Avis Madoff : Le monstre de la finance

Bernard Madoff : Le monstre de la finance. Une mini-série en 4 épisodes, qui montre en détail les rouages de toute la supercherie au fameux 17ème étage. Trois étoiles et demie.

Cette série documentaire sur l'histoire du plus grand Ponzi qui ait jamais eu lieu dans le monde de la finance, incarné par Bernie Madoff, est fascinante d'un point de vue sociologique. Elle met en lumière la facilité avec laquelle les humains, toujours en quête de solutions faciles au quotidien, préfèrent une rente extraordinaire qui leur permet de s'enrichir sans travailler, plutôt que de participer à l'effort collectif.

Cependant, le format documentaire de la série n'est pas particulièrement réussi. Le choix d'utiliser des figurants qui ne prennent jamais la parole pour jouer les protagonistes de l'histoire, tout en interrogeant quelques témoins qui racontent une partie de l'histoire, est décevant. Cette série aurait mérité d'avoir beaucoup plus d'images d'archives, d'images du contexte et des différents interlocuteurs. Si cela n'était pas possible, il aurait été préférable de la tourner de la même manière que "La chute de la maison Usher".

Le parti pris documentaire suggère un manque d'ambition et une paresse de production. On va au plus simple, on laisse les témoins parler au fil de l'eau au lieu de prendre le temps de réécrire les dialogues pour en faire une histoire à raconter avec un narrateur en voix off par-dessus des images d'archives. C'est dommage, car l'histoire est tellement incroyable qu'elle méritait une meilleure mise en scène.

Spoiler : le 4e épisode est particulièrement fascinant dans l'approche prise par le réalisateur pour mettre en avant les victimes de l'escroquerie. La mise en scène larmoyante et le spectacle de ces riches multimillionnaires pleurnichant pour la perte de leur argent sont des problèmes de riches... Derrière chaque grande fortune se cache un crime.

Très décu. On m'a parlé de pyramides de Ponzi. Aucune pyramide dans le documentaire, Astérix et Obélix mission Cléopâtre vaut beaucoup plus le coup: on y voit des pyramides, et même le sphynx.