Pour ma part j’ai vu la série sous la forme d’un long métrage d’1 heure 40, un métrage de SF décent, même s’il n’est pas non plus d’un très haut niveau.
Niveau acteur je dois dire que c’est plutôt une bonne surprise. Sur le papier les interprètes étaient assez peu enthousiasmants, avec un nouveau petit jeune frais émoulu dans le rôle du héros, et qui pouvait laisser craindre le pire. Mais finalement non, Pasqualino se débrouille bien avec son personnage qu’il fait évoluer intelligemment, et il finit même par le rendre attachant et sympathique. J’ai beaucoup apprécié son travail ici. A ses cotés Ben Cotton surjoue au début le râleur qui bizute le bleu e tout le tralala, mais finalement son personnage là aussi évolue bien, et il trouve clairement plus de solidité dans la seconde partie du film. Enfin, dans le trio de tête on relèvera Lili Bordan, très compétente elle aussi, et qui se révèle surprenante par moment ! A cela s’ajoutent d’honorables seconds rôles, pour un casting donc attrayant.
Le scénario se divise en deux parties. Une dans l’espace, une sur une planète de glace. La première est assez convenue, et trop attendue. Il n’y a pas de surprise par rapport à ce que nous réserve les films de SF habituel, et comme ce métrage ne peut pas rivaliser en terme de budget et donc en terme de visuel, ça sent le téléfilm. D’autant que l’intrigue est assez mince alors. En revanche à partir de la planète de glace c’est bien mieux. Plus de suspens, de belles surprises, une fin attrayante, on monte en gamme pour un film certes inspiré de Planète hurlante pour ce morceau, mais très honorable.
Au niveau de la réalisation il y a un vrai souci pour les scènes d’action. Les combats spatiaux surtout sont terriblement peu lisibles, et ça devient vite le gros n’importe quoi. Les combats au sol sont meilleurs, mais il y a au début de l’arrivée des personnages sur la planète un combat assez raté lui aussi. Le réalisateur se rattrape heureusement par une belle utilisation des décors, et quelques effets de style bien vu (dans une orientation jeu vidéo immersive pas désagréable). La photographie est travaillée, avec des couleurs notamment très réussies, mais le film est souvent très sombre, trop noir, surtout dans sa première partie, ce qui gâche un peu le plaisir. C’est d’autant plus dommage que les décors sont en revanche superbes, avec quelques morceaux d’anthologies, dans le vieil hôtel en particulier. Avec un plus gros budget j’imagine que l’idée aurait pu offrir une des plus grandes réussites visuelles de la SF. Les effets spéciaux sont inégaux. Très bien pour les décors donc, ils sont déjà nettement en dessous pour les animations. Les vaisseaux ont une certaine matérialité mais un comportement bizarre, les combats spatiaux cache sous le fouillis un manque de performance. Les Cylons rehaussent un peu les choses vers la fin. Enfin la bande son est tout à fait plaisante, je n’ai rien à redire par rapport à cela, c’est bien.
Au final, Battlestar Galactica Blood and Chrome est un petit métrage de SF agréable à suivre, tant que l’on sait que l’on se lance dans un téléfilm avec un budget forcément restreint pour le genre, et avec des ambitions forcément limitées. Ça passe agréablement une soirée, et ceux qui ne connaissent pas l’univers du film par la saga ne seront pas du tout largués. 3.5.