Ayant vu (ou revu) une tripotée d'épisodes, je trouve dommage que le personnage n'ai pas gardé la personnalité qu'il possède dans le tout premier épisode, qui poussait de façon plus explicite ce qu'il est vraiment : un tortionnaire psychologique. Sous des dehors d'homme affable et maladroit, Columbo va cuisiner à petit feu ses suspects. Rappelons que la série prend le contrepied des séries policières classiques, dans lesquelles le spectateur reste dans le mystère quant à l'identité du meurtrier. Ici, le spectateur le sait dès le départ, mais également, on le suppose, l'inspecteur Columbo qui trouve très vite (même si on en est pas informé) son suspect, d'instinct. D'ailleurs il le dit dans une enquête à un coupable "votre plan de crime parfait est bien ourdi mais vous restez un amateur car c'est votre seul meurtre, moi j'ai passé toute ma vie à résoudre des crimes comme le votre". L'intérêt de la série va être de savoir comment Columbo va coincer son coupable et obtenir les preuves suffisantes à son inculpation, ce qui constitue le suspens menant à la fin de l'épisode. Et c'est là que son rôle de persécuteur entre en scène. Il a son meurtrier, et il va le travailler au corps, lentement le détruire psychologiquement, en lui faisant part de l'avancée de son enquête, pour le pousser dans ses retranchements, lui ôter le sommeil, le pousser à l'erreur. Cela commence toujours tout doux, Columbo à l'air au départ d'un abruti inoffensif, puis d'un type agaçant, puis d'un type dangereusement coriace et insistant. Mais dès le départ, il ne jouait pas franc jeu, et prenait des notes, profitant des divers états psychologiques que traverse son suspect, le premier étant un manque de prudence, qui mènera à des contradictions. Parmi toutes ces enquêtes, mes préférées vont à celles où apparaisse Patrick McGohan comme criminel. Dans l'une d'elle il incarne un personnage très au fait de la loi, et n'hésite pas à se soustraire au petit jeu habituel de Columbo, en lui interdisant rapidement de le harceler, situation inédite dans la série. Il y a pas mal d'humour dans la série, comme cette scène où Columbo va interroger un témoin dans un foyer de sans-abri sans déguisement particulier, et où il est quand même pris pour un clodo par l'assistante sociale.