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Caine78
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Critique de la série
3,0
Publiée le 3 août 2012
Indiscutablement inégal, c'est pourtant la satisfaction qui prône à la fin de ce « Gormenghast ». C'est qu'Andy Wilson a jugé utile d'y intégrer un humour peu maîtrisé voire lourdaud, abaissant de manière regrettable le niveau de l'intrigue. Heureusement, ce défaut est surtout présent dans les deux premiers épisodes, la (mini-)série accélérant clairement niveau tension dramatique, le tout porté par quelques scènes particulièrement dures, permettant de rendre parfois inattendu la teneur du récit. Dommage également qu'un trop grand nombre de personnages secondaires viennent parfois polluer les enjeux et les thématiques de l'œuvre, mais là encore ces défauts s'amenuisent dans la seconde moitié, certaines figures nous restant même agréablement en mémoire. On pense notamment aux étranges sœurs Cora et Clarice, mais aussi au Professeur Fluke, l'un des rares traits de comédie vraiment réussis. Côté casting, tout n'est également pas du même niveau : si Christopher Lee s'avère assez décevant, Ian Richardson est excellent, Stephen Fry honorable et Neve McIntosh charmante dans un rôle plus complexe qu'il n'y paraît. C'est toutefois incontestablement Jonathan Rhys-Meyers qui recueille l'ensemble des suffrages en livrant une prestation saisissante d'un ambitieux patient, ô combien cruel et pourtant parfois presque touchant. Le résultat est globalement plaisant, parfois agaçant, mais suffisamment créatif et prenant pour que l'on se laisse tenter : comme souvent chez la BBC, de la télé de qualité.
Adaptation des deux premiers tomes de la trilogie de Gormenghast écrite par Mervyn Peake, cette mini-série produite par la BBC nous plonge donc au sein du château de Gormenghast où la naissance d'un fils va bouleverser la vie du château tandis que Finelame, un jeune homme fourbe et ambitieux monte un à un les échelons du pouvoir à grands renforts de meurtres et de manipulations. Si le casting est extrêmement bien choisi, correspondant bien aux personnages décrits dans le livre (Jonathan Rhys-Meyers, Christopher Lee, Ian Richardson, Neve McIntosh, Stephen Fry), les décors sont un peu kitchs, loin de la noirceur que l'on s'attendait à voir en lisant les livres. Plutôt fidèle à l’œuvre de Peake, la série ne parvient pas à en capter l'essence et là où la noirceur et la poésie naissait des mots, l'image ne laisse place qu'à des moments parfois maladroits, presque ridicules, le tout accentué par des costumes et des maquillages peu crédibles. Malgré cela, on se laisse porter par l'ensemble qui s'en tire avec honneur, parvenant à être cohérent de bout en bout et divertissant.