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    J'accuse
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    PaulGe G
    PaulGe G

    101 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2019
    une affaire hors temps qui a détruit un gouvernement. l'acharnement raciste qui a détruit un homme. la volonté des preuves que M Picard ne cesse de défendre. un film éblouissant par le jeu des grands comédiens jusqu'aux seconds rôles, un film éblouissant par sa mise en scène précise et soignée jusqu'au moindre détail, une oeuvre sublime . R Polanski est l'un des meilleurs réalisateur du cinéma . bravo
    mic404
    mic404

    11 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 novembre 2019
    Ce film, bien qu'on en connaisse l'histoire, est un véritable thrilleur. Il est servi en particulier par Jean Dujardin qui est remarquable dans le rôle du colonel Picquart. Polanski est un grand réalisateur, n'en déplaise à ceux qui ne savent pas dissocier les actes condamnables de l'homme d'une œuvre absolument remarquable.
    Stéphane C
    Stéphane C

    54 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 décembre 2019
    Très belle reconstitution historique de l'affaire Dreyfus : scandale mettant en doute l'honneur d'un homme, qui ébranla pendant 12 ans l'Armée et la IIIème République et qui divisa profondément la société française... C'est grâce au courage de quelques hommes dont le colonel Picquart, Émile Zola - par son pamphlet éponyme au titre du film, suivi par le violent autodafé de ces œuvres -, Georges Clémenceau (...) que fût réhabilité Dreyfus et que cette affaire aura eu des conséquences mutagènes politiques, intellectuelles et sociales profondes sur notre société, même si la résonance est toujours prégnante...
    À souligner, un casting remarquable et une mise en scène exceptionnelle, la photo est magnifique...
    🎬🎬🎬🎬
    svtlben
    svtlben

    21 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 novembre 2019
    Un excellent Jean Dujardin. Un excellent Polanski. Le film est très touchant. Le film est bien raconté
    Alice025
    Alice025

    1 520 abonnés 1 305 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 novembre 2019
    L'affaire Dreyfus avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque et ce film reconstitue à présent avec froideur cette grande injustice politique. Tous les acteurs jouent avec justesse et sobriété, on s'immisce ainsi dans cette histoire aussi tristement célèbre que passionnante. Sans en raconter les détails qui seront analysés dans le film, c'est un fait qui mérite d'être vu ou revu par son côté pédagogique et historique.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Stn
    Stn

    9 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 novembre 2019
    Polémique ou pas. Ce film est un chef d'œuvre. D'une qualité cinématographique, doté d'un casting exceptionnel. Un grand Dujardin pour porter le film. On redécouvre l'affaire Dreyfus avec un sens du détail impressionnant.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 150 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 novembre 2019
    Étonnamment j’étais pas mal attiré par ce projet.
    L’Affaire Dreyfus au cinéma. Mais quelle évidence…
    Ils sont rares ces événements historiques qui sont ficelés comme de véritables drames.
    Mystères. Dilemmes moraux. Retournements de situation. Capacité à interroger nos sociétés… Cette Affaire Dreyfus a vraiment tout. Le genre d’intrigue qu’on peut me raconter cent fois sans me lasser. Et pourtant…

    Face au film de Roman Polanski il m’a bien fallu faire un constat.
    C’est vrai que c’est du cinéma propre sur lui, bien mené et profitant d’une interprétation de qualité (chapeau d'ailleurs à Grégory Gadebois, excellent en commandant Henry). De même, factuellement, pas grand-chose à redire : les faits énoncés correspondent à ce qui est aujourd'hui communément accepté. Mais malgré cela je suis ressorti de là froid, inerte, en ayant l’impression que l’essentiel avait été oublié ; que l’histoire qu’on m’avait racontée n’avait finalement fait qu’effleurer le sujet. Car ce « J’accuse » a beau avoir pour lui les faits et la technique, je trouve malgré tout qu’il pèche malheureusement dans sa manière d’aborder les choses et d’interpréter cette affaire.

    L’Affaire Dreyfus, de mon point de vue, c’est un événement fascinant parce que, à elle seule, elle parvient à agréger et révéler énormément de problématiques de son temps. Elle parle d’une Europe à deux doigts d’exploser. Elle parle d’un Etat régulièrement fragilisé par des crises internes et des attentats. Elle parle de nationalisme, de cléricalisme, d’antisémitisme. Elle parle de l’armée. Elle parle de justice et d’injustice. Mais surtout, cette Affaire Dreyfus, elle parle de la place publique. L’air de rien cette Affaire c’est un point de bascule fondamental dans l’Histoire de France car c’est le moment où une société fait le choix de sauver un innocent au détriment d’intérêts d’Etat fondamentaux… Mais de tout ça, qu’en a finalement retenu Polanski dans son film ? Une seule chose au fond : la haine antisémite. Le reste n’est que survolé quand il n’est pas tout simplement jeté aux oubliettes…

    Et malheureusement, à cause de cette optique là, ce « J’accuse » va rapidement se saborder.
    Malgré un début pourtant prometteur parce que pertinent (le film commence directement par la dégradation du capitaine dans la cour de l’école militaire), l’oubli du peuple et du politique va très vite cloisonner l’intrigue au seul milieu militaire. Et même s’il y a de brèves apparitions de membres du gouvernement ou de quelques journalistes endimanchés, il n’y aura malheureusement jamais de quoi faire sortir ce film des bureaux, tribunaux et autres salons. Le film s’étouffe au fur et à mesure des minutes, s’attardant sur des duels entre gentilshommes mais oubliant au passage l’essentiel. Les tensions de la société française, l’instrumentalisation politique de l’événement par les uns et les autres, mais surtout les revirements progressifs de certaines personnalités au cours de cette affaire : de cela, on ne verra finalement rien.

    Prisonnier du parcours de Marie-Georges Picquart – posé ici comme personnage principal – le film semble s’en servir comme prétexte pour ne montrer rien d’autre, oubliant pourtant des trajectoires personnelles pourtant tout aussi intéressantes si ce n’est plus. Clemenceau, Jaurès, Cavaignac, Faure et Loubet font notamment partie des grands oubliés de l’Histoire. Le premier n’apparaitra que dix secondes à l’écran, tous les autres ne seront même pas mentionnés. Ainsi le monde politique se retrouve-t-il balayé. Les débats et les divisions invisibilisés. Et on ne retiendra au final de ce film que si Dreyfus a été condamné, c’était surtout parce que l’armée et le peuple étaient à l’époque profondément antisémites. Triste réduction, surtout quand en plus le film se risque à durer plus de deux heures.

    Car à quoi ressemble un film de plus de deux heures qui ne quitte que difficilement les intérieurs bourgeois et qui n’a qu’une seule corde discursive à son arc ? Eh bien il ressemble à un film terne. Un film monotone. Un film qui au fond ne se réduit qu’à une banale leçon manichéenne de morale. Un gentil dans un monde de méchants. Un monde qui ne mérite pas d’être expliqué, mais juste d’être condamné. Une démarche d’une profonde absurdité quand on y pense. Absurde parce qu’en effet, quel message peut-on tirer de l’Affaire Dreyfus, la vraie ?

    L’Affaire Dreyfus, elle nous apprend justement le terrible fléau qu’est l’émotion dès qu’il s’agit de juger une question ; d’aborder un problème. Et si des hommes comme Jaurès et Clemenceau ont pu conspuer Dreyfus au début de l’Affaire, au point d’appeler à la peine de mort contre le traître, c’est justement parce que, dans le contexte anxiogène de cette époque là, la réaction à l’emporte-pièce était devenue la règle. Leur revirement n’a été que progressif et il n’a été possible que par un retour à la raison ; un regard sur les preuves et sur les faits. Se laisser expliquer les choses avant de condamner, voilà ce qui a sauvé Dreyfus et une partie de la France de l’époque. Comprendre avant de juger. C’est cela l’enseignement central à tirer de toute cette affaire. Un enseignement et une démarche auxquels Roman Polanski se refuse ici catégoriquement.

    En conséquence, j’avoue qu’il est du coup bien difficile pour moi de m’y retrouver dans ce « J’accuse ». Car si la propreté formelle est toujours louable, elle n’en efface pas pour autant la fadeur. Quant à la justesse des faits, elle ne suffit pas pour excuser la pauvreté de l'interprétation de ces mêmes faits. Après tout, l’Affaire Dreyfus est suffisamment connue pour qu’on soit en droit d’en attendre autre chose qu’un simple énoncé de surface. Tout comme l’époque actuelle exige qu’on sache enfin sortir des banals appels à l’émotion.

    Mais bon, après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n'êtes pas d'accord et que vous voulez qu'on en discute, n'hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j'aime ça; ;-)
    FabriceWantiez
    FabriceWantiez

    23 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    Magnifique film avec un très bon jeu d'acteur. La cerise sur le gâteau est évidemment l'apparition d'Emile Zola, mais cela ne dure malheureusement pas longtemps et on aurait apprécié un peu plus sur lui (il mérite évidemment un film aussi à lui tout seul).
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    596 abonnés 2 711 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2019
    Parfois un peu mécanique et académique, il n'empêche que J'Accuse retrace avec fidélité cette tristement célèbre affaire historique.

    http://www.lavisqteam.fr/?p=45018
    chrischambers86
    chrischambers86

    12 028 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 novembre 2019
    Controverse et polèmique! Roman Polanski connaît bien la chanson et signe un nouveau long-mètrage brillant et efficace sans aucune longueur! Historiquement, "J'accuse" est très compliquè à mettre en scène et parle à son rèalisateur! On savait que cette oeuvre sobre et minimaliste serait houleuse! D'autant plus que cinq jours avant la sortie du film, la photographe Valentine Monnier accuse Polanski de l'avoir violè et frappè lorsqu'elle avait 18 ans en 1975! Ce nouveau tèmoignage fait donc l'effet d'une bombe avec une promotion qui se transforme rapidement en communication de crise! Bref, jugeons uniquement le film car c'est de ça dont il est question [...] Polanski construit cette cèlèbre affaire comme un suspense en maîtrisant son sujet de la première à la dernière bobine! Du coup c'est très plaisant à regarder parce qu'on rèapprend des choses comme le procès de Zola ou l'antisèmitisme de l'èpoque! La reconstitution historique, l'interprètation (Jean Dujardin, en tête) sont, comme la rèalisation, le dialogue et la musique, d'une qualitè remarquable! On « dèvore » cette affaire Dreyfus d'un bout à l'autre avec passion malgrè le scandale qui entoure la sortie de cette vraie leçon d'histoire romancèe...
    ffred
    ffred

    1 503 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 novembre 2019
    Auréolé d'un Grand Prix du jury au dernier festival de Venise, ce nouveau Roman Polanski sort aussi au beau milieu d'une nouvelle polémique autour du réalisateur. Apparemment cela ne gêne pas trop le public, la salle était pleine à craquer. Et les premiers chiffres confirment un des meilleurs démarrages de l'année pour un long métrage français. Pour revenir au film lui-même, je l'ai trouvé réussi. L'ensemble est académique mais vraiment bien fait. La mise en scène est solide et efficace. Peu de souvenirs des cours d’histoire concernant ce fait de l’Histoire de France, tout cela nous est parfaitement remis en mémoire par un scénario solide. Après The ghost writer, Polanski adapte de nouveau Robert Harris qui a de nouveau participé à l'écriture. Les faits sont relatés dans le détails et minutieusement rendus. On ne s'ennuie pas une minute, on est même pris par un certain suspens, tout en sachant déjà que Dreyfus sera réhabilité au final. Techniquement tout est aussi impeccable. Beau travail sur les costumes, la photo et belle musique d'Alexandre Desplat. Le casting est de choix. J'ai trouvé, au début, Jean Dujardin mal à l'aise dans le rôle, mais le sentiment s'estompe et il s'en tire plutôt pas mal. Louis Garrel est saisissant en Dreyfus. Bref, on sait ce que l'on va voir, et on le voit, mais très bien fait, pas de surprise donc. Aussi classique sur la forme que sur le fond, ce J'accuse s'avère tout de même être l'un des meilleurs films français de l'année. Après le ratage total de D’après une histoire vraie, on attendait pas Roman Polanski à pareil fête. Enfin, sur le plan cinématographique...
    traversay1
    traversay1

    3 111 abonnés 4 627 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 novembre 2019
    D'un sujet comme l'affaire Dreyfus, il était prévisible que Roman Polanski allait en faire son miel et ne pas manquer, croyait-on, de faire des parallèles avec ses propres démêlés avec la justice et ceux (une certaine frange de "l'opinion publique") qui ne cessent de le condamner sans autre forme de procès. Mais J'accuse peut heureusement se passer de cette lecture réductrice et être pris pour ce qu'il est : un grand film historique, respectueux des faits, pédagogique et passionnant dans son aspect de thriller intransigeant. Le film prend son temps, monte en régime progressivement, et se concentre sur le personnage de Georges Picquard, un homme honnête dont la quête de la vérité était non seulement courageuse mais aussi contraire aux intérêts de l'Armée et partant, de l'ensemble de la société française, traumatisée par la défaite de 1870 et revancharde. Dans quel autre film français a-t-on pu voir une aussi radicale dénonciation de l'antisémitisme qui prévalait dans une grande partie du pays ? La charge est violente mais fidèle à la réalité de l'époque. Pour ceux qui connaissent parfaitement les tenants et aboutissants de l'affaire Dreyfus, il n'y a pas à proprement parler de révélation dans J'accuse mais une solide reconstitution des faits de cette période où la guerre de 14 se prépare déjà, y compris vis-à-vis de l'opinion. Par ailleurs, on y voit le fonctionnement du contre-espionnage français de manière quasi documentaire, avec une ironie sous-jacente dans la façon dont le film montre ses tâtonnements, son inexpérience et ses erreurs commandités. Sans céder au grandiose, Polanski filme cette histoire avec une virtuosité indéniable et limpide, se surpassant dans la direction d'acteurs. Outre Dujardin, parfait, tous les rôles, y compris les plus minces, sont joués avec conviction par des comédiens renommés ou non, avec un égal talent. Une mention spéciale, tout de même, à Gregory Gadebois, extraordinaire, et promis à un César du second rôle s'il y a une justice.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 novembre 2019
    J’avoue être hésitant sur le dernier Polanski - « J’accuse » - car l’histoire est bien connue et je m’attendais à y apprendre des choses. En premier lieu, le film devrait s’appeler plutôt « Picquart » car c’est surtout l’histoire de cet homme qu’on suit et qui – malgré les remous faits par l’affaire Dreyfus – est curieusement nommé à une place sensible, le service des renseignements de l’armée. Et c’est là que le doute va germer en lui … et bien qu’en ayant parlé à sa hiérarchie, il est maintenu en poste puis quand il devient trop « dangereux » envoyé en inspection dans les colonies, mais par des amis interposés il arrivera à démasquer Esterhazy. On ne pouvait pas ne pas douter de l’omerta de l’armée et de son influence sur la Justice … et c’est tout naturellement que Picquart est mis aux arrêts jusqu’à ce que le fameux « J’accuse » de Zola ne fasse éclater l’histoire, réhabilitant Dreyfus et par la même Picquart … qui – malgré ce passé – deviendra ministre de la Guerre sous George Clémenceau pro-dreyfusard à l’époque. Je regrette que l’ambiance de cette époque ne soit justement pas traduite en dehors d’un autodafé des livres de Zola et d’une inscription rageuse sur la vitrine d’un commerçant juif.
    La facture du film est digne de ce qu’on pouvait attendre de Polanski même si on se perd un peu dans tous les militaires avec une pléiade d’excellents acteurs … et des décors et des lumières parfaites. Seul bémol technique, la déportation de Dreyfus à l’ile du diable avec quelques séquences mal faites et parfois tournées en sépia.
    A voir avant de se replonger dans cette histoire qui divisa la France et les familles mais ce n’est pas pour moi un nouveau chef-d’œuvre de Polanski !
    Topazine23
    Topazine23

    33 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 octobre 2021
    La Justice juge les hommes, les spectateurs couronnent les grandes oeuvres. Courez donc voir ce J'ACCUSE tant décrié, appréciez la Force de chaque image, de tous les mots, imprégnez-vous de ces puissants personnages, ô combien à la hauteur des différentes équipes qui ont collaboré à ce petit bijou magnifiquement poli de Notre Histoire de France. Un Grand Film ! Un Jean DUJARDIN au sommet de son Art, au point que s'il n'obtient pas sa statuette, je n'exclue pas de défier au sabre chaque membre du Jury des Césars...
    Ne vous privez pas de ce grand moment de cinéma car la Justice, des Hommes comme de la Vie, passera toujours.....
    Yves G.
    Yves G.

    1 293 abonnés 3 296 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 novembre 2019
    "D'après une historie vraie". On connaît tous "l'affaire" (du nom du livre exceptionnel que lui avait consacré Jean-Denis Bredin) : comment le capitaine Alfred Dreyfus a été accusé, sur la base d'un "bordereau" retrouvé dans la poubelle de l'attaché militaire allemand à Paris, d'intelligence avec l'ennemi, comment il a été jugé en cour martiale, dégradé dans la cour de l'Ecole militaire par un froid matin d'hiver (que Polanski reconstitue avec un soin maniaque), comment il a été déporté sur l'île du Diable au large de la Guyane.
    On sait aussi que Dreyfus n'était pas l'auteur du fameux bordereau rédigé en fait par le commandant Esterhazy mais que l'Armée s'est longtemps refusée à l'admettre, s'opposant à la réouverture du dossier.
    On sait enfin que l'affaire a clivé la société française entre dreyfusards et antidreyfusards, les premiers, souvent antisémites, estimant que le respect dû à l'institution militaire devait tout primer, alors que les seconds, ralliés derrière Emile Zola et son célèbre "J'accuse" publié dans "L'Aurore" en janvier 1898, menaient un combat victorieux pour innocenter Dreyfus au nom de la vérité contre la raison d'État.

    C'est cette historie archi-connue que raconte Roman Polanski dans un film très attendu qui a reçu à la Mostra de Venise le Grand Prix du jury. Les polémiques qui entourent son réalisateur ne facilitent pas sa réception. Autant je suis gêné des appels aux boycotts qu'on entend ici ou là, autant je suis embarrassé par le thème de ce film et par les parallèles hasardeux que Polanski ou ses avocats (à commencer par Pascal Bruckner) esquissent entre Dreyfus condamné, quoiqu'innocent, à la vindicte populaire et le réalisateur polonais recherché par la justice américaine pour des faits d'abus sexuel sur mineur commis en 1977 en Californie.

    Essayons de s'abstraire de cette polémique bruyante et de juger le film pour ces qualités intrinsèques.
    C'est là que le bât blesse.

    Polanski transforme l'Affaire Dreyfus en BD façon Tintin. On y suit le colonel Picquart, cet officier qui, en découvrant les preuves de la culpabilité de Esterhazy, a permis d'innocenter Dreyfus. Le film se compose de deux parties distinctes : la première est une enquête policière menée tambour battant qui se conclut par la découverte de l'auteur du fameux bordereau, la seconde est un procès au dénouement plus ambigu. Le problème est que le scénario ne prend aucun recul, ne montre jamais ce qui était en jeu dans "l'affaire" et pourquoi elle a traumatisé la IIIème République. À trop s'attacher aux faits, Polanski rate l'essentiel : le combat de la raison d'Etat contre la justice.

    Pour filmer cette histoire, Polanski convoque une impressionnante galerie d'acteurs. Jean Dujardin endosse le rôle du colonel Picquart ; mais, mal dirigé, il ne réussit pas à faire oublier le charme et l'ironie de son personnage d'OSS 117. Dès que son oeil frise, on imagine qu'il va décocher un trait d'humour. Louis Garrel est beaucoup plus convaincant dans le rôle d'Alfred Dreyfus - qui était en fait, à rebours de l'imagerie construite autour du bagnard de Guyane, prétentieux et raide. Comme devant la cérémonie des Césars, on se plaît à reconnaître tour à tour Matthieu Amalric, Denis Podalydès, Melvil Poupaud, Gregory Gadebois, Vincent Perez, Michel Vuillermoz…. On dirait que la totalité de la Comédie française s'est délocalisée sur le plateau du tournage. Le casting est désespérément masculin et il a fallu à Polanski gonfler l'importance du personnage de Pauline Monnier, la maîtresse de Picquart, pour trouver un rôle à sa femme, Emmanuelle Seigner, quasiment de tous ses films depuis "Frantic" en 1988.

    Pendant plus de deux heures, on ne regarde pas sa montre ; car l'histoire est riche en rebondissements. Mais on sort de la salle pas vraiment convaincu par cette mise en scène ultra-classique sur un scénario ultra-connu. Un peu le même sentiment qu'à la découvert des "Dix Commandements" de Cecil B. de Mille
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