En 1971, un Boeing 727 est détourné par un passager se faisant appeler Dan Cooper et possédant une bombe. L’homme parviendra à se faire payer 200 000 dollars en liquide, et à sauter de l’avion en parachute. Il s’agit à ce jour de la seule affaire de détournement aérien non élucidée aux USA, Cooper n’ayant jamais été retrouvé. Entre son allure à la James Bond, son côté Robin des Bois, et l’audace de son coup toujours auréolé de mystères, Dan Cooper (plus tard dénommé DB Cooper) deviendra une petite légende, faisant régulièrement l’objet de documentaires ou de références dans la pop culture américaine. Netflix rajoute une couche en 2022 avec cette nouvelle mini-série documentaire. On y réexplique succinctement le déroulement des faits. Puis la série se centre essentiellement sur Robert Rackstraw, l’un des suspects les plus scrutés, en particulier par une équipe d’enquêteurs indépendants. L’autre thématique étant le comportement de ces enquêteurs, qui accordent une telle énergie à cette affaire que l’objectivité devient difficile. Il n’y a rien de vraiment bouleversant à apprendre dans ce documentaire, qui évidemment ne résout pas l’affaire, et présente les pistes sérieuses, forcément divergentes. Les nouveautés étant le fait que le FBI ait officiellement abandonné l’enquête, que ses documents aient été rendus publics, et que Rackstraw soit décédé en 2019 (permettant probablement de se focaliser sur lui sans avoir de procès aux fesses…). Il est par ailleurs étonnant que la série ne s’attarde pas davantage sur la piste comme quoi Cooper serait décédé après son saut en parachute, effectué dans des conditions très dangereuses, ce qui certes tuerait une partie du mystère… Néanmoins l’évocation de l’obsession des enquêteurs, entre complotisme, quasi-religion, et observation déformée des faits, est intéressante. Tandis que le documentaire constitue une bonne entrée en matière pour ceux qui voudraient découvrir l’affaire… voire commencer à enquêter dessus ! Il est juste dommage d’avoir pondu quatre épisodes de quarante minutes, là où un film de 2h aurait suffi, vu la répétitivité de certains propos.