Bonjour, par un jour gris qui ferait plaisir au réalisateur de Borgen. Aimant cette série, je désire faire l'impasse sur la qualité de la photographie, le script énergique sans bavardages, l'immense qualité des acteurs, le rôle prédominant de la ville de Copenhague (qui n'est pas vraiment aussi horrible que dans le film). L'utilisation de symboles est toujours aussi magnifique; Souvent nous avons de grandes surfaces blanches, blanc hôpital sur-éclairé, et souvent des blancs tels que ceux qu'on utilise dans les films qui veulent expliquer que le personnage vient du monde des anges. Un nouveau symbole est apparu, une maison triangulaire rouge qui divise la rue, prendre à droite, à gauche?
Nous voici donc à la troisième saison et Borgen dérape.
Si les premières saisons racontaient la vie d'une mère de famille ordinaire devenue premier ministre, avec tous les ennuis que doit affronter une mère de famille ordinaire, en cette saison nous assistons à la guerre menée par une femme surdouée et peut-être sur-riche pour retrouver les oripeaux du pouvoir. Brigitte n'hésite pas à créer un parti pour s'habiller à son goût, un parti sans nom et sans programme, débauchant pour le créer des mécontents d'autres partis.
Puis arrive une très malheureuse superposition, dans le premier épisode de cette semaine le feuilleton traite de la question de l'immigration (au Danemark, mais c'est tout aussi valable pour tout autre pays Nordique) et on voit que le parti n'a pas de position, pas d'idée, et surtout personne pour le représenter et expliquer ses positions inexistantes dans un débat contradictoire à la télévision, sauf de dire du mal du représentant du parti au pouvoir. Et ils sont contents! Le réalisateur ne pouvait pas prévoir que Arte, après avoir montré l'épisode traitant de l'immigration, où il mélange allégrement étranger, arabes, musulmans, le réalisateur ne pouvait pas prévoir, (ou est-il plus vicieux que nous le croyons) que Arte donnerait immédiatement l'épisode suivant qui traite (très mal) de la maltraitance des cochons. Un épisode pour les immigrés, puis un épisode pour la maltraitance des cochons? Curieux?
Un changement s'est opéré dans la mise en scène des acteurs. Le Réalisateur s'est fatigué de Brigitte dans son même tailleur (très beau) ses mêmes chaussures (très chères) et s'intéresse maintenant à la belle blonde carriériste et égoïste qui se dit journaliste mais qui se contente d'être belle, boudeuse et baiseuse. Ca vous rappelle pas quelqu'un? C'est triste qu'un feuilleton qui avait pour objet de traiter du pouvoir et des sacrifices qu'il faut accepter pour l'exercer se transforme en amour gloire et beauté.
Incidemment, ayant été fermier, la description de la maltraitance des cochons est loin loin loin de l'horrible réalité. Il en va de même pour les cochons et les volailles. L'auteur ose faire dire au représentant du Gouvernement "vous voulez manger de la merde, nous produisons de la merde", et c'est vrai.
Et pourtant j'aime Borgen, je suis simplement très décu par cette troisième saison.