Saison 1
https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/10/13/orelsan-montre-jamais-ca-a-personne-critique/
C’est ici une incroyable leçon de résilience, et une plongée anthropologique dans un espoir fou. Un docu qui se binge watch comme une série, sur 6 épisodes d’en moyenne 40 minutes. Avec une narration évidemment riche et empathique pour la chorale d’Orelsan et un art du Twist pleinement déployé qui en fait une petite pépite à l’écran. Qui mieux que son frère pour filmer cette ahurissante trajectoire, et surtout, mais surtout, les gamelles un peu ridicules du début. C’est le plus fou dans cette histoire, au moment où il passe de la cave à l’usine, d’être le témoin privilégié de cette ascension à la fois fulgurante publiquement, et passionnante dans l’intime.
Sorte de biopic mais en vrai, qui en fait un objet unique, qui de l’intérieur, souvent en direct live, dissèque les galères, d’un boulot de nuit à l’hôtel, d’un appart d’ado éternel, sorte de squat où trainent et trônent du linge, des canettes, des mégots de clopes ou autres, des potes dans les placards, et du talent dans tous les tiroirs. Tout nous est montré, les brimades personnelles, les galères infinies, les humiliations, les doutes familiaux, en passant par des séquences hilarantes à l’Hôtel où ce travail de nuit lui permet de peaufiner ses textes. « Tout le monde dort, et moi j’écris«
Orelsan, montre jamais ça à personne filme caméra à l’épaule l’épopée d’un artiste honnête et sensible, qui dans les codes d’aujourd’hui fait invariablement penser aux Brassens et Renaud d’hier. Que l’on soit fan ou pas, un documentaire aussi rare dans sa précision et dans ce qu’il raconte de la force des rêves, se consomme avec une jubilation de tous les instants. Avec de surcroît cette obsédante question…. Et si cette histoire c’était que le début ?…
Saison 2 :
https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/10/17/orelsan-montre-jamais-ca-a-personne-partie-2-critique/
Suite du biopic en vrai… Ouais, cette histoire n’était que le début. On pourrait à l’approche de cette deuxième partie se dire que la saveur originelle, la sève originale, ont fondu comme neige au soleil, dès lors qu’Orel est sorti de la cave, et côtoie maintenant les étoiles. Sauf que… Il reste finalement le plus captivant, la création, la naissance de l’art. Et toujours avec cette naturelle humilité, cette éternelle fraîcheur et une sincère spontanéité, On va regarder Orel se regarder et si la première saison était passionnante, la deuxième va venir la magnifier. Irréductible et invincible génie.
C’est la création dans tous ses états, c’est le début de Light My Fire dans The Doors (1991) d’Oliver Stone. C’est une forme de prodige. Ce doc, c’est la naissance de l’art, c’est la puissance de l’émotion. Ce doc, il faut le montrer à tout le monde. Du premier mot trouvé à la dernière note jouée, Orelsan va devoir se réinventer.
Ce qui fait la force de la partie 1 est complètement éclatante dans la 2. On est avec eux, et comme ils ne trichent pas, on est totalement avec eux, c’est immersif et fascinant. Le texte sublime, la prod de Skread, les influences folles folk d’Orel, la magie est là. Premier morceau Jour meilleur qui va être la porte d’entrée de tout l’album. La mise en scène est brillante, jamais bruyante, c’est délicat, intelligent avec un rythme hyper soutenu, un art du récit, de l’empathie de partout. De l’art sur de l’art, pas de doute, c’est une famille de oufs… Orelsan croise le rap, la house, le folk, la rythmique autour d’un mot, c’est mécanique et poétique à la fois, sa musique est simple et complexe tout en même temps. Avec l’esprit de pionnier des casseurs flowters, Il bosse avec tout le monde, les grands rappeurs français, mais aussi Angèle, Stromae, Pharrell Williams… Généreux et universel.
Ce doc sur Orelsan, il faut le montrer à tout le monde…