Pour une fois, critiquons les critiques.
Xyrons nous dit : « les épisodes ne réussissent pas à captiver le spectateur et, personnellement, je n'ai pas accroché ». Eh bien, moi, ça me captive, mais je n'aurai pas pour autant l'orgueil de dire que, puisque moi, j'accroche, ça captive forcément le spectateur. Question de goût, dans une bonne critique, c'est une erreur de se prendre soi-même pour tout le monde. La seule chose à garder est : « personnellement, je n'ai pas accroché ». Mais je suis bien d'accord ; les acteurs sont convaincants dans leurs rôles.
-NR-, peut-être est-il temps de te révéler un grand secret dans la conception de séries : quasiment toutes utilisent une trame propre, qui sert de grille de référence pour tous les épisodes ou presque. Dans Médium, par exemple, l'héroïne fait un cauchemar avant le générique, et passe l'épisode suivant, soit à empêcher que son rêve se réalise, soit à trouver un coupable, alors que son entourage, autant familial que professionnel, même après six saisons, passent l'épisode à essayer de la freiner dans son élan, dans le plus pur scepticisme de rigueur. Dans Close to Home, c'est un peu plus complexe que ce que tu as vu. Un crime ou un délit est découvert, un suspect mis en examen. L'héroïne ne se contente pas d'invectiver le « vrai » coupable. En passant, dans plusieurs épisodes, le premier suspect n'est pas le vrai coupable, ou même seulement le pire. Plus l'enquête avance, plus on nage dans l'atroce, et le jeu de Jennifer Finnigan, dans le rôle de cette jeune mère procureur qui finit au bord de péter un câble à force d'avoir affaire aux abrutis et aux salopards de la pire espèce, je le trouve plus que remarquable. Pour finir, quand on ne comprends pas toujours comment l'héroïne arrive à coincer son coupable (on ne parlera pas ici de sauver son client, son client, c'est le Ministère Publique), il arrive que ça vienne bel et bien des limites intellectuelles du spectateurs, puisque d'autres comprennent. Quant à l'envoyer sur la chaise électrique, eh bien, ça n'arrive dans aucun des épisodes. Même si on n'a pas aimé, on ne critique pas une série dont on n'a vu que la moitié d'un épisode.
Désolé pour toi, Micouts, mais tu es bel et bien tomé sur le moins bon, ou plus mauvais selon le point de vue, épisode de la série. Il n'y a effectivement aucun débat à chercher sur l'existence de Dieu. Déjà, c'est fait par de bons croyants américains. Le débat porte en fait sur le détournement de Dieu pour justifier un crime. Je ne crois pas non plus en Dieu, mais je suis pour la tolérance. Si je ne vomis pas, donc, ce n'est pas parce que j'ai le cerveau passé au Mr Propre, mais parce que je ne suis pas un athée fanatique. Là encore, on ne critique pas une série entière sur un seul épisode, et encore, par seule réaction allergique aux bondieuseries américaines.
Yamette, pour en revenir à Médium, je ne vois pas où c'est pompé (j'ai pris volontairement cet exemple tout à l'heure). Certes, toutes les séries judiciaires se ressemblent, par certains points, notamment dans la recherche de la vérité. La grande force de Close To Home, comme d'une série comme Cold Case (Affaires non classées), se trouve dans leur réalisme intense. Beaucoup plus réalistes, en passant, que les enquêtes d'une médium qui trouve les coupables dans ses rêves. Cela dit, j'aime bien Médium aussi, mais ces séries font parties de deux mondes totalement différents. Les histoires de Close to Home, bien sûr, on en a vues certaines ailleurs, dans d'autres séries, pire encore, dans la vie réelle, ou dans des émissions comme les Enquêtes Impossibles de Pierre Bellemarre.
J'en profiterai au passage, pour ne pas critiquer que les mauvaises critiques (on me traiterait de partial), pour révéler à ceux qui ne prennent que du plaisir à regarder cette série que moi, non. Et c'est pour ça qu'elle est parfaite. A chaque fois, moi (pour ne pas généraliser en disant on), j'ai envie d'entrer dans l'écran, pour mettre mon poing dans la figure de ces salopards auxquels elle a affaire, ou encore pour secouer ceux qui font seulement preuve d'inconscience. Il n'y a rien de manichéen dans ces scénarios, ils sont tous possibles. Je suis même certain, malgré le petit avertissement de début d'épisode, précisant qu(il s'agit d'une fiction sans rapport avec des faits et personnages existants), que certaines d'entre elles se sont déjà déroulées dans la réalité.
Ma critique à moi ? Ce genre de série, quand elle est aussi bien menée, est la meilleure douche froide à administrer à ceux qui trempent dans des trucs pas clairs. Il y a moyen de comprendre enfin l'exaspération des juristes à force d'avoir affaire, non seulement à de vrais salopards, mais aussi à des cons complètements inconscients, sois disant bons citoyens, mais capables de mettre en danger la vie d'autrui pour des questions d'argent, de coucheries, ou encore parce que leur voiture n'est qu'un prolongement de leur inépuisable égo.
L'une des meilleures séries du genre.