Bonne série télévisée américaine pour adolescents, "Being Erica" (ou "Les vies rêvées d’Erica Strange" en France) est un drama canadien qui a été diffusé du 5 janvier 2009 au 12 décembre 2011 sur CBC. Composée de 4 saisons avec un total de 49 épisodes, la série met en scène Erin Karpluk dans le rôle d’Erica, une jeune femme qui se voit offrir de vivre une thérapie très spéciale en ayant la possibilité de changer certains regrets de son passé. Erica Strange, c’est donc la fille un peu fofolle assise à côté de vous en classe qui vous donne envie d’être son amie. C’est la jolie trentenaire installée au bar qui, sans réellement le chercher, vous attire avec son magnifique sourire. C’est la fille qui, toujours entourée de son groupe d’amis, a le rire facile et le verbe haut. Mais c’est aussi la jeune femme de 32 ans,
benjamine d’une famille juive de parents divorcés qui n’arrive pas à se remettre d’un deuil familial survenu 12 ans plus tôt. Sans emploi fixe, sans relation amoureuse sérieuse, sans réel projet d’avenir, elle se sent emprisonnée dans sa vie d’adulte
. C’est du moins sous ses traits que nous faisons sa connaissance lors du pilote. Guidé par le Dr Tom (interprété par l’excellent Michael Riley), la thérapie d’Erica, qui commence dès le premier épisode, est ponctuée
de voyages dans le passé qui seront le reflet des problèmes que la jeune femme vit dans son présent. En retournant modifier des détails mineurs, Erica déchiffre les mécanismes qui l’emprisonnent dans sa situation et parvient à en tirer une leçon. Et comme elle, on comprend très vite que ses voyages dans le temps ne sont pas tant au sujet de changer son passé, mais plutôt d’écrire son avenir
. Oui, avec "Being Erica", on reprend des cours de philosophie. Je vous rassure de suite, le tout est toujours mené avec brio et humour. Erin Karpluk, qui donne sûrement une part d’elle-même dans son interprétation d’Erica, possède une joie de vivre et un punch qui devraient faire des émules. De plus, l’esprit fantasque de son personnage appairé avec celui du Dr Tom, son thérapeute jamais à cours de citation, est une réelle bouffée d’oxygène et un plaisir à regarder. On suit Erica dans ses errances, passées ou présentes, et sa vie, plutôt banale en soi, arrive pourtant à nous offrir une remarquable palette de situations qui pourrait paraître à plus d’un familière. Parce qu’Erica, c’est un peu nous, posant les questions que nous avons toujours évité de nous poser : comment être sûr de faire le bon choix ? Jusqu’où une amitié peut-elle être destructrice ? Quelles vérités dire à sa famille ? Peut-on ne pas tomber amoureux de son meilleur ami ? Doit-on tout connaître de son partenaire ? Jalousie, colère, envie, insécurité, rancune, désir, peur du rejet et bien d’autres sujets sont abordés avec une sincérité déconcertante. On y parle donc d’amitié et d’amour sans tabou ni chichi avec des personnages souvent très attachants : ses amies Jenny ou Judith, sa sœur Sam, ses parents, sa patronne Julianne. Mais "Being Erica" fait surtout la part belle aux rôles masculins qui ne sont pas de simples accessoires pour mettre en valeur la jeune femme. Les scénaristes prennent le temps de les intégrer à la série, développant leurs storylines de manière intelligente et donnant alors à l’ensemble une impression de fluidité. Du mystérieux Dr Tom à Ethan son meilleur ami, en passant par Josh, son beau-frère qu’elle déteste, son frère Léo ou bien l’intrigant Kai qui ne parait pas être ce qu’il est, ces personnages vont rythmer la vie de notre héroïne tout au long de ces 4 saisons. Le côté mystique du show (cette thérapie si spéciale) et la mythologie qui en découle seront plus ou moins développés à partir de la deuxième saison sans pour autant rentrer dans des explications claires. Des autres docteurs feront donc leurs apparitions pour interagir avec le Dr Tom et sa patiente et nous dessiner une vague représentation de la hiérarchie. Le "pourquoi" sera ainsi traité via la thérapie d’Erica mais le "comment" restera quelque peu mystérieux