AlloCiné vous dit tout sur "Carlos", fiction-événement d'Olivier Assayas, consacrée au célèbre terroriste. Une oeuvre somptueuse et hors normes, présentée au Festival de Cannes il y a un an, et diffusée sur Arte ce soir et demain.
Le cas Carlos serait-il révélateur du brouillage des frontières, jadis très étanches, entre petit et grand écran ? Le projet a été initié par Canal +, une chaîne qui, au cours de ces dernières années, s'est distinguée par sa poltiique ambitieuse en matière de fictions (Engrenages, Mafiosa, Pigalle, Braquo...). Canal a décidé de faire appel à un réalisateur de cinéma connu et reconnu, Olivier Assayas, qui a toujours fait preuve d'éclectisme, passant de la chronique intimiste (Paris s'éveille) au thriller hi-tech (Demonlover) en passant par le film d'époque (Les Destinées sentimentales).
Au départ, une fiction unitaire, intitulée Le Prix du chacal (en une seule partie) est prévue, mais plus le projet se développe (avec la complicité de l'écrivain Dan Franck au scénario), plus il prend de l'ampleur. A l'arrivée, le récit dure un peu plus de cinq heures, découpées en 3 volets...
Carlos avait été pressenti pour intégrer la compétition cannoise, mais son "origine" télévisuelle a contitué un obstacle. Le Délégué Général Thierry Frémaux souhaitait semble-t-il l'inclure dans la compétition, mais le président Gilles Jacob était réticent. Intégré in extremis à la Sélection Officielle, en Séance spéciale, le film sera présenté dans sa version longue, intégrale (celle que le réalisateur considère comme la "vraie version"), également diffusée sur Canal plus. Dans certains pays (notamment les Etats-Unis), le film sortira en salles à la fois dans cette version longue et dans une version courte, concentrée (environ 2h45 tout de même). A l'heure où nous écrivons ces lignes, aucune décision définitive n'a été prise concernant une sortie en salles de l'une ou l'autre des versions. Mise à jour, juin 2010 : La version cinéma de 2h45 sort dans les salles françaises le 7 juillet 2010
Si le Carlos d'Assayas constitue un cas très particulier dans l'économie du cinéma et de la télévision, on peut signaler que plusieurs films produits pour la télévision ont finalement bénéficié d'une sortie en salles. Ce fut le cas récémment de La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld : destiné uniquement à Arte, le film (auréolé de la présence d'Adjaniet d'une sélection au Panorama à Berlin) sort en salles... et vaudra même à l'actrice un César ! On peut citer aussi les biopics Sagan et Louise Michel la rebelle (l'un et l'autre avec Sylvie Testud).
Ajoutons que le Festival de Cannes a déjà présenté des oeuvres initiées par le petit écran. Elephant, Palme d'or 2003, a été produit par la chaîne câblée HBO. Et pour revenir en France, on a vu en 1994, dans la section Un Certain Regard, Les Roseaux sauvages de Téchiné et L'Eau froide d'Assayas (déjà...), versions longues de téléfilms réalisés pour Arte dans le cadre de la collection "Tous les garçons et le filles". Citons enfin le cas d'Eric Rohmer, qui, dès 1986, n'a pas hésité à bousculer la sacro-sainte chronologie des médias : son film Le Rayon vert fut en effet diffusé sur Canal plus la veille de sa sortie en salles...
"J’ai fait Carlos de la même manière que chacun de mes autres films : on l’a tourné en 35, en Scope, avec une équipe de cinéma. On l’a fait comme un film de cinéma… mais un film de cinéma impossible ! D’abord à cause de sa longueur : le cinéma ne tolère pas une durée de 5h30. Et puis le cinéma français n’autorise pas un film parlé minoritairement en français. Je n’aurais donc pas pu faire le film avec Édgar Ramírez par exemple. On m’aurait aussi demandé, pour un financement de ce type, des acteurs avec une certaine notoriété. La télévision, en tout cas cette télévision-là, me donnait donc une plus grande liberté que le cinéma. C’est paradoxal : pour moi, peut-être à tort, la télévision c’était le monde de la contrainte et de la convention. Et là, à l’inverse, j’ai eu l’impression de faire du cinéma au carré : un cinéma avec une liberté de durée, de casting, de langue, une liberté de ton aussi. Ca a été l’occasion de sortir du carcan du cinéma français que je trouve souvent conventionnel. De ce point de vue, je suis à la fois intimidé et ému que le film soit montré à Cannes, qui est la plus belle salle du monde, avec aussi les dangers et les angoisses que cela implique. Mais au fond, je ne suis pas surpris, car Carlos est un film de cinéma, sa famille est là aussi."
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