1992. "Mortal Kombat" sort sur plusieurs consoles et met une branlée aux jeux de bastons : plus gore, plus violent, plus gore, plus réaliste, le jeu est une surprise de taille. L'année suivante, une suite déboule et rajoute des personnages. La saga prend désormais forme et devient instantanément culte. 1995, le troisième volet envahit les salons tandis qu'un film adapté des jeux sort en salles et fait un petit carton, prouvant qu'on peut décemment adapter un long-métrage issu d'un jeu vidéo a contrario des scandaleux Super Mario Bros. et Street Fighter. 1996, la saga se repose sur ses acquis, les consoles 3D arrivent en masse et "Tekken" a pris le contrôle du genre. Pourtant, un dessin animé débarque sur le petit écran et va prouver que Mortal Kombat doit s'arrêter après quatre ans de loyaux services... Faisant office de suite au long-métrage de Paul W.S. Anderson tout en incorporant de nombreux personnages et éléments très proche du second film (qui, rappelons-le, sortira l'année suivante), "Mortal Kombat: Les Guerriers du Royaume" est une grosse déception, un ratage dont on ne comprend pas vraiment la base qui s'avère être ce genre de dessin animé pourri qu'on évitait quand on était gosse. Tout est d'une laideur sans pareille : visages figés, mouvements aberrants, couleurs fades et très sommaires, séquences d'action molles du genou... La série semble avoir été créée avec un budget dérisoire et avec hâte pour vite surfer sur le succès du premier film. Nous retrouvons donc les mêmes personnages Raiden, Liu Kang, Sonya Blade et Kitana tandis que Kurtis Stryker remplace Johnny Cage et d'autres héros issus du (prochain donc) second film viennent compléter les rangs : Jax, Nightwolf et le frère de Sub-Zero. Ensemble, ils forment l'équipe Mortal Kombat qui combattent les forces du mal apparaissant depuis d'autres dimensions pour... ben pour faire le mal. Des ennemis revenant d'entre les morts comme Scorpion ou Shang Tsung, d'autres nouveaux comme Cyrax et Sektor ou d'autres encore comme Smoke, Quan Chi et Zenkaro. L'équipe des défenseurs de la terre habitent donc dans une base secrète, secourent des populations invisibles à bord de leurs vaisseaux et vont combattre des méchants aux intentions troubles. Scénario zéro donc, le principal étant de foutre le maximum de bastons sous fond de musique techno. Terminé le tournoi d'arts martiaux, place à du sauvetage du monde classique. Le potentiel gâché est désolant. Au final, on se retrouve avec treize épisodes rébarbatifs, laids comme des poux et jamais intéressants, comme un dessin animé qui aurait dix ans de retard. Et encore. Les personnages sont travaillés mais les intrigues sont d'une stupidité désarmante tandis que les dialogues nous font enchaîner les facepalms. Tout est bâclé, de A à Z et rien ne viendra concrètement sauver le projet. À partir de là, on comprend vite que la saga Mortal Kombat a fait son temps et devra attendre une décennie pour faire un comeback remarqué.