Il porte un imper beige, il roule en citroën, il a l'air usé, fatigué et particuliérement lent à la détente. Et pourtant, il a donné du fil à retordre à soixante-sept criminels, soit autant d'épisodes tous, d'une maniére générale, d'une qualité inégalée. La particularité de cette série tient en deux lignes : on connait le coupable avant même que n'intervienne notre lieutenant atypique, si bien que l'on suit la façon dont il va résoudre le crime. Souvent l'air perturbé, l'enquêteur manipule ses suspects avec aisance, les poussant un à un dans leurs retranchements jusqu'à ce qu'ils passent aux aveux ou dévoilent des faillent dans leur alibi censé être en béton armé. Incorrigible et perspicace, Columbo n'oublie pas d'informer le spectateur de quelques éléments de sa vie privée. On en sait beaucoup sur sa femme, beaucoup sur ses cousins (quoique, parfois, c'est probablement des mensonges racontés dans le but de déstabiliser l'interlocuteur) mais trés peu sur lui-même. Aussi, on ne connait pas son prénom. Il aime les animaux, dans un chien qu'il a intelligement baptisé "le chien", histoire de renforcer le peu de crédibilité qu'il inspire dés ses apparitions. Il est toujours là, au bon moment, cherchant à détécter la plus infime preuve qui pourrat réduire a néant l'excuse de son suspect. Peter Falk, grande pointure de la télévision mais aussi des seconds rôles au cinéma, campe un personnage mythique, inscrit dans la légende et certainement précurseur de tout ce qui se fait aujourd'hui. On retiendra notamment "Monk" qui s'en inspire beaucoup, mais qui choisit un chemin opposé au rythme de Columbo. Certaines enquêtes sont moins captivantes que d'autres, mais chaque fois l'arrivée de Columbo déclenche le rire et, il est vrai (dans les premiers épisodes notamment) l'hilarité quand sa maladresse fait des prodiges sur le petit écran. Briévement, ce n'est pas la meilleure série de tous les temps, mais cela s'avére bougrement brillant, rafraichissant, jubilatoire et jouissif, pour passer un moment plus qu'appréciable. De plus, cela aura eu le mérite de donner l'opportunité aux cinéastes de renom d'aujourd'hui (on passe ainsi à Spielberg, Aronofsky, etc) qui se sont éssayés à l'art de la série télévisée avant de percer. Chapeau bas. Un acteur décédé, mais un protagoniste bien vivant.