Cosmos 1999 est peut être l’une des toutes meilleures séries britanniques jamais produites. Son parcours de production et de distribution est aussi d’une grande originalité puisque, à l’issue de la première saison, celle dont il faut se souvenir, de nombreux changements apparurent pour la deuxième. Pour répondre aux exigences incultes des producteurs des USA, les anglais durent modifier la série pour pondre une deuxième saison d’une grande médiocrité dont les scénarios lorgnaient plus vers le Star Trek des mauvais jours et les acteurs, si inspirés lors de la première partie devinrent de vulgaires caricatures tel Tony Anholt qui remplaça l’écossais de la première saison, suffisant, et de la très sexy Maya, au départ amusante puis lassante. Le professeur Bergman joué par l’excellent Barry Morse avait aussi disparu. Paradoxalement, les seuls épisodes valables furent ceux avec les monstres ridicules, c’est incroyable car on pense à de la SF japonaise. La première saison est par contre un événement intellectuel sans précédent, un chef d’œuvre dans l’histoire de la télévision des années 70. Alliant philosophie, science et humanité, elle donna des scénarios très travaillés d’une remarquable finesse et la mise en scène époustouflante pour l’époque, dont les décors ne semblaient pas démodés était riche d’inventivité. On pense bien sûr à 2001 odyssée de l'espace mais aussi selon moi à René Barjavel, avec dans l’esprit une science fiction écologique et panthéiste. Une phrase de dialogue a retenu toute mon attention, dite par le professeur Bergman : " il existe plusieurs sortes de vie mais aussi plusieurs formes de mort". Selon moi, les meilleurs épisodes de la première saison sont : le testament d’Arcadie, Ruse de guerre (le meilleur des scénarios), La mission des Dariens (la plus grande intensité dramatique), Le domaine du dragon (la terreur pure et le cimetière des vaisseaux spatiaux). Le cerveau spatial est le seul moment raté de la première partie de cette série de grande ampleur.