Les quatre premiers épisodes de la série sont décevants, et le choix de centrer l'intrigue sur le présumé coupable soulève des questions. Par ailleurs, en suggérant son innocence pendant les premiers épisodes et en mettant en avant les épreuves, les troubles et les émotions de Victor, la série risque de minimiser la gravité des actes reprochés et de susciter de la sympathie pour un individu potentiellement responsable de violences sexistes et sexuelles.
Le revirement ultérieur, révélant la véritable nature perverse et la culpabilité du personnage
, semble peu réaliste. Le passage d'un étudiant populaire en médecine ordinaire à un prédateur antipathique est abrupt, et cela soulève la question de savoir si les auteurs de revenge p rn doivent nécessairement être représentés comme des individus prédateurs ou psychopathes, comme le suggère la caractérisation de Victor à la fin de la série. Bien que les deux profils puissent exister, une nuance entre le brillant populaire de la classe et le prédateur aurait pu offrir une représentation plus fidèle de la diversité des personnes impliquées dans de tels actes. Les auteurs de tels actes et la réalité des agresseurs dans ces situations ne peuvent pas nécessairement correspondre au stéréotype du prédateur sans scrupules.
De plus, le personnage de Sarah, la victime, est relégué au second plan, voire ignoré, à l'exception de la manière dont Victor la perçoit. Cette approche réduit Sarah à un rôle passif et limite sa dimension humaine, ce qui nuit à la compréhension des conséquences du revenge p rn sur sa vie. En négligeant de donner une voix et une perspective authentique à Sarah, la série échoue à fournir une représentation complète et éclairante donnant le sentiment que le personnage de Sarah devient une simple pièce du puzzle de l'intrigue, plutôt qu'un être avec ses propres sentiments, expériences et luttes. La série échoue à fournir une représentation complète et éclairante des dommages émotionnels, sociaux et psychologiques causés par cette forme de violence sexuelle.
Par ailleurs, les sujets essentiels comme le consentement, la double peine pour les victimes, les droits des victimes et la justice dans les cas de violences sexistes et sexuelles sont traités de manière superficielle dans la série. En ne leur accordant pas une exploration approfondie, la série ne parvient pas à sensibiliser efficacement le public aux enjeux de ces sujets omniprésents dans la question des violences sexuelles.
Enfin, bien que la représentation réaliste de l'impunité dont bénéficie souvent l'agresseur dans de tels cas soit un aspect important à la fin de la série, cela ne suffit pas à compenser les lacunes dans le traitement du sujet. Alors que la série dépeint de manière crédible les conséquences minimes pour l'agresseur (Victor), elle échoue à véritablement sensibiliser le public aux conséquences que subissent les victimes. Les choix de scénario de ces épisodes semblent peu judicieux, et l'histoire semble manquer le coche malgré son ambition de traiter un sujet sérieux tel que le revenge p rn. C'est dommage