Mise à jour : Selon le Dailymail, W.E. de Madonna sera dévoilé à la Mostra de Venise. D'autre part, Upside Down de Juan Solanas est attendu pour 2012 (thanks ghib !)
La saison des palmarès (César, Oscars and co) étant sur le point de s’achever, les regards se tournent à présent vers la Croisette. Ce qui est sûr, c’est que Robert De Niro présidera le jury, que le nouveau Woody Allen sera projeté en ouverture, que Stanley Kubrick fera l’objet d’un hommage, et que Michel Gondry présidera le jury des courts métrages. Pour découvrir la sélection, en revanche, il faudra attendre mi-avril. Mais on peut déjà émettre quelques hypothèses. On souhaite bien du courage à Thierry Frémaux et son équipe pour établir leur liste, tant les candidats sont nombreux (sur le papier au moins...).
Beaucoup d'habitués ?
Plus que l’année dernière, l’édition 2011 devrait réunir des habitués. Parmi les grands auteurs qui sont sur les starting blocks : l’Espagnol Almodóvar s’essaie au thriller (La Piel que habito, photo ci-dessous), les Belges Dardenne se confrontent à une actrice célèbre (Le Gamin au vélo), l’Italien Nanni Moretti s’attaque au Pape (Habemus Papam avec Michel Piccoli), le Hongkongais Wong Kar-Wai se met aux arts martiaux (The Grandmasters, s’il est prêt…), l’Anglaise Andrea Arnold se lance dans l’adaptation en costumes (Les Hauts de Hurlevent), le Danois Lars von Trier s’interroge sur l’Apocalypse (Melancholia avec deux sœurs nommées Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg), le Finlandais Kaurismäki s’exile au Havre, le Russe Sokurov se coltine Faust, le Turc Nuri Bilge Ceylan s’offre son plus gros budget (Once Upon a Time in Anatolia), l’Autrichien Ulrich Seidl s’intéresse à 3 femmes (Paradies).
On peut parler de « bébés Croisette » à propos de certains films au patrimoine génétique très « Cannes-friendly »… Exemple : This Must Be the Place, réalisé par l’Italien Paolo Sorrentino avec Sean Penn… qui lui avait remis le Prix de la Mise en scène en 2008 pour Il Divo. Ou encore : Captured réalisé par le Philippin Brillante Mendoza avec Isabelle Huppert… qui lui avait remis le Prix de la Mise en scène en 2009 pour Kinatay (mais le film ne sera peut-être pas terminé) ! Et encore : Love and bruises du Chinois Lou Ye avec Tahar Rahim. Evoquons encore plusieurs films tournés à Paris par des auteurs en vue : La Femme du Vème du Polonais Pawel Pawlikowski avec Kristin Scott Thomas et Ethan Hawke, Sponsoring de sa compatriote Malgorzata Szumowska avec Juliette Binoche, Afterschool de l’Américain Antonio Campos avec Brady Corbet. Jacques Gamblin est le héros du Premier homme de l’Italien Gianni Amelio, Kirsten Dunst a tourné au Canada Upside Down du franco-argentin Juan Solanas, tandis que Gael García Bernal est parti dans le Caucase pour The Loneliest Planet de la Russe Julia Loktev.
De nombreux candidats français
Côté français, peu de grands aînés devraient être au rendez-vous. Il semble que Philippe Garrel préfère dévoiler son Eté brûlant avec Monica Bellucci en septembre sous le soleil vénitien, ce qu’on peut comprendre après l’accueil cannois glacial réservé à La Frontière de l'aube, surtout que son nouvel opus a été tourné en Italie… André Téchiné fera-t-il lui aussi le choix du Lido, lui qui a carrément tourné Impardonnables dans la Cité des Doges ? Jean-Pierre Denis (Ici-bas), Robert Guédiguian (Les Pauvres gens) viennent également de signer un long métrage. Chez les cinéastes des générations suivantes, les prétendants se bousculent. Vu leurs antécédents cannois, on pense d’abord bien sûr à Bruno Dumont (L' Empire), Christophe Honoré (la comédie musicale Les Bien-aimés, avec Catherine Deneuve), Bertrand Bonello (L' Apollonide), Dominik Moll (Le Moine avec Vincent Cassel), Mia Hansen-Love (Un amour de jeunesse). Mais il faut citer aussi les nouveaux films de Ismael Ferroukhi (Des hommes libres, avec son casting de winners : Tahar Rahim et Michael Lonsdale), Nicolas Klotz (Les Amants de Low Life), Patricia Mazuy (Sport de filles) Rabah Ameur-Zaimeche (Les Chants de Mandrin), Emmanuel Mouret (L' Art d'aimer), Gaël Morel, Philippe Faucon, Jean-Marc Moutout, Pierre Schoeller, Eric Guirado, les deux (!) films de Julie Delpy (l’un breton, l’autre new-yorkais), et pléthore de premiers films que pourraient se disputer les sections parallèles (I'm Not A Fucking Princess, L'Hiver dernier, Dubaï Flamingos, Let My People Go !, Voie rapide, On Air, La Première fois…).
Plusieurs projets singuliers devraient aussi titiller la curiosité des organisateurs, à commencer par The Artist de Michel Hazanavicius (un film muet, en noir et blanc, avec le populaire Jean Dujardin…) et Pater, mystérieux face-à-face Alain Cavalier/Vincent Lindon, voire le couple sulfureux Emmanuelle Béart-Béatrice Dalle dans Bye Bye Blondie de Virginie Despentes. Le passage au live de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Poulet aux prunes), et le passage à l’animation du Césarisé Joann Sfar (Le Chat du rabbin) intriguent forcément, mais plusieurs films d’animation sont en course (La Nuit des enfants Rois, Le Tableau). Le nouveau documentaire des auteurs de Microcosmos pourrait apporter une touche écolo au programme. Et bien sûr, tout le monde se demande si on verra à Cannes La Conquête (photo ci-dessus) le film de Xavier Durringer consacré à l’ascension du mari de l’une des probables attractions du festival, Carla Bruni, qui montera normalement les marches pour Minuit à Paris...
Malick... et puis ?
A propos de la toujours délicate question du cinéma nord-américain (les studios, qui craignent un mauvais accueil cannois, préfèrent souvent patienter jusqu'à Toronto et Venise), une quasi-certitude : la présence du trèèèèès attendu The Tree of Life de Terrence Malick avec Brad Pitt (la date de sortie française est même fixée au 18 mai !). On espère découvrir Restless de Gus Van Sant, dont la sortie a été repoussée à plusieurs reprises, ainsi que A Dangerous Method de David Cronenberg et sa belle affiche : Keira Knightley (photo ci-dessous), Michael Fassbender et Viggo Mortensen . Celui-ci pourrait également venir défendre Sur la route de Walter Salles, aux côtés du trio hot Kristen Stewart, Garrett Hedlund, Sam Riley. Il n’est pas improbable que George Clooney débarque sur la Croisette pour The Descendants d’Alexander Payne, voire Robert Pattinson pour Bel Ami. Haywire de Soderbergh sort en avril, ce qui l'exclut d'office, mais le cinéaste a depuis bouclé un autre film, Contagion avec Matt Damon, Kate Winslet, Jude Law... Les rapports de Coppola avec Cannes étant compliqués, on ne s’avancera pas trop concernant son Twixt Now and Sunrise. Au rayon des indés, on aimerait bien voir Damsels in distress de Whit Stillman (enfin de retour aux affaires), For Ellen avec Paul Dano en rocker, 50/50 avec Joseph Gordon-Levitt en cancéreux. Et pourquoi pas les films de Friedkin, Linklater, Jason Reitman, Sarah Polley ou même… Madonna (W.E.) ?
On pourait retrouver dans l'une ou l'autre des sélections plusieurs films tournés au Proche-Orient (Chambres d'hôtel de Danielle Arbid, Témoignages de Shlomi Elkabetz, The Exchange d'Eran Kolirin, Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki). Pour finir ce tour d’horizon, mentionnons encore We Need to Talk About Kevin de l’Ecossaise Lynne Ramsay (encore un comeback qui ferait plaisir…), The Deep Blue Sea de l’Anglais Terence Davies avec Rachel Weisz, Café de Flore du Canadien Jean-Marc Vallée avec Vanessa Paradis, Alps du Grec Giorgos Lanthimos, Elena du russe Andrei Zviaguintsev et, venus d’Asie, des films de Kore-eda, Wang Xiaoshuai, Johnnie To ou Pen-ek Ratanaruang.
Il n’y aura bien sûr pas de place pour tout le monde… Forcément, seuls quelques-uns des films cités dans cet article seront au rendez-vous (parmi bien d'autres qu'on n'a pas cités...). Quoi qu’il en soit, l’année cinématographique 2011 s’annonce plutôt excitante...
JD avec la rédaction d'AlloCiné
Et vous, quels sont vos pronostics pour la sélection cannoise ? N'hésitez pas à les poster en commentaires...
