Sur le papier, cette série a de quoi enthousiasmer le spectateur : le très bon Matt LeBlanc semble nous assurer de bons moments alors que, derrière l'écran, on retrouve un des scénaristes de Friends et la boîte de production de ShowTime, la chaîne qui s'occupe de l'excellent Dexter.
Pourtant, malgré l'idée d'une mise en abyme du milieu télévisuel qui, loin d'être originale, regorge de ressorts comiques, Episodes, dans sa première saison, déçoit. La platitude de l'action, sur laquelle on pourrait passer, n'est pas ce qui affole le plus, car le genre ne se nourrit pas forcément d'un bouillonnement scénaristique. En fait, ce qui achève déjà cette jeune série, c'est la carence de situations originales, la quasi absence de rires pour celui qui a choisi d'y assister, ce qui amène finalement à se demander si l'on est bien devant une comédie.
Au final, l'ironie d'Episodes semble être de nous expliquer d'où provient sa propre médiocrité, en exposant proprement comment une bonne idée peut aboutir à un raté. Et alors que, dans cette fiction, Matt LeBlanc est hissé au rôle titre non pas car il y convient, mais parce que le géant hollywoodien cherche absolument à faire une série tournant autour d'un ancien de Friends, on a finalement l'impression que c'est aussi l'unique atout de cette série qui, malgré ses efforts, n'arrive pas à sortir de cet héritage-là. On retrouve d'ailleurs ces défauts chez Matt LeBlanc lui-même puisque l'acteur semble, alors qu'il joue son propre rôle, bloqué dans le personnage cruche-gentillet-attendrissant du Joey qu'il incarnait dix ans auparavant.