Attiré d'emblée par cette série se plongeant indirectement dans les coulisses du cinéma à travers le quotidien d'une agence artistique devant aussi bien faire face à une rude concurrence qu'à ses vedettes pas toujours évidentes à gérer, « Dix pour cent » fait partie de ces quelques séries où j'avais beau être un peu déçu à chaque fois, je ne pouvais m'empêcher d'attendre la suite avec une certaine impatience. L'œuvre m'a ainsi toujours laissé un léger goût d'inachevé, dû à ses quelques lourdeurs, à ne jamais réussir à se sublimer, à aller aussi loin qu'elle ne pourrait dans sa mise en abyme ou son regard finalement assez indulgent sur le milieu, chacun finissant (presque) toujours par montrer une belle image de soi. Mais sans doute n'était-ce de toute façon pas le but de Fanny Herrero et Cédric Klapisch, tant l'esprit reste régulièrement positif dans l'intrigue principale comme celle se focalisant sur une nouvelle vedette à chaque épisode : se moquer de soi-même, d'accord, mais pas trop
(Audrey Fleurot et à l'extrême rigueur Sandrine Kiberlain ou Juliette Binoche sont les exceptions qui confirment (un peu) la règle)
. Pour les spectateurs qui, comme moi, aiment le cinéma, il y a un vrai plaisir à fréquenter les membres d'ASK, tous forts bien interprétés (in Camille Cottin and Laure Calamy I trust), dont les personnalités très différentes créent une osmose séduisante, quitte à en faire parfois un peu trop, tout en appréciant le « festival » de vedettes offrant un panel d'enjeux et situations assez riches, parvenant (relativement) à se renouveler au fil des saisons
(mention spéciale à François Berléand et José Garcia)
. Dommage toutefois que la première saison reste d'assez loin la meilleure, exploitant au mieux certains aspects aussi ridicules que dérisoires dans ces guerres d'ego et d'image souvent bien vaines, ce qui ne les rend que plus savoureuses. Le reste oscille entre moyen et pas mal du tout, faisant régulièrement preuve d'inconstance, y compris lors d'un même épisode. Maintenant, avec une vision d'ensemble, il y a de quoi apprécier cette production originale, nous intéressant à un milieu qui ne l'est pas forcément et prouvant constamment son amour pour le septième art, écrite souvent avec habileté jusqu'à un dénouement offrant une (probable?) sortie digne de ce nom à chacun. Frustrant ? Sans doute. Séduisant et assez recommandable ? Aussi.