Iain McCaig et Paul Topolos travaillent tous deux dans la conception artistique des longs métrages et ont imaginé les univers et personnages de la prélogie "Star Wars" ou encore des derniers Pixar. Nous les avons rencontré à l'occasion de leur exposition à la galerie parisienne Arludik. Dossier-interview réalisé par Alexis Hyaumet
Quelle est votre principale source d'inspiration ?
Iain McCaig : C’est la vie réelle, les gens, whaou ! Il suffit de se balader dans la rue, il y a tous ces modèles, ces histoires. Il faudrait que je sois seul dans un endroit clos pour que je ne puisse plus dessiner.
Paul Topolos : Je pense que c’est la combinaison de deux choses. D’abord une histoire, car le travail que je fait chez Pixar a été très influencé par le récit et que c’est aussi quelque chose qui vous inspire et vous pousse à suivre le réalisateur. Mais cela vient aussi de vrais humains, de vrais visages. Je pense que c’est cette dualité qui est importante, dessiner les gens tout en travaillant sur le plan narratif.
Avez-vous déjà tous les détails en tête ou arrivent-ils progressivement pendant que vous dessinez ?
IMC : Je pense qu’il faut se concentrer sur l’histoire, les sentiments, l’ambiance et ne pas chercher à savoir le bon éclairage ou d’autres détails comme cela, il faut simplement dessiner cette chose sur le papier. C’est de la façon dont je travaille.
PT : Pour moi c’est tout de suite la panique ! (rires) Je dessine et « Mince. Mince. Mince. Mince. Ah ? Mince. Mince. Mince. Mince. » C’est pour ça que j’adore dessiner sur ordinateur car je peux modifier quelque chose sans avoir à tout refaire et continuer mes « Mince. Mince. Mince... » On peut toujours essayer de fermer les yeux et dessiner ce que l’on y voit, puis on est toujours influencé par ce que l’on est en train de créer. Cela reste toujours une histoire de désespérance, de transpiration, d’inspiration... de masturbation ! (rires)
IMC : Je pense qu’on va s’arrêter là. (rires) Mais aujourd’hui, j’essaye de plus en plus de regarder au-delà du dessin, et non plus le dessin lui-même, afin de le laisser se créer. Quand j’ai une idée en tête, je cherche d’abord quelque chose autour de moi qui s’en rapproche le plus, l’observer sous tous les angles, et à la fin j’y ajoute cette part d’imagination.
Préférez-vous dessiner sur ordinateur ou plus simplement avec une feuille et un crayon ?
IMC : Peu importe, c’est la même chose pour moi. Enfin Paul vous dira qu’il préfère l’ordinateur mais vous verrez dans la partie de la galerie qui lui est consacré, il travaille aussi avec du papier et un crayon, au moins deux fois par semaine. Il faut dessiner constamment. L’important est qu’il faut rester au top de sa forme et si l’on arrête de dessiner pendant un temps, il faut réapprendre. Mais j’aime travailler sur le papier car c’est la manière la plus rapide de dessiner.
PT : Chez Pixar, on me donne des matte paintings assez traditionnelles qui correspondent à ce que je fais de mieux, mais pour mon travail c’est un peu étrange car il faut essayer d’imiter l’aspect de l’image de synthèse. C’est mon imagination qui créé le design mais ça ne peut pas ressembler à une peinture, ça doit ressembler au reste du film.
Quels conseils donneriez-vous pour les jeunes artistes qui voudraient se lancer dans votre métier ?
Iain McCaig : Ne soyez pas comme moi, soyez vous-même ! La seule chose qu’il vous reste à la fin c’est ce que vous êtes. Ce que vous produisez est ce qui est en vous. Il faut prendre du temps pour apprivoiser ce langage, même si vous trouvez que ça ne ressemble à rien, que c’est ennuyeux ou horrible, et que vous êtes trop effrayé pour le montrer. Certains artistes se sont inspirés d’autres qui ont eu le courage de présenter ce qu’ils avaient réalisé. Mes conseils seraient de trouver qui vous êtes car personne d’autre ne le saura mieux que vous et montrer le au monde du mieux que vous le pourrez.
Paul Topolos : Il ne faut pas que vous abandonniez. A un moment où j’ai rencontré quelqu’un qui me permettrait de rentrer dans le monde du cinéma, j’ai compris que je devais porter mon travail à un niveau plus élevé si je voulais continuer en tant qu’artiste et je crois que certaines personnes ne se rendent pas compte qu’elles peuvent être meilleures qu’elles ne le pensent. Et si je ne m'étais pas remis en question, je ne serais pas à Paris en train de vous parler de cette exposition.
IMC : Suivez vos rêves. Abandonner vos rêves est le début de la fin. Donc suivez-les jusqu’au bout.
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