Ingénue superficielle, bourgeoise et autocentrée sur le retour, dont l’activité favorite est de s’empiffrer de mignardises en buvant du champagne, quand ce n’est pas essayer des fringues ou surjouer les Mata-Hari, la Judith Godrèche de la mini-série Icon of french cinema est hilarante d’auto-dérision en hamster géant, en provocatrice d’une collection de psys, ou encore en duo aux dialogues sexuellement affranchis avec son agente (sensationnelle Liz Kingsman).
Spectateurs imperméables à l’humour et au rythme décalés, s’abstenir.
Preuve qu’une actrice, victime de prédation et d’objectivation de la part des producteurs, réalisateurs autant que du public, est loin d’être l’objet que l’on pourrait croire, la scénariste-réalisatrice-actrice se révèle ici une autrice aux multiples talents, affirmant sa voix de femme parmi les autres. Le tour de force de la série est en effet, outre d’assumer un passé douloureux sans haine, celui de transmettre un message sororal et maternel, en coupant l’herbe sous le pied de qui voudrait l’accuser de niaiserie ou de revanche.
La réalité a néanmoins tout récemment rattrapé l’autofiction, par le biais des réseaux et des médias, et la parole de Judith Godrèche vient, après celle de nombreuses autres artistes, continuer de déciller la société face aux violences autorisées par la domination masculine.