Je ne sais pas vous, mais d'habitude, lorsqu'on parle du cancer (la maladie, pas le signe astrologique), c'est rarement pour se marrer. Le cinéma et la télévision ne font pas exception et ne serait-ce que pour cela, cette première saison de « The Big C » est un vent d'air frais ô combien salutaire. Car si la série présente bien évidemment des moments durs et on ne peut plus sérieux, c'est indéniablement la bonne humeur et le rire qui l'emporte, Darlene Hunt préférant toujours rester du côté de la comédie que du drame lourdingue qui nous aurait probablement vite lassé. Porté par son astucieux format court (à peine 25 minutes), le résultat s'avère ainsi fort rythmé et ponctué de moments irrésistibles, sans jamais perdre de vue son propos de départ. Il n'était pourtant pas gagné ce parti pris humoristique tant celui-ci aurait pu paraître rapidement déplacé voire grossier : il n'en est rien, chaque personnage étant traité avec piquant et fantaisie, sans jamais être idéalisé ni caricaturé. Et si Hunt n'évite pas quelques moments d'égarement et que nos héros peuvent parfois paraître un peu trop « américains », l'épatante galerie de « premiers seconds rôles » (on ne sait qui choisir entre Oliver Platt, John Benjamin Hickey et Gabourey Sidibe) et surtout Laura Linney, magnifique mélange d'émotion, d'ironie, de fantaisie et de courage tirent constamment ce premier volet vers le haut, à des années-lumières des jérémiades et du pathos que le sujet génère habituellement. Et de poser ainsi, à travers la mort, le plus beau des regards sur la vie (je déteste normalement cette formule ultra-cliché, mais en l'occurrence je dois reconnaître qu'elle s'applique parfaitement). Vivement la suite !