir le secret de cette effroyable prophétie.

Mais l'énigme est loin d'être simple et Cindy doit faire face à d'autres mystérieux phénomènes. Pourquoi les extraterrestres ont-ils laissé un étrange message géant dans le champ de Tom (Charlie Sheen) ? Pourquoi le Président des Etats-Unis (Leslie Nielsen) est-il en train de virer barge ?

Face aux épreuves, face aux stupéfiantes découvertes qui l'attendent, Cindy va devoir faire preuve de courage et résister au délire ambiant.

 

 

A retenir

Y a-t-il un réalisateur pour sauver une saga en perdition ? C'est sans doute la question que les producteurs ont du se poser après la sortie de Scary Movie 2. Exit donc les frères Wayans, partis parodier ailleurs (mais toutefois crédités comme scénaristes), et place à un spécialiste du genre : David Zucker. Lequel est d'ailleurs venu avec quelques amis : Pat Proft au scénario, et Charlie Sheen et Leslie Nielsen devant la caméra. Sans non plus atteindre le niveau d'un Hot Shots ! ou d'un Y a-t-il un flic... ?, Scary Movie 3 relève quand même le niveau en mettant un coup de frein aux blagues et gags graveleux de l'épisode précédent, et prouve que David Zucker a définitivement la parodie dans le sang.

 

 

 

Scary Movie 4 de David Zucker (2006)

Avec : Anna Faris, Regina Hall, Leslie Nielsen, Craig Bierko...

 

De quoi ça parle ?

Cindy Campbell (Anna Faris) est toujours terriblement blonde. Mais bourrée de bonnes intentions. Ça tombe bien, elle vient d'être engagée comme aide à domicile auprès d'une vieille grabataire qui, grâce à ses soins vigilants, risque d'être enlevée à l'affection des siens beaucoup plus vite que prévu.

Pendant que le spectre d'un gamin nu comme une poêle à frire fait de son mieux pour l'épouvanter à renfort de gribouillis sanguinolents, Cindy découvre que le voisin de sa protégée est du genre liant malgré l'irruption constante de deux petits êtres qui se prétendent ses enfants.

Sur ce, des tripodes géants débarquent, deux campeurs sous une tente entonnent un slow de Lionel Richie, des gens ont des problèmes de cervicales, des individus en toge rouge customisée font fuir des villageois, bref c'est la gabegie...

 

 

A retenir

Bon, que David Zucker ait la parodie dans le sang, ça ok, c'est difficile à contredire. Mais rien ne l'empêche d'avoir des petits coups de mou, comme sur ce Scary Movie 4. Et pourtant, il y avait beaucoup de raisons d'être optimistes vis-à-vis de ce nouvel épisode, la première étant l'apport de Jim Abrahams au scénario. Manque d'inspiration de leur part ou résultat de leur collaboration avec les auteurs de Big Movie et ses suites, il n'en reste pas moins que cet épisode reste faiblard et déclenche rarement les rires (malgré les présences de Leslie Nielsen et Charlie Sheen), le film empilant un peu trop les gags et références à la va-comme-j'te-pousse. Certes, c'est un peu la façon de fonctionner de la saga en général, sauf que là ça passe moins souvent que ça casse.

 

 

 

Super Héros Movie de Craig Mazin (2008)

Avec : Drake Bell, Sara Paxton, Leslie Nielsen, Christopher McDonald...

 

De quoi ça parle ?

Lycéen timide et mal dans sa peau, Rick Ricker (Drake Bell) vit avec son oncle et sa tante depuis que ses parents ont été tués. Il est secrètement amoureux de la ravissante Jill Johnson (Sara Paxton) qui, pour son malheur, a déjà un petit copain. Pendant la visite scolaire d'un laboratoire de recherche, Rick est piqué par une libellule génétiquement modifiée. Peu à peu, alors qu'il voit ses forces décuplées, il comprend qu'il est désormais pourvu de super-pouvoirs. Après s'être fabriqué un costume, il adopte sa nouvelle identité : La Libellule. Mais il lui faudra affronter un redoutable ennemi, Le Sablier (Christopher McDonald), déterminé à anéantir tous ceux qui l'approchent...

 

 

A retenir

Après les films d'horreur, Signes, La Guerre des Mondes, Ring ou Saw, c'est au tour des super-héros (et de Tom Cruise) d'en prendre pour leur grade. S'il fallait bien que ça arrive un jour où l'autre, vu leur prolifération depuis quelques années, il est dommage que les choses se passent de la sorte, avec un film plus proche, qualitativement parlant, de Scary Movie 4 que d'Hot Shots !. Et si David Zucker n'est ici que producteur, le ton du long métrage le rattache directement à ceux qu'il a lui-même dirigés, mais sur le mode mineur. D'où la question : et si l'humour ZAZ faisait aujourd'hui partie d'une autre époque ?