En 2005, Chris Rock lance sur UPN une série qui raconte sa jeunesse à Bedford-Stuyvesant, dans les années 80, dont le nom rappelle la légendaire série de Ray Romano "Everybody Loves Raymond". En effet, la série en question s'appelle "Everybody Hates Chris" et fait partie de ces coming-of-age sitcoms qui parviennent presque toujours à trouver leur public, même si elles se ressemblent toutes.
Elles se ressemblent toutes, certes, mais certaines sont très réussies dans la mesure où les personnages principaux sont si bien écrits que chaque spectateur se retrouve dans au moins un d'entre eux et se retrouve donc à attendre impatiemment la suite des évènements chaque semaine. La force de Tout le Monde Déteste Chris est qu'elle possède une multitude de personnages comme ceux-là, qui reviennent très souvent et qui forment une sorte d'ensemble cast très talentueux, composée d'acteurs comme Terry Crews, Tichina Arnold, Antonio Fargas, Ernest Thomas (immense) ou encore J.B. Smoove. Il n'y a pas, comme énormément de série, un personnage qui sort du lot : chacun est très travaillé et passionnant. De plus, pour que la série soit réellement réussie, il fallait que Chris Rock se trouve un avatar convaincant, étant donné qu'il intervient comme narrateur omnicient (quelle idée de génie!). Tyler James Williams est l'acteur parfait : il est drole et touchant, comme il le fallait. Comme la série se déroule dans les années 80, la bande-son et les décors sont d'époque et très réussis, l'immersion est bluffante. Certains épisodes sont particulièrement bons, comme celui de la prise d'otage dans le métro ou celui dans lequel Chris s'initie au DJing (dans lequel il y a DJ Quik, par ailleurs). La série passe très peu à côté de son sujet, sans doute grâce à la qualité du groupe de Chris Rock, avec Ali LeRoi (avec lequel il a écrit Président Par Accident) et Lance Crouther (l'inoubliable Pootie Tang).
Tout le Monde Déteste Chris n'était pas forcément originale, mais elle était remarquablement bien faite, du début à la fin et s'est arrêtée dans un épisode final particulièrement réussi qui fit écho au final des Sopranos. On fait pire, comme référence. The Goldbergs, diffusée en ce moment, rappelle un peu cette série et a compris que le plus important dans ce genre de sitcoms, ce ne sont pas les gags, mais la chaleur humaine.