Avec la plaine de l'Alabama pour décor, la bluette médicale de la chaîne CW accumule les clichés sur l’Amérique profonde sur fond de romance à l'eau de rose. On le dit, on le répète, les séries américaines aiment de plus en plus l’air frais de la campagne. Quand cette virée dans l'Amérique profonde tombe entre de bonnes mains, on se réjouit. Quand elle débouche sur des séries comme "Hart of Dixie", on est moins enthousiaste. Lancée sur la CW, cette romance catapulte une New-Yorkaise ambitieuse, persuadée de devenir une grande chirurgienne (Rachel Bilson), au beau milieu de l’Alabama, dans le sud profond des Etats-Unis. Elle accepte d’y reprendre le cabinet médical d’un vieil homme mystérieux, et de veiller sur la santé des braves gens du coin. Imaginée par Josh Schwartz, "Hart of Dixie" était, sur le papier, un concept valable. On s’attendait à une de ces séries post-ado mélancolique, légèrement poétique, pleine de réflexions faciles mais touchantes sur le sens de l’existence, avec en bonus les beaux décors du Sud. C’est sans doute ce qu’elle essaye d’être, mais elle se plante sur toute la ligne. Pour méditer, elle fait le choix d’une voix-off lourdingue; pour la romance, elle opte pour un trio cliché entre l’héroïne, le brave gars du coin et sa future épouse (une pimbêche); et pour la musique, elle envoie de la country pop à fond dans nos oreilles (sans doute supportable pour un Américain, moins pour le téléspectateur français). Surtout, la série est caricaturale au possible, depuis son héroïne, riche citadine poursuivie par sa mère envahissante et incapable de connecter avec son papa chirurgien, jusqu'aux "ploucs", qui mangent frit, s’habillent en robe d’époque, parlent avec des accents impossibles et n’ont pas peur des alligators. Plus hilarant encore, seuls deux personnages secondaires sont modérément obèses (quand tout le monde mange frit, je le rappelle). Bref, une série américaine vraiment médiocre, à fuir absolument