Cette série a de nombreuses qualités. La première est de nous faire avancer dans un polar palpitant,
et basé sur une forme de confrontation culturelle permanente entre deux univers que rien à priori ne
pouvait mettre en relation: une élite bourgeoise et mondaine Etats-Unienne et un prolétariat
caribéen. L'élite étant constituée par les milliers d'Américains de condition aisée, qui viennent passer
leurs vacances dans les Antilles anglophones, (Jamaïque, Barbade, Trinidad, Saint-Kitts, Nevis, etc...). Le prolétariat , lui, est constitué du personnel hôtelier, tous locaux. Leila Gerstein, la créatrice de la série, avait peu de chance de nous ennuyer. Son support était d'une solidité en béton armé : le roman d'Alexis Schaitkin, dont l'intrigue se déroule alternativement dans une île de la Caraïbe, et dans un quartier antillais anglophone de New-York. Leila Gerstein parvient à contextualiser l'action, à l'écran, avec justesse, et sans trop de cliché. Elle pousse très loin la précision culturelle: Les régionalismes de la société Afro-caribéenne (avec ses expressions, son accent, très proches du Jamaica-talk (le créole jamaïcain), sa cuisine typique des Antilles anglophones, et la mentalité de ses résidents. Tout cela est fort bien rendu par des acteurs noirs, qui pour la plupart, ne sont d'ailleurs pas antillais, mais afro-américains.