Un pianiste les fesses à l'air. Un présentateur télé attablé à son bureau en pleine nature. Un ermite bizarre qui vous regarde. "And now... It's... MONTY PYTHON'S FLYING CIRCUS !!!". Vous aussi, vous l'avez dit avec l'accent, et maintenant vous avez la musique de cirque en tête, avec un pet à la fin, on le sait. C'est bon, on est tous devenus aussi timbrés que cette bande de comiques des années 70, qui se sont attaqués à tous les sujets de la vie quotidienne londonienne avec un humour délirant, totalement dingue et addictif. Plus de cinquante ans après, on tombe par hasard sur les quatre saisons de ce célèbre show hebdomadaire qui est devenu une partie prenante de la culture anglaise, et on s'est pris une rasade copieuse de bonnes vannes, à cent à l'heure, sans aucune limite narrative et d'imagination. La quatrième saison est notre favorite, car les sketches sont mieux écrits, ont un fil conducteur plus clair, un budget visiblement plus important pour les trucages et costumes, et on s'est aussi habitué à chaque membre de l'équipe (nos chouchous : Terry Jones et Eric Idle) qui ont chacun leur talent dans le groupe. On retrouve souvent les ménagères au foyer avec leur voix suraiguë délicieusement atroce, les "arriérés de la campagne" (ils nous font mourir de rire), les animations dingues de Terry Gilliam (le seul que nous ne voyons pas à l'écran), les détournements d'archives (surtout les vieilles dames qui applaudissent, qui se retrouvent à encourager à peu près n'importe quelle bêtise comme un homme avec un deuxième nez ou un furet dans la tête... Hilarants montages) ou encore les parodies de situations communes de la vie anglaise (vous trouvez aussi qu'il y a des ministères pour tout et n'importe quoi ? Attendez d'avoir vu le Ministère des Démarches Idiotes... Tellement vrai, et tellement bête à la fois, qu'on en pleure de rire). On aurait adoré être à l'époque de la diffusion hebdomadaire, pour se réunir en famille et se marrer devant notre poste de télévision, mais à défaut on a enchaîné les épisodes comme une addiction, des shoots de bonne humeur qui font un bien fou. Sous leurs airs de faire les clowns, les Monty Python écorchent à vif tous les sujets polémiques qu'ils trouvent, sans se préoccuper jamais du politiquement correct, et cette audace nous manque aujourd'hui. De même que leur humour complètement inattendu et jusqu'au-boutiste (même les génériques de fin sont remixés en fonction de l'épisode, ils vont vraiment au bout de leurs vannes, et on adore). Frappadingue, cynique, toujours plus inattendu, on est accroc au Monty Python's Flying Circus (et c'est reparti la musique...).