Avec "A la Maison Blanche", il est devenu un scénariste de référence à la télévision. Avec "The Social Network", il a montré qu’il pouvait raconter toutes les histoires pour tous les écrans. Mais qui est Aaron Sorkin ? Pourquoi son style ne laisse-t-il jamais indifférent ? Qu’est-ce qui se cache derrière ses thèmes de prédilection ? Découvrez un homme aussi brillant que complexe, dont la dernière oeuvre "The Newsroom" est actuellement diffusée sur OCS Novo. Un dossier réalisé par Nicolas Robert
Elles s’appellent Sydney Ellen Wade (Le Président et Miss Wade), Dana Whitaker (Sports Night), CJ Cregg ou encore Amy Gardner (À la Maison blanche). Dans un monde où les hommes sont brillants, avec de fortes personnalités, ce sont de femmes indépendantes, intelligentes et attachantes. De vrais alter ego face à leurs vis-à-vis masculins. Toutes sont des femmes imaginées par Aaron Sorkin… et il est parfois bon de le rappeler aujourd’hui.
Peu après le lancement de Newsroom, une pluie de critiques s’est effectivement abattue sur le scénariste. Plus exactement, sur la façon dont il développe ses personnages féminins. "Dans le monde de Sorkin, les hommes agissent héroïquement et les femmes les soutiennent… de façon comique", a ainsi affirmé Jace Lacob, critique du Daily Beast. C’est un peu caricatural… mais ce n’est pas complètement faux.
Emily Mortimer, alias MacKenzie McHale, dans "The Newroom"
©Home Box Office (HBO)
Les raisons de la colère ? Dans Newsroom, au côté du héros Will McAvoy, on retrouve trois femmes sur le devant de la scène : McKenzie McHale, Maggie Jordan et Sloan Sabbith. Toutes les trois ont de réels atouts pour s’imposer comme des personnages forts. La première est une ex-reporter de guerre, la deuxième une journaliste débutante et est résolue à s’imposer (quitte, pour cela, à dépasser ses angoisses) et la troisième une spécialiste économique vraiment brillante.
Le problème, c’est que ces qualités, ces spécificités sont souvent noyées dans les rapports d’attraction / répulsion qu’elles entretiennent avec les hommes de la rédaction. On les voit plus souvent composer (maladroitement) avec le mélange vie privée / vie professionnelle que s’imposer par leur travail. Et c’est précisément ce que les détracteurs de la série lui reprochent.
Pour autant, contrairement à ce que certains claironnent, Sorkin n’est pas devenu sexiste. Dans le fond, McKenzie, Maggie et Sloan ne sont pas si éloignées des grandes figures évoquées plus haut. Le problème, c’est que ce n’est visible que par à-coups. Le reste du temps, elles sont plus souvent embarquées dans des scènes de comédie romantique plus ou moins efficaces.
Pourquoi ? Parce que Sorkin adore écrire ces scènes, et cela depuis toujours. Sur Studio 60 par exemple, il a pris un plaisir évident à décrire la relation liant Harriet Hayes et Matt Albie. Cette histoire entre une actrice et un auteur est, en outre, directement inspirée de celle qu’il a vécu avec l’actrice Kristin Chenoweth (A la Maison Blanche, Pushing Daisies).
N’y aurait-il finalement, au cœur de cette polémique, qu’une histoire de "réglages" ? Interrogé à ce propos, Aaron Sorkin est très clair : "Je pense que les femmes de Newsroom sont les égales des hommes", a-t-il confié à Zap2It au mois d’août. "Elles prennent soin des autres plus que d’elles-mêmes. Elles sont sérieuses, intelligentes, pleines d’esprit et savent jouer en équipe. Une fois que vous avez posé tout ça, vous pouvez les faire glisser sur autant de peaux de bananes que vous voulez. Ce n’est que de la comédie."
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