Tom Tataranowicz était un peu le Bruce Timm de la team Marvel (le talent en moins), l'homme qui ramena sur le petit écran les aventures de plusieurs personnages Marvel qui n'avaient eu leurs heures de gloire que dans les années 60 à travers des dessins animés qui n'étaient en fait que des planches de la BD avec une animation sommaire. Il relança ainsi Les 4 Fantastiques qui était fidèle au comics mais très très niais, Iron Man qui était un ratage intégral sauvé par une seconde saison complètement différente, et enfin "L'Incroyable Hulk", qui confirme ce que Tataranowicz avait en tête depuis le début : faire des séries dynamiques et explosives baignées dans une atmosphère typique des années 80... C'est d'ailleurs peut-être cette stagnation dans la décennie précédente qui fit du tort à ces productions intéressantes mais mal dirigées dont Hulk s'en sort pourtant plus ou moins avec les honneurs. Respectant le comics, la série se penche naturellement sur l'éternelle fuite du Dr. Bruce Banner (ici rebaptisé Robert Bruce), échappant sans cesse à l'armée et faisant face à des créatures monstrueuses qui veulent sa peau. Nous retrouvons tous les personnages et éléments cultes du comics, de la romance impossible entre Bruce et Betty, de sa confrontation avec le père de cette dernière, le Général Ross, mais aussi des multiples tentatives du terrible mutant le Leader à s'octroyer le pouvoir des rayons gamma qui transforment à chaque fois Banner en ce géant vert incontrôlable. Suivant un certain chemin scénaristique intéressant, la série reste néanmoins calquée sur le même schéma que la première saison de "Iron Man" soit des épisodes assez répétitifs où Hulk rencontre à chaque épisode un nouveau bad guy et/ou un allié de fortune, que ce soit des personnages issus d'autres dessins animés comme Iron Man ou les 4 Fantastiques ou d'autres inédits comme Ghost Rider, She-Hulk ou encore Thor. Tous apparaissent hélas dans des épisodes pas très mémorables, preuve que la série n'arrive définitivement pas à proposer quelque chose de vraiment attractif si ce n'est un amas de bastons, d'explosions et de dénouements téléphonés. Et si les personnages humains sont plutôt bien exploités (malgré l'agaçante Betty Ross et ses disputes avec son père), le personnage de Hulk est ici rabaissé à un gros débile qui casse tout et est à chaque fois calmé par ses amis. Parallèlement, l'animation est inégale et l'on peut passer de séquences bien torchées à quelque chose de très sommaire ; ne vous basez donc pas sur le très jouissif générique pour vous faire une idée du look général de la série, il n'en est rien. Le dessin animé datant de 1996, on se demandera qui dirigeait concrètement les studios d'animation, la différence de qualité étant particulièrement notable entre les secondes saisons de "Iron Man" et des "4 Fantastiques" et celle-ci.