Grand passionné d’Histoire, je me suis forcément intéressé à cette mini-série de 4 épisodes retraçant la vie d’un des plus grands personnages de l’Histoire de France, Napoléon Bonaparte. Le choix de Christian Clavier, qui commençait à peine à se remettre de sa période cabotine, m’avait un peu inquiété malgré une étonnante prestation dans "Les Misérables" de José Dayan. Et, malgré certaines critiques trop contentes de pouvoir se payer la tête de l’ex-Jacquouille, j’ai trouvé l’acteur parfait de sobriété dans ce rôle qu’il porte à bout de bras. Il est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de ce "Napoléon" qui bénéficie également d’une réalisation maitrisée, d’un BO travaillée et d’une reconstitution historique grandiose. Quel plaisir de voir (ou revoir) quelques-unes des pages les plus glorieuses de notre Histoire (les grandes victoires napoléoniennes, le rayonnement de la France sur l’Europe, la création des bases de la Société telle qu’on la connait aujourd’hui comme les Assemblées, le Code civil, le franc, les lycées...) mais également quelques épisodes moins flatteurs (la censure, les trahisons de la famille ou des ministres...). La mini-série ne sombre donc ni dans la vénération de l’Empereur façon vieil académicien, ni dans le procès de bas-étage que tente régulièrement d’intenter quelques bien-pensants. C’est avant tout l’incontestable génie militaire et politique de Napoléon qui est mis en avant ainsi que ses faiblesses tellement humaine (son amour irrationnel pour Joséphine, sa paranoïa, sa soif de pouvoir...). On en oublierait presque les quelques inexactitudes historiques (le date de création du Code civil) et l’absence de réflexion sur l’époque (le réalisateur se contente de relater les faits sans point du vue historique). Mais ce qu’on retiendra de cette mini-série, c’est l’époustouflante distribution proposée avec, outre Christian Clavier en Empereur, Isabella Rossellini en infidèle Joséphine (avec une réserve sur son accent évidemment), John Malkovich en opportuniste Talleyrand, Gérard Depardieu en violent Fouché, Anouk Aimée en maman Bonaparte, Heino Ferch en Caulaincourt, Serge Dupire en Cambronne (l’auteur du fameux mot), Toby Stephens en tsar russe mais aussi Ludivine Sagnier, Guillaume Depardieu et Alexandra Maria Lara. Une grande fresque historique et un grand téléfilm comme la télévision devrait nous en livrer plus souvent.