Mesrine, Spaggiari, André Bellaïche, Emile Buisson… Et maintenant Momon Vidal pour « Les Lyonnais »… Jamais la pègre française n’avait autant inspiré le cinéma… Retour sur 11 de ses plus grandes figures… (Dossier réalisé par G.M.)
De la rubrique faits divers…
Albert Spaggiari est né dans le village de Laragne-Montéglin. Après des années de voyages, d'errances et de guerre (L'Indochine en tant que Para), il s'installe à Nice et y ouvre un studio de photo. En 1976, après avoir longuement et ingénieusement réfléchi, il décide de s'attaquer à la chambre forte de la Société Générale de Nice par les égouts. Avec du bon sens (il vérifiera les systèmes de détection sismique et acoustique grâce à un réveil caché dans un coffre loué, il se fournira des alibis) et un bon coup de pelle (il creusera accompagné de gangsters professionnels recrutés sur Marseille et de quelques amis d'aventures), au bout de trois mois, il accédera à la salle des coffres ! C'est ainsi qu'au cours du week-end du 17-18-19 juillet 1976, il dérobera près de 50 millions de francs ! Au lundi matin, ce que les employés de la Banque trouvèrent, eux, ce fut juste un mot : "Ni arme, ni violence et sans haine". Après enquête, Albert Spaggiari fut arrêté à l'aéroport de Nice. Il choisira pour sa défense Maître Jacques Peyrat, futur Maire de Nice. Celui-ci ne put jamais le défendre car au cours d'une audience avec le juge, le 10 Mars 1977, Albert Spaggiari s'évada en sautant par la fenêtre. À partir de là, commença pour lui une cavale médiatique. En effet, durant des années, il narguera la police française en écrivant des livres chez Albin Michel, en donnant des interviews pour Pivot, ou en envoyant chaque année, ses voeux au Président. Sa cavale, si elle fut médiatique et ensoleillée (il choisit comme de nombreux criminels l'Amérique du Sud, si souple en la matière), fut aussi de courte durée, car la maladie le rattrapa. C'est le 8 juin 1989, en Italie dans un village de montagne où il s'était réfugié avec sa femme qu'il s'éteindra.
… à la rubrique cinéma.
Les exploits de Spaggiari à Nice en 1976 inspirèrent non seulement José Giovanni qui lui consacra un film en 1979, Les Egouts du paradis, avec Francis Huster dans le rôle principal, mais également Jean-Paul Rouve qui décida d’en faire le héros de sa première réalisation, Sans arme, ni haine, ni violence, en 2007. Dans une interview qu'il nous avait accordée sur le tournage, le comédien-cinéaste nous avait expliqué l'intérêt qu'il portait pour ce gangster d’un genre nouveau : "Ca fait un moment que j'avais envie d'écrire sur ce mec, il me faisait rire, il m'étonnait, il m'amusait aussi beaucoup, il se déguisait tout le temps, avec des déguisements de piètre qualité... J'aimais bien la dualité du personnage entre son côté voleur et son côté vedette. Et ce qui l'intéressait, c'était pas tant de voler de l'argent que d'être connu. Je pense qu'aujourd'hui il aurait fait la "Star Academy" ou il serait passé chez Delarue. Et à l'époque, il s'est dit "tiens, un casse c'est pas mal" et ça a réussi."
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