On se souvient tous de la série "Batman", celle des 60's, la série qui a presque inventé le mot 'kitch', celle avec tout plein de bat-machins, de bat-trucs et de bat-bidules. La série dont on se moque aujourd'hui à gorge déployée. Sortie 23 années après le premier serial des années 40, cette nouvelle version s'inspire grandement des comics sortis à la même période, comics décomplexés au possible où les gadgets étaient tous plus inventifs les uns que les autres et où les ennemis émergeaient de toutes parts, tous plus colorés les uns que les autres. On rit de ces aventures télévisuelles bouffonnes mais l'état du comics à l'époque n'était pas mieux. Ainsi, en soi, Batman version 1966 était ce qu'on appelle une série fidèle en tous points... Mais est-ce que ça en fait une bonne série pour autant ? Bien sûr que non ! Même la critique de l'époque n'était pas tendre avec le concept, rigolo au début mais vite lassant au bout d'un certain temps. Le principal problème de la série c'est que justement elle se calque trop sur son modèle de papier, n'arrivant ainsi jamais à rester un tant soit peu sérieuse : les costumes semblent tout droit sortis d'un carnaval, la Batmobile est une décapotable flamboyante et les gadgets toujours plus farfelus agacent à force de débilité. Malheureusement, le second degré fait ici trop d'ombre à une réelle excitation et on enchaîne les facepalms devant la stupidité d'un Batman peu brillant en super-héros, l'inégalité d'un Robin parfois brillant parfois niais, l'incohérence d'un univers à la limite du n'importe quoi et le cabotinage que l'on croirait obligatoire de chaque acteur aucunement dirigé. Même aujourd'hui avec du recul et un certain amusement, la série ressemble à un nanar format TV et il est vraiment difficile de lui attribuer des qualités et s'il y en a, elles sont pauvres : quelques scénarios délirants mais surtout une galerie d'acteurs toujours plus incroyables, nous livrant des performances démesurées. On notera ainsi la présence de César Romero en excentrique, de Frank Gorshin puis John Astin en Sphinx, de Burgess Meredith en Pingouin et même de Vincent Price en Crâne d'Œuf, un ennemi inédit qui complètera une palette de nouveaux villains spécialement créés pour l'occasion tels que Le Puzzlier, Maître Chrono ou encore King Tut. On aura même droit à une apparition surprise du Frelon Vert et de son fidèle Kato issus de la série éponyme, venus épauler nos héros à travers un crossover déjanté. Cette série kitchissime aura ainsi surtout permis de mettre en avant des personnages peu exploités du comics afin de les rendre fantastiques aux yeux du public. La troisième et ultime saison n'a d'ailleurs pas été diffusée en France si ce n'est ses 5 premiers épisodes. Au final, la série comptabilisera plus d'une centaine d'épisodes et engendrera un long-métrage connu de tous ainsi qu'une fanbase gigantesque qui continue encore aujourd'hui d'ameuter des aficionados amoureux de la ringardise d'antan. Mais ne nous leurrons pas : il est difficile de trouver de vraies qualités à cette série vieillotte qui n'amusera que les nostalgiques.